La compagnie aérienne low cost Ryanair espère proposer en haute saison 70% des capacités d’avant la pandémie de Covid-19, et même revenir à l’équilibre financier dès la fin du prochain exercice financier début 2022. Elle annonce d’autre part son retour à l’aéroport de Belfast-City.
Le CEO du groupe irlandais spécialisé dans le vol pas cher Michael O’Leary est optimiste – si les gouvernements exemptent de quarantaine les voyageurs qui ont été testés ou vaccinés. Il a déclaré selon le Irish Times que Ryanair a dès l’été 2021 « bon espoir que nous pourrions voler peut-être à 60, 70% de notre volume normal de trafic pendant les mois d’été de pointe, juin, juillet, août et septembre ». En 2019, la low cost avait durant ces quatre mois accueilli 58 millions de passagers, plus que durant l’ensemble de l’année dernière (52,1 millions).
Selon le dirigeant de la plus grande low cost européenne, la perte attendue de 850 à 950 millions d’euros pour l’année financière qui se termine fin mars pourrait n’être qu’un mauvais souvenir dès l’exercice suivant : Ryanair espère être « proche du seuil de rentabilité » sur les douze mois se terminant fin mars 2022. Surtout si l’Europe se dépêche de mettre en place un passeport sanitaire numérique, les délais jusque là annoncés risquant selon Michael O’Leary d’entrainer la « perte » d’une nouvelle saison estivale.
Ryanair a d’autre part annoncé jeudi son retour pour l’été à l’aéroport de Belfast-City après onze ans d’absence, « grâce à l’avancement du programme de vaccination » en Irlande du Nord. Huit nouvelles liaisons sont annoncées, vers Alicante (7 vols par semaine), Barcelone (5), Ibiza (2), Malaga (7), Palma de Majorque (7) et Valence (2) en Espagne ; ainsi que vers Faro au Portugal tous les jours, et vers Milan-Bergame en Italie avec deux rotations hebdomadaires.
« Le déploiement très réussi de son programme de vaccination par le gouvernement britannique donne aux clients la certitude que les voyages seront possibles cet été, et les consommateurs d’Irlande du Nord disposent désormais de huit itinéraires à bas prix vers certaines des destinations de vacances d’été les plus populaires en Espagne, au Portugal et en Italie », a déclaré dans un communiqué Dara Brady, directrice du marketing de Ryanair.
Le retour de Ryanair à Belfast-City ne signifie pas son départ de l’aéroport de Belfast-International : la low cost y propose huit routes vers et depuis Manchester, Malte, alicante, Malaga, Milan-Bergame et Cracovie, Gdansk et Varsovie-Modlin en Pologne.
Anna Stazzi a commenté :
5 mars 2021 - 13 h 54 min
Ryanair fait une analyse assez fine et juste.
Pour calmer le petit porteur, elle promet un retour à 70% des capacités cet été.(Improbable)
Mais pour transporter qui ? personne n’en a la moindre idée, et Ryanair pas plus que quiconque, mais ça fait un buzz positif et permet de laisser passer l’hiver sans inquiéter le boursicoteur, tout en faisant rêver la clientèle d’un été radieux et sans masque.
Le point intéressant est l’annonce du retour à la superbe Belfast, fief unioniste. Ryanair joue là une carte très British avec des destinations vers quelque soleil mais surtout vers l’Est de l’Europe pour permettre aux plombiers Polonais de venir travailler pour pas cher dans ce que certains croient encore redevenir un eldorado.
Sans lien direct apparent, la compagnie s’est désengagée d’Allemagne.
Redistribution des cartes en cours parmi les low costs en Europe. Un point d’avance pour Ryanair. Rien n’est gagné cependant.
Greg765 a commenté :
5 mars 2021 - 14 h 23 min
Pour moi c’est pas si déconnant. O’Leary dit bien que c’est l’hypothèse optimiste avec relâchement des restrictions de voyage. Donc c’est « sous certaines conditions ». Conditions qu’il restera à vérifier.
L’année dernière Ryanair était remonté à 80% de trafic à la fin de l’été. Donc les 60-70% annoncés me paraissent atteignables si on considère que l’on a désormais des vaccins, chose qui n’existait pas l’année dernière. Il y a certes la question des variants qui est nouvelle et pourrait freiner les voyages mais les études sur le sujet semblent montrer que les vaccins actuels protègent contre ces variants (après il ne faudrait pas qu’on découvre un nouveau variant qui serait résistant d’ici quelques mois, ça changerait la donne pour le secteur et l’économie en général).
