Olfa Hamdi, une femme de 36 ans, a été nommée lundi au poste de PDG de la compagnie aérienne Tunisair, qui sur les neuf premiers mois de l’année a vu son trafic passager et son chiffre d’affaires reculer de 75% en raison de la pandémie de Covid-19.
Experte internationale en gestion de grands projets, Olfa Hamdi a été nommée à la tête de la compagnie nationale tunisienne en remplacement d’Elyes Mnakbi, limogé en juillet, a annoncé le 4 janvier 2021 le ministère des Transports. Elle sera en charge de « développer un plan d’action stratégique pour sauver et promouvoir Tunisair afin de faire face à la concurrence internationale, en particulier des compagnies européennes et africaines », précise le communiqué du ministère.
Ingénieure diplômée de l’Ecole Centrale de Lille et titulaire d’une maîtrise de l’université du Texas, Olfa Hamdi se présente sur les réseaux sociaux comme « Ingénieur. Inventeur. Entrepreneur. Femme d’affaires. Avocate pour la jeunesse tunisienne. Aime la construction et la politique ». Elle a en particulier cofondé Concord Project Tech, une entreprise fournissant « des solutions pour mener à bien des projets complexes en proposant des méthodes innovantes et une technologie sur-mesure » dans l’infrastructure.
La nouvelle PDG aura besoin de toute son expertise pour relancer une restructuration de Tunisair au point mort. Quand la compagnie basée à l’aéroport de Tunis-Carthage avait annoncé la nomination d’un nouveau CEO fin octobre (Wassef Ayadi, 17 ans dans l’aérien, principalement chez Lufthansa Technik mais aussi chez Airbus), le directeur stratégie et planification de Tunisair Sami Blidi lachait : « nous sommes à seulement 30% de notre activité depuis septembre. Nous ne pouvons pas tomber plus bas de toute façon ».
Le plan de restructuration annoncé fin avril prévoyait des licenciements massifs (environ 4800 des 7800 employés (selon les annonces de janvier), mais aussi une recapitalisation à hauteur de 400 millions d’euros et un rajeunissement de la flotte (malgré le report de livraison à l’année prochaine des cinq Airbus A320neo qui avaient fait l’objet fin 2019 d’un accord de cession-bail avec SMBC Aviation Capital).
Entre janvier et septembre 2020, le chiffre d’affaires de la compagnie tunisienne a reculé de 1336 à 436 millions de dinars, soit de 407 à 133 millions d’euros. Le trafic était en recul de 73% sur la période, avec 848.693 passagers contre 2,68 millions sur les neuf premiers mois de 2019. Côté emploi, les effectifs de Tunisair ont été réduits entre janvier et fin septembre de 247 postes, passant de passant de 3721 à 3464 au total ; la suppression de 400 postes supplémentaires a déjà été annoncée dans le cadre de la restructuration en cours.
La seule bonne nouvelle semblait être la réduction de la dette, passée de 1 milliards à 873 millions de dinars à la fin septembre ; Tunisair affichait alors une trésorerie de 104 millions de dinars, contre 111 à la même période l’année dernière.
Nous vous souhaitons une très belle année 2021 ! pic.twitter.com/A4z0zq3p7z
— Tunisair France (@TunisairFrance) December 31, 2020
jeje a commenté :
5 janvier 2021 - 10 h 36 min
Bon courage a elle car la tâche ne sera pas facile !!!!
TLM a commenté :
5 janvier 2021 - 10 h 48 min
Bon courage à elle !
Moustapha a commenté :
5 janvier 2021 - 11 h 06 min
il lui faudra l’aide de l’armée pour virer tout ce personnel mafieux voleurs de bagages profietru de billet gratuit etc… Tunisair c’est 2 A330-200 10 A320 2 A319 opérationnels. Je compte pas les 737-600 ils sont en fin de vie malgré une dépense dans le changement de siege pour des avions de 20ans.
tunisair doit avoir à peine 2000 salariés.
Il faut vendre ou privatiser Tunisair Handling et Tunisair catering.
Voilà les seule solutions Mme Hamdi mais vous en serez incapable comme tous les autres
GVA1112 a commenté :
5 janvier 2021 - 11 h 35 min
Génial, une femme intelligente à la tête de cette compagnie aérienne dans un pays magrébin. C’est un signe très fort pour ce pays très ouvert.
J’apprécie quand les gens intelligents mettent au service de leurs pays leurs hautes compétences et ne se réfugient pas dans des pays ayant de meilleures conditions de vie ou de salaires .. comme on peut le voir autour des agences de l’ONU à Genève.
Ok, je viens de faire un peu de Géopolitique, ce n’est pas trop “Aéronautique” ..;-).
Madame, Bonne Chance.
FL350 a commenté :
5 janvier 2021 - 16 h 41 min
Une femme dirigeante d’une entreprise majeure dans un pays maghrébin dont l’islam est la religion officielle, il fallait oser. Et elle ose : bravo !