Dans son rapport annuel, la Cour des comptes félicite Air France qui a rapatrié l’année dernière, en pleine crise de Covid-19, des milliers de Français de l’étranger via des “opérations efficaces au coût maîtrisé“.

Malgré un contexte particulièrement difficile, l’opération [de rapatriement] s’est néanmoins déroulée de façon globalement efficace, grâce au partenariat noué avec Air France, mais aussi à une adaptation de l’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE)“, notent les magistrats de la Cour des comptes dans leur rapport annuel publié cette semaine. Au total, 370 000 Français ont pu regagner la France, dont 127.005 par leurs propres moyens. Les 243.000 autres ont pu bénéficier de vols spéciaux opérés par Air France et sa low cost Transavia, de vols gouvernementaux affrétés par le gouvernement français ou ceux d’autres Etats membres de l’Union européenne (UE) ou de bateaux de croisière.

Dans son rapport, la Cour des comptes souligne “la qualité du partenariat avec Air France ​pour une opération sans équivalent au Royaume-Uni et en Allemagne“. Selon elle, “Air France a déployé des efforts considérables pour répondre aux demandes du MEAE, alors que les vols commerciaux spéciaux qu’elle accepte d’organiser lui créent des sujétions lourdes : les avions partent vides de Paris. Les listes de passagers à embarquer sont établies par les services diplomatiques et consulaires français dans les pays concernés, de sorte que la compagnie ne peut pas commercialiser ses places librement. Les algorithmes d’optimisation tarifaire, qui habituellement permettent une « gestion du rendement », ou yield management, sont mis de côté, afin que soient appliqués les tarifs pratiqués dans le cas d’opérations de secours, que la profession appelle les rescue fares. Enfin, à partir du 11 mai, et jusqu’au 31 mai, l’exigence d’une distance d’au moins un mètre entre deux passagers réduit mécaniquement les possibilités de remplissage des cabines“.

Toujours selon la Cour des comptes, au Royaume-Uni et en Allemagne, aucune compagnie aérienne n’a accepté une coopération avec les pouvoirs publics aussi étroite que celle d’Air France avec le MEAE. Lorsqu’ils avaient besoin de vols en dehors des programmes préexistants des compagnies, le Foreign & Commonwealth Office comme l’Auswärtiges Amt n’avaient pas d’autre choix que de passer une commande, à leurs frais.

L’engagement d’Air France a eu pour conséquence de limiter à 48 le nombre des vols affrétés par l’État, alors que 260 vols ont été affrétés par le gouvernement allemand et 186 par celui du Royaume- Uni. Dans le cadre du partenariat avec Air France, les tarifs pratiqués par le MEAE pour ces allers simples de rapatriement variaient entre 250 et 850 €. 

Du coup, le faible nombre vols affrétés par l’État a permis de limiter le coût de l’opération de rapatriement, à 21,1 millions d’euros pour la France, contre 93 millions d’euros en Allemagne et 45,2 millions d’euros au Royaume-Uni. Après remboursements dus par l’UE via le Mécanisme de protection civile de l’Union (MPCU), le coût net du rapatriement des 243.000 Français aidés est estimé à 8,5 millions d’euros pour l’Etat, soit environ 35 euros par passager.

Le rapport annuel complet de la Cour des comptes est disponible en téléchargement ici.

Rapatriement des Français de l'étranger : la Cour des comptes félicite Air France 1 Air Journal

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