Les actionnaires de la compagnie aérienne Aigle Azur qui avaient tenté de prendre le pouvoir en 2019 ont été condamnés pour préjudice moral.
En aout 2019, un actionnaire minoritaire de la compagnie française spécialisée dans la desserte de l’Algérie avait annoncé le départ du président Frantz Yvelin : un communiqué aux employés annonçait que Gérard Houa « assure désormais la présidence d’Aigle Azur » et Philippe Bohn « la fonction de directeur général ». Le premier détenait alors l’actionnaire Lu Azur (19% du capital d’Aigle Azur), tandis que le second était autres le cofondateur et jusqu’en avril 2019 le directeur général d’Air Sénégal.
La manœuvre n’avait pas été appréciée en particulier par David Neeleman (actionnaire à hauteur de 32% et dont le nom avait été cité comme « participant » au putsch), et deux jours après ce « coup d’état » Frantz Yvelin retrouvait son poste.
Cet épisode tragi-comique vient de trouver sa conclusion : le Tribunal judiciaire de Paris, saisi par Franz Yvelin pour éviction « de manière déloyale, brutale et vexatoire » et atteintes « à son honneur et sa réputation », a jugé en sa faveur, reconnaissant des « agissements graves ». Outre le paiement des frais, Gérard Houa et Lu Azur ont été condamnés à indemniser le préjudice moral et à lui verser 15.000 euros, tandis que Philippe Bohn écope de 5000 euros.
Rappelons que quelques jours après ce mini-drame, Aigle Azur se déclarait en cessation de paiement et était placée en redressement judiciaire, Frantz Yvelin démissionnant dans la foulée. La liquidation judiciaire de la compagnie aérienne a été prononcée fin septembre 2019.
Aigle Azur employait quelque 1150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie. Opérant une flotte de 11 Airbus (de la famille A320 ainsi que deux A330), elle avait transporté 1,88 million de passagers en 2018, principalement vers l’Algérie, mais aussi le Liban, le Portugal, la Russie, le Brésil ou le Mali. Ses très convoités créneaux de vol à l’aéroport de Paris-Orly avaient été redistribués trois mois après la liquidation, et ses droits de trafic en janvier 2020 – principalement pour Air France et Transavia dans ce dernier cas.
A320 a commenté :
14 mai 2021 - 8 h 08 min
Triste fin tout de même pour cette belle compagnie. Les dés étaient pipés dès le départ. Entre un actionnaire minoritaire pyromane et des syndicats suicidaires qui n ont pas été à la hauteur, il devenait impossible à F.Y de faire valider le seul plan qui eu permis à AA d être sauvé. Merci Gerard Houa, merci les syndicats, merci le CE d avoir mis tant de personnes au chômage !!!
Passager a commenté :
14 mai 2021 - 11 h 55 min
….oui triste fin en effet et pensées à ceux n’ayant pas encore retrouvés d’emploi. Sauvons ce que nous pouvons sauver : Air France, Air Caraibes, Corsair, Air Austral…mais à nous clients d’adopter un attitude plus responsable et patriote en ne “cliquant” systématiquement sur les offres bas prix des concurrents européens qui tirent toute l’industrie vers le bas. Faudra pas s’étonner aprés que pour 50 ou 100 eur de différence sur un billet, on ait sciemment mis des milliers de gens au chômage en France. C’est a nous , passager et consommateurs d’ajuster les choses et d’agir.
PNCZI a commenté :
14 mai 2021 - 15 h 08 min
Quelle triste fin, c’est effectivement vraiment dommage. Je me suis moi aussi fait avoir au début avant de comprendre ce qui se tramait derrière notre dos. Ce que le CE et les syndicats ont fait est SCANDALEUX. Au lieu de servir les intérêts des salariés, ils ont tout fait pour sauver leurs fesses. Certains voulaient même être placés chez AF ( ils se reconnaîtront à coup sûr) pendant qu’ils torpillaient la proposition de vueling qui aurait permis de sauver notre belle compagnie. Nous vous le pardonnerons jamais
Ait meddour a commenté :
14 mai 2021 - 18 h 48 min
On attend toujours pour être remboursé à ce jour