Je pense que les restrictions vont finir par baisser, en particulier dans les pays dépendant fortement du tourisme l’été. France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal… Nous ne sommes que début Mars mais je pense qu’ils lâcheront du lest avant juin. Il n’y a qu’à voir le gouvernement français qui commence à parler de tenir « 4 à 6 semaines », politiquement c’est un discours dangereux si il n’y a pas d’allégement d’envisagé. En parallèle ils veulent accélérer les vaccinations ce qui semble la meilleure solution à long terme.
Ajoutons a cela que l’été semble être moins propice aux transmissions, avec un effet de la météo qui semble directement corrélé à la dynamique de l’épidémie, la pression devrait logiquement retomber dans les mois qui arrivent, ce qui devrait permettre de desserrer un peu plus l’étau.
Le royaume uni est déjà bien avancé dans ses vaccinations (21,95 millions de doses administrées à l’heure actuelle) et est en train d’enclencher son plan de déconfinement.
Donc oui, je pense qu’atteindre 60-70% sur les mois de l’été sous réserve qu’il n’y ait pas de nouveau variant particulièrement virulant, ce n’est pas déconnant.
Notons aussi que sur certains marchés Ryanair semble développer le domestique. Par exemple les nouvelles lignes vers la Corse qui viennent juste d’être annoncées depuis Bordeaux et Toulouse. Ça peut aider à avoir de bons chiffres comme l’avait fait Volotea qui avait réussi à fortement limiter la casse en privilégiant les marches domestiques, moins restreints que les lignes internationales.
poseidon a commenté :
5 mars 2021 - 16 h 00 min
il serait temps de taxer ryan air et d’arretter les cadeaux..
sur une companie qui paye peu de taxe et peu d’impot..
et qui commande des max en masse…
les aeéroports principaux comme toulouse ou bordeaux peuvent faire plier ryan air..
pour les petits aéroports..
les élus doivent enfin faire le job!!
Henry a commenté :
5 mars 2021 - 18 h 49 min
Pour les petits aéroports, les élus font parfaitement leurs jobs: ils investissent une somme, qui rapporte beaucoup plus au final.
G a commenté :
6 mars 2021 - 9 h 22 min
Qui rapporte beaucoup plus ??
Rapports de la cour des comptes
« Trop de cadeaux services en escale offert à perte a ryanair »
L’investissement est avec des deniers public, les retombées ne sont pas ala hauteur des investissements !!!
Réagissez, des billets à 1 euros !!! Qui paie les PNC PNT, MAINTENANCE, KÉROSÈNE ??
Pieds sur terre a commenté :
6 mars 2021 - 10 h 22 min
Subvention des régions dans les petits aéroports mais qui empêche Transavia ou Air France ou n importe quelle autre compagnie de s intéresser à ceci? Mais pour certains il n y’a que les gens des grandes villes qui ont le droit de voyager .les gueux ne les intéresse pas!
Greg765 a commenté :
7 mars 2021 - 19 h 08 min
C’est plus compliqué que ça. Si on prend ce rapport de la cour des comptes pour Limoges on voit qu’un passager Ryanair est subventionné à hauteur de 14,8€. C’est 86€ par passager pour TwinJet et 115€ pour Chalair.
Par contre Ryanair représente 73% du CA de l’aéroport contre respectivement 4% et 12% pour les deux autres compagnies.
https://www.ccomptes.fr/system/files/2018-10/NAR2018-054.pdf
Comme le fait remarquer Pieds sur Terre Ryanair n’est pas là seule compagnie à pouvoir prétendre à des subventions pour certaines lignes.
Pourquoi voudriez vous que les aéroports de Bordeaux ou Toulouse cherchent à faire plier Ryanair ? Ils ont construit des terminaux low cost dans le but justement d’attirer les compagnies comme Ryanair. Les bases créent des emplois sur ces aéroports, et font rentrer des recettes. N’oublions pas l’importance des parkings à voitures pour les finances des aéroports. Avoir des destinations c’est remplir des parkings et faire des recettes.
Vous prétendez que les investissements ne sont pas à la hauteur des investissements mais il serait dans ce cas curieux que des aéroports travaillent avec Ryanair depuis plus de dix ans. Avez vous des chiffres consolidés ? Car les retombées présentées par l’étude sur l’aéroport de Beauvais sont quand même conséquentes.