La compagnie aérienne low cost Ryanair a plongé dans le rouge l’année dernière pou cause de pandémie de Covid-19, avec un trafic passager en baisse de 81% et une perte nette de 815 millions d’euros. Elle émet des doutes sur les livraisons de ses premiers Boeing 737 MAX, mais se dit confiante pour l’avenir en général.
Pour l’exercice annuel à fin mars 2021, la spécialiste irlandaise du vol pas cher affiche un chiffre d’affaires en recul de 81% à 1,64 milliard d’euros, des coûts en recul de 66% à 2,48 milliards d’euros, et une perte nette de 815 millions d’euros contre un bénéfice de 1,002 milliard l’année précédente. En comptant les éléments exceptionnels et les pertes liées aux positions de couverture sur kérosène, la perte monte à 1 milliard d’euros. Fin mars, elle disposait d’une trésorerie de 3,15 milliards d’euros
Le trafic passager de Ryanair est passé de 148,6 à 27,5 millions de passagers, une chute de 81% attribuée à la crise sanitaire qui lui fait évoquer « l’exercice le plus difficile de ses 35 ans d’histoire ». Le coefficient d’occupation moyen de ses Boeing a reculé de 24 points de pourcentage, à 71%.
La Covid-19 a fait s’effondrer le trafic « presque du jour au lendemain », notamment en raison des restrictions de voyage imposées « avec peu de préavis ou de coordination par les gouvernements européens. La reprise partielle au cours de l’été 2020 a été tuée par une deuxième vague à l’automne, puis une troisième au printemps, rappelle Ryanair. « Cela a créé d’énormes perturbations et de l’incertitude pour nos clients et nos employés », même si la compagnie aérienne dit avoir « répondu rapidement et efficacement à cette crise, en travaillant dur pour aider des millions de clients avec des changements de vol, des remboursements et des modifications de plans de voyage ».
Côté emploi, Ryanair explique avoir « minimisé les pertes d’emplois grâce à des réductions de salaire convenues » (3000 postes supprimés quand même) et à la participation des gouvernements via les programmes d’aides, « tout en gardant nos pilotes, notre personnel de cabine et nos avions à jour et prêts à reprendre le service une fois que la normalité revenue ».
Si la low cost a souffert l’année dernière, elle prend soin de rappeler qu’elle n’est pas la seule : la crise sanitaire a précipité l’effondrement d’un certain nombre de compagnies aériennes de l’UE, dont Flybe, Norwegian, Germanwings et Level, « et d’importantes réductions de capacité chez de nombreuses autres ». Elle a aussi entrainé « un tsunami d’aides d’État et de Gouvernements de l’UE à leurs transporteurs nationaux « insolvables », notamment Alitalia, Air France-KLM, LOT Polish Airlines, Lufthansa, SAS Scandinavian ou TAP Air Portugal entre autres. Des aides qui selon Ryanair « fausseront la concurrence dans l’UE et soutiendront les transporteurs nationaux coûteux et inefficaces pendant de nombreuses années ».
Ryanair s’attend à ce que la capacité du transport aérien intra-européen soit « sensiblement inférieure » dans un avenir prévisible, ce qui lui donnera des opportunités « d’étendre les incitations à la croissance des aéroports ». Les campagnes des vaccinations sont « encourageantes », l’augmentation des réservations hebdomadaires depuis début avril suggérant que la reprise est « déjà amorcée » ; « Si, comme actuellement prédit, la plupart des populations européennes sont vaccinées d’ici septembre, alors nous pensons que nous pouvons nous attendre à un forte reprise des voyages aériens, de l’emploi et du tourisme au second semestre de l’exercice en cours (FY22) » (l’hiver prochain).
Coté flotte, la commande de Boeing 737 8-200 a été portée à 210 exemplaires l’année dernière, mais le CEO du groupe Michael O’Leary est en colère : il pense désormais que les premières livraisons n’auront pas lieu à temps pour le début de la saison estivale (il n’en espérait plus que 16 au lieu des 40 précédemment attendus), a-t-il déclaré aux analystes.
Comme ses rivales, Ryanair ne se risque pas à donner des prévisions financières pour l’année FY22 qui vient de démarrer – mais elle espère un « retour à l’équilibre », avec un trafic dans la fourchette basse des « 80 à 120 millions de passagers de ses prévisions précédentes.
