Les aéroports français ont connu une «catastrophe» en 2020 avec une chute de la fréquentation de 67,3%, a annoncé mardi l’Union des aéroports français (UAF), inquiète aussi des conséquences du projet de loi climat débattu à l’Assemblée.
Aux total, les aéroports français ont accueilli 70 millions de voyageurs l’année dernière contre 214 millions en 2019, choc qui a néanmoins été plus ou moins violent selon les régions, a précisé l’UAF mardi, lors d’une présentation des trafics aéroportuaires 2020.
L’Outre-mer a bénéficié des mesures en faveur de la continuité territoriale et vu son trafic passagers se replier «seulement» de 50,5%, un phénomène également constaté dans les principaux aéroports corses avec une chute comprise entre 36 et 48%. En revanche, comme l’a déjà annoncé le gestionnaire Groupe ADP (Aéroports de Paris), l’effondrement de l’activité des aéroports parisiens, qui concentrent 51,9% du trafic du pays, s’inscrit dans la tendance. Il a été plus fort que la moyenne à Roissy-Charles de Gaulle (-70,8%), principale porte d’entrée des voyageurs en provenance de l’étranger.
«C’est une situation complètement inédite pour notre secteur», a affirmé le délégué général de l’UAF, Nicolas Paulissen, pour qui ces chiffres traduisent «l’ampleur de la catastrophe». Bénéficiant d’avances de 300 millions d’euros en 2020 et 250 millions en 2021 afin de prendre en charge leurs dépenses liées à la sécurité et à la sûreté, les aéroports ont aussi pu compter sur les mesures d’activité partielle, mais la crise s’est déjà traduite par une suppression de 10% de leurs effectifs, selon l’UAF.
Si les aéroports français ont réduit leurs coûts au maximum, les charges fixes représentent 80% du total, a souligné pour sa part le président de l’UAF Thomas Juin: «les pertes de chiffres d’affaires se chiffrent en milliards d’euros». L’UAF espère un début de reprise à l’été, rendue «plus optimiste» par l’arrivée prochaine d’un passeport sanitaire européen, qui pourra permettre de lever des mesures de quarantaine.
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