Une catastrophe aérienne a été évitée de justesse mercredi au-dessus du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), entre deux avions des compagnies portugaise TAP Air Portugal et éthiopienne Ethiopian Airlines, selon le ministre des Transports Cherubin Okende Senga.

«Des informations très alarmantes en ma possession font état de risques très élevés de catastrophe dans l’espace aérien de notre pays», s’inquiète, dans un courrier dont l’AFP a eu copie, le ministre congolais. «En l’occurrence, ce mercredi 19 mai deux aéronefs d’Ethiopian Airlines et TAP Air Portugal, en vol de trafic international, ont raté de justesse une collision au croisement de deux routes aériennes à la verticale de Lubumbashi à cause du déficit de communication entre les équipages et l’aéroport de Lubumbashi», explique ce courrier daté du 20 mai et adressé au directeur de la Régie des voies aériennes congolaise (RVA).

L’avion éthiopien faisait route entre Addis Abeba et Windhoek, l’avion portugais entre Maputo et Lisbonne. «Les deux routes convergent sur Lubumbashi. Les deux avions étaient déjà dans la zone de non-séparation à moins de dix minutes. A ce stade, il revenait à la RVA (Régie des voies aériennes) de déterminer fréquemment la position et la vitesse au moyen d’aides à la navigation», selon le ministre.

Or il s’avère que «les antennes relais de Kalemie et Kamina seraient en panne, tandis que les conditions d’écoute de Centre de contrôle régional de Lubumbashi étaient très défectueuses». S’inquiétant de «la gravité des faits» et des «risques de catastrophes encourus», le ministre exige «toute affaire cessante» un rapport circonstanciel sur l’incident, de même qu’un «rapport détaillé de toute la situation de l’espace aérien» de la RDC.

Un second courrier interne de la RVA, daté du 21 mai, révèle que six stations de la Régie sont «hors service» un peu partout dans le pays. «Les antennes relais de Mbandaka, Kamina et Kalemie sont en panne. Celles de Mbuji-Mayi et Tshikapa sont arrêtées volontairement à cause des interférences provenant des stations radios locales. Ceci fait que les routes aériennes passant par ces stations ne sont pas arrosées en communication VHF».

Le même courrier pointe «le manque à gagner par la présence possible de survols sans contact radio», avec comme «conséquence sécuritaire le choix par les compagnies aériennes de contourner notre espace, ce qui entrainera la baisse des trafics». Sans pièces de rechange disponibles, «cette situation catastrophique va durer» et «sémera le discrédit sur la gestion sécurisée de la navigation aérienne dans l’espace aérien congolais», analyse la missive, qui demande des «actions urgentes radicales» pour «sortir le pays de cette situation d’insécurité» aérienne.

République démocratique du Congo : contrôle aérien défectueux, "risques très élevés de catastrophe" 1 Air Journal

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