Alors que nous regardons au-delà de la crise de Covid-19 et de la réussite des déploiements de la vaccination, le Groupe Ryanair s’attend à avoir une base de coûts nettement améliorée et un bilan très solide. Nous bénéficierons également du coût de flotte réduit pour la prochaine décennie, car nous prenons plus de livraisons de notre 737 «Gamechanger» qui améliorera sensiblement les revenus avec 4% de sièges supplémentaires tout en réduisant considérablement les coûts unitaires, en particulier le carburant.
Cela permettra au Groupe de financer des tarifs plus bas et de capitaliser sur les nombreuses opportunités de croissances et de gain de parts de marché (…) dans toute l’Europe, en particulier là où les compagnies aériennes concurrentes ont considérablement réduit leurs capacités ou échoué. Le Groupe s’attend à bénéficier d’un fort rebond de la demande de voyages refoulée durant la deuxième moitié de 2021, et a hâte de revenir à la croissance d’avant Covid à l’été 2022 avec l’aide du Gamechanger et des nouvelles bases (y compris celles récemment annoncées à Billund, Riga, Stockholm, Zadar & Zagreb). Ryanair s’engage à réaliser cette croissance d’une manière écologiquement durable (qui réduit à la fois la consommation de carburant et les émissions de CO₂ par passager) tout en améliorant son industrie service client et expérience client de premier plan.
Greg765 a commenté :
17 mai 2021 - 12 h 19 min
Je ne sais pas d’où sortent les 3000 suppressions d’emploi annoncées dans l’article ?
C’est ce dont parlait Ryanair au moment de négocier les baisses de salaires, et suite aux négociations qui avaient abouti avec les syndicats il n’y avait finalement pas eu de licenciements. Et le communiqué de Ryanair n’en parle nulle part. Donc je pense que cette information est juste périmée et fait en fait référence aux chiffres évoqués en début de pandémie lors des négociations…qui ne se sont pas vérifiés par la suite.
gg a commenté :
17 mai 2021 - 18 h 31 min
Oui étonnant de leur part, leur com mensongère habituelle aurait dû être: « une reprise des embauches, une accélération des courbes de carrières « il fait bon vivre chez RYANAIR !!! Venez !!!
Celui qui a « fuité »ce chiffre de 3000 suppressions d’emplois, doit est sûrement déjà à la porte !!!
Rappellez-vous, ici les fervents fan de RYANAIR, chantaient à haute voix que RYANAIR était la seul compagnie à ne pas licencier pendant la crise !!!
A force de mensonges, on s’emmêle les pinceaux !!! .
Greg765 a commenté :
17 mai 2021 - 19 h 50 min
Sauf que c’est vous qui vous emmêlez les pinceaux.
Si vous ouvrez les articles publiés au moment du début de la crise (il y a environ 1 an) alors là oui il était bien question de baisse de salaire ou de 3000 suppressions de postes. Ça en avait d’ailleurs fait discuter certains ici même.
Les baisses de salaires ayant eu lieu (20% pour les pilotes, 10% pour les PNC, rétablis sur 4 ans) les suppressions de postes n’ont pas eu lieu, puisque c’était justement là dessus que portaient les négociations.
Entre temps Ryanair a d’ailleurs relancé ses recrutements de pilotes, j’ai plusieurs amis qui y sont rentrés ces derniers mois. Aux dernières nouvelles il y a environ 1 mois les services RH annonçaient avoir recruté 200 pilotes.
Tout ça pour dire qu’à mon avis Air Journal s’est contenté de rappeler les chiffres de l’époque mais a perdu de vue que ces suppressions de postes n’ont pas été déclenchées.
En général quand une entreprise cotée en bourse licencie elle ne s’en cache pas, ça fait (malheureusement) monter le cours de l’action.
Bref, tout ceci pour dire que non, ces licenciements n’ont pas eu lieu.
Ben oui, bien sur! a commenté :
18 mai 2021 - 8 h 35 min
Pas besoin de licencier des gens qui ne sont pas salariés, mais travaillent pour vous en tant que sous traitant à qui vous achetez des heures de vol…il suffit de ne plus rien leur acheter et voilà, le tour est joué…
Une partie de ces gens quitte la profession ( les plus âgé par exemple), voire se trouve éventuellement un autre partenaire pour leur acheter les rdv qu’ils se proposent de faire…dans ces conditions, plusieurs de ceux laissés initialement laissés sur le carreau par Ryanair, n’ont aucune raison de revenir vers Ryanair ( d’autres toujours sur le carreau reviendront, c’est tout aussi certain!)
