Le gouvernement de la République de Serbie a recapitalisé sa compagnie nationale Air Serbia, sa part de capital passant de 51% à 82% tandis que celle d’Etihad Airways reculait de 49% à 18%. La ligne entre leurs capitales respectives, Belgrade et Abou Dhabi, n’est plus proposée.
Le partenariat lancé en 2013, quand la compagnie nationale émiratie était entrée dans le capital de l’ex-JAT Airways, semble bien en voie de dissipation. Après la suspension en octobre dernier des vols entre les aéroports d’Abou Dhabi et Belgrade-Nikola Tesla (inaugurés eux aussi en 2013) et la dissolution de leur accord de partage de code, la Serbie a entériné fin décembre le changement de structure du capital d’Air Serbia. Le gouvernement a racheté pour 120 millions de dollars les actions d’Etihad Airways lui permettant d’atteindre 82% du capital, une façon d’assurer sa survie menacée par l’impact de la pandémie de Covid-19.
Cette recapitalisation est conforme au cadre juridique provisoire de la Commission européenne, qui réglemente les aides d’État pour soutenir l’économie pendant la pandémie actuelle de Covid-19 ; Air Serbia avait déjà bénéficié en 2019 de 19,7 millions d’euros d’aides d’État, et en aout dernier le gouvernement avait annoncé sa volonté de l’aider à rembourser deux prêts consentis en 2016 justement par Etihad, à hauteur de près de 120 millions de dollars.
Le CEO d’Air Serbia Duncan Naysmith a déclaré dans un communiqué : « nous sommes reconnaissants au gouvernement de la République de Serbie d’avoir apporté son soutien à la compagnie aérienne nationale pour surmonter les obstacles commerciaux causés par la pandémie de coronavirus, au cours de l’année la plus difficile de l’histoire de trafic aérien de passagers ».
De cette façon, a-t-il ajouté, « les fondations ont été créées pour de nouvelles activités ininterrompues. Et avec des mesures fondamentales de rationalisation des opérations de la société, qui sont déjà bien engagées, Air Serbia sera en mesure de surmonter les difficultés, de renforcer sa position de leader dans la région, et de continuer d’apporter une contribution directe et indirecte à l’économie serbe, principalement les transports et le tourisme ».
Le gouvernement serbe avait laissé entendre au cours de l’été 2020 que si Etihad Airways quittait totalement ou partiellement la compagnie aérienne, un autre partenaire stratégique « pourrait être recherché ».
Rappelons qu’Air Serbia a ces dernières années perdu ses partenariats avec Air Berlin et Etihad Regional, toutes deux disparues (et Alitalia ne va guère mieux), et donc perdu ses connexions long-courrier. Ses partages de codes actuels incluent Air France, KLM, Aeroflot ou TAROM entre autres, la rumeur d’une entrée dans SkyTeam ou une autre alliance étant de plus en plus forte.
Etihad Airways a de son côté fini 2019 avec une perte de 870 millions de dollars, restant dans le rouge pour une quatrième année consécutive ; elle avait aussi investi dans Air Berlin, Jet Airways, Alitalia et Virgin Australia (elle reste présente dans Air Seychelles). La compagnie émiratie n’a pas annoncé si elle comptait rester dans Air Serbia en tant qu’investisseur silencieux, ou définitivement en sortir.
Neka nam ova godina donese 2021 razlog za nova putovanja!
— Air Serbia (@airserbia) January 1, 2021
Dobro došli na let u 2021. godinu!#AirSerbia #2021 pic.twitter.com/7Tu0AqWPmd
Bon...ben... a commenté :
4 janvier 2021 - 17 h 33 min
Etihad et Serbia séparées l’une de l’autre: laquelle des deux doit être considérée comme chanceuse?
Serbia rechercherait un nouveau partenariat stratégique….et à déjà des partages de code avec AFKLM…
Pour mémoire, historiquement parlant, la France a toujours préféré soutenir les Serbes…et les Russes pour « encadrer » des Allemands qui choisissaient les Croates…et les Turcs. L’Histoire repassera t elle les plats?
Bon…Serbia dans Skyteam, ce ne sera peut être pas non plus un game-changer !
Anna stazzi a commenté :
4 janvier 2021 - 18 h 28 min
Une qui a vu son game changer, c’est bien EY dont les mirobolants plans d’expansionite aigûe ont capoté.
Rien n’a tenu.
Les fournisseurs et prestataires divers devraient s’assurer rapidement que la boutique a encore de quoi régler les factures en instance avant que tout ça capote.
Il y a encore un an, EY annonçait la fin des autres..
Mais que va faire le roitelet avec ce beau jouet cassé??