Rolls-Royce, durement frappé par l’impact de la pandémie sur sa branche aviation civile, a annoncé une perte de 3,2 milliards de livres (3,7 milliards d’euros) en 2020, soit plus de deux fois sa perte de 1,3 milliard de livres enregistrée un an plus tôt.
Son chiffre d’affaires a reculé de 29 % à 11,8 milliards de livres. Décrivant un “impact sévère de la pandémie sur la performance du groupe et sur ses perspectives à court terme“, le motoriste britannique déclare avoir économisé “plus d’un milliard de livres l’an dernier“. Ces baisses de coûts ont eu lieu essentiellement grâce à des coupes sombres dans les effectifs : 7.000 personnes ont déjà quitté le groupe sur 9.000 départs prévus.
“Pour les deux ou trois années à venir, nous sommes encouragés par les progrès de la vaccination et espérons un rebond du PIB mondial ainsi qu’une levée des restrictions aux voyages pour stimuler notre reprise“, a déclaré Rolls-Royce.
Si les perspectives dans le secteur de la défense sont encore bonnes, dans l’ensemble les incertitudes à court terme restent très élevées à cause du “Covid-19 et des mesures prises par les gouvernements” pour freiner sa circulation. “Nous continuons à investir dans les technologies de pointe […] et dans les opportunités à faibles émissions de carbone“, a commenté le directeur général Warren East. Le groupe rappelle enfin avoir “renforcé ses liquidités à 9 milliards et lancé un programme de 2 milliards de livres de cessions d’actifs pour lever des fonds“.
Bencello a commenté :
15 mars 2021 - 11 h 35 min
La situation financière de RR est catastrophique
3.7 milliards de pertes pour 11.8 mlliards de CA constituent des ratios effrayant, bien plus alarmant que les chiffres de Boeing, c’est dire!!
Mais qui plus est, RR héritera d’un rétablissement bien plus long qu’un Airbus, un Safran (qui a passé le cap avec des bénéfices!!!), ou même les compagnies aériennes qui ont une grande partie de coûts variables et qui verront les marchés domestiques revenir rapidement à leur niveaux antérieurs.
Présent en grande majorité sur les gros porteurs, qui seront très probablement les derniers à repartir, le motoriste n’a pas fini d’annoncer des pertes dans les années à venir.
Son passé déjà peu reluisant par ailleurs, font de RR une entreprise durablement affaiblie, potentiellement à la merci d’un prédateur, intéressé par un niveau technologique réel, mais sous financé pour les investissements à prévoir.
Même une sélection pour le CR929 russo-chinois n’aurait d’effets que dans 5 ans au mieux.
Nous verrons comment le R-U, désormais seul, soutiendra son champion national.