Mais du coup, ce non-retour de certains laisse un vide qu’il faut remplir previsionnellement: c’est tout l’objet de cette recherche par Ryanair de 200 nouveaux pilotes: RYANAIR, à tord ou à raison ( je lui souhaite comme aux autres: à raison), est persuadé que dans quelques temps tout va revenir plus ou moins comme avant…d’où son optimisme de recrutement: s’assurer d’avoir les personnels qu’il lui faudra quand il les lui faudra.
slurp a commenté :
18 mai 2021 - 10 h 18 min
Absolulment, on ne licencie pas qqun qui ne fait pas partie des effectifs salariés.
Greg765 est un fan de ryanair qui se veut objectif… (et qui travaille certainement pour cette compagnie)
Comprendre et expliquer objectivement comment ryanair fait pour generer du fric, oui je comprends. Mais defendre ad vitam ce modele véreux, non c’est impossible.
Coldwell a commenté :
18 mai 2021 - 7 h 06 min
Tout va donc bien pour Ryanair:
Ryanair posted a record annual loss on Monday (May 17).
Europe’s biggest budget airline saw a deficit of $989 million.
Annual revenue slumped 81 percent to 1.64 billion euros.
That after travel restrictions forced it to scrap over 80% of its flights.
O’Leary warned that fares would climb in 2022 as capacity remains capped by restrictions.
Ryanair had decided to cut 3,000 pilot and cabin crew jobs, or 15 percent of staff, mirroring moves by airlines globally to save cash in the face of collapsing demand.
Max1 a commenté :
18 mai 2021 - 7 h 51 min
Ryanair et autres airlines .
– laissez du temps au temps ! toutes ces low cost ou autres ,ont besoin de respirer , d avoir plus de visibility !
– qu elles cochent la feuille de présence est déjà une performance !
– toutes n ont pas été éligibles aux aides d état !
– sans parler de ce supermarché de la réglementation européenne concernant les règles sociales qui affectent les personnels PNT ,PNC ET PLUS , ( situation qui date …de quelques décennies )
poseidon a commenté :
19 mai 2021 - 10 h 28 min
chez ryan air une bonne partie des équipages n’ont pas de contrat ryan air.
et sont des auto etrepreneurs;..
qui sont payés à l’heure de vol..
comme le petit gars qui bosse chez uber eat…
c’est simple en ce moment ce gars la vole pratiquement plus et touche pas de salaire..
pour les autres on sait les pilotes ryan air c’est 20% de salaires en moins.à travail égal!!
donc les 3000 “licenciements “c’est en comptant les auto entrepreneurs…
le soucis pour ryan air…
ces gars la… reviendront pas… ils doivent manger..
et vont bosser ailleur…pas forcément dans l’aérien sinistré!!!
donc ryan air devra faire des embauches réelles…quand çà repartira…
REALISTE a commenté :
27 juillet 2021 - 18 h 20 min
Le secteur aérien a ses compagnies historiques et respectueuses mais commence à avoir ses compagnies-voyous (RYANAIR,EASYJET,WIZZ…)
Bencello a commenté :
28 juillet 2021 - 0 h 11 min
MOL espérait-il sincèrement que Boeing livre en temps et en heure ses appareils ?
Ou c’est de la naîveté ou c’est un joli mensonge.
La commande a été dictée, précisément parce qu’avec le fiasco de son lancement, le MAX a été bradé, et que les contrat ont été rédigé en conséquence quant aux pénalités acceptées par Boeing.
FRED. F a commenté :
16 août 2021 - 21 h 07 min
Malheureusement ces modèles économiques qui sont hyper utilisés par beaucoup de nos jeunes et de nos moins jeunes… Voir même désormais les entreprises…. N’a pas fini de vivre, de profiter et croître.
C’est ainsi :-(… Les gens n’en veulent pas, mais quand ils voyagent ils ne veulent pas non plus payer un billet d’avion plus cher que le prix de 2 paquets de clopes lol…. Y a pas une incohérence qq part ?
Et on boit bien que ça marche car il sort une nouvelle compagnie low cost tous les jours ou presque !
Bref…