Le syndicat de pilotes de la compagnie aérienne TAP Air Portugal demande à la direction un accord d’entreprise similaire à celui signé chez le Groupe Lufthansa, garantissant « des avantages importants pour les deux parties ».
Signé fin décembre, l’accord entre le groupe allemand et ses pilotes inspire le SPAC (Syndicat des pilotes de l’aviation civile) chez la compagnie nationale portugaise : il a adressé une lettre à la direction de TAP exprimant « sa volonté de signer immédiatement un accord d’entreprise similaire à celui de Lufthansa », qui garantit selon lui « des avantages importants aux deux parties ». Et ce afin que la compagnie aérienne ait des conditions « strictement égales » à celles de la « très appréciée » Lufthansa, sa partenaire dans Star Alliance, et que « vous les ministres et administrateurs ne soient plus en mesure d’utiliser les pilotes de TAP comme boucs émissaires pour justifier les maux de l’entreprise », indique la lettre à laquelle l’agence Lusa a pu consulter.
La colère du syndicat survient après la sortie du ministre de tutelle de la compagnie aérienne, qui a déclaré que TAP « est désavantagée par rapport à la concurrence car ses pilotes gagnent plus et sont plus nombreux par avion que des pilotes d’entreprises similaires ». Pour le SPAC, « il est certain que ces déclarations ont été faites en consultation avec le président de TAP Air Portugal Miguel Frasquilho et le CEO Ramiro Sequeira », qui n’ont « ni nié ni corrigé » cette déclaration.
Il serait « incompréhensible » que la compagnie aérienne ne profite pas de cette « occasion en or pour se débarrasser des avantages soi-disant excessifs de ses pilotes », ajoute le syndicat. « Nous exhortons donc vivement » la direction à signer « un accord d’entreprise égal et des conditions identiques à celles négociées » entre le groupe allemand et les pilotes de Vereinigung Cockpit, conclut la lettre.
La rumeur veut depuis le mois dernier que TAP Air Portugal cherche à se débarrasser de 3600 employés, dont environ 500 pilotes et 750 hôtesses de l’air et stewards, la restructuration en cours devant la faire sortir de crise liée la pandémie de Covid-19 avec une flotte plus petite.
Ces réductions d’effectifs feraient partie du plan de restructuration que la compagnie aérienne doit présenter à la Commission européenne ce mois-ci, afin de « justifier » l’aide d’Etat de 1,2 milliard d’euros annoncée en juin. TAP Airlines avait en septembre reçu environ 500 millions d’euros de ce « prêt de sauvetage ».
L’accord avec les pilotes de Lufthansa (filiales Germanwings, Austrian Airlines, Brussels Airlines et SWISS inclues) exclut tout licenciement sec jusqu’en mars 2022 inclus, en échange d’un nouveau plan de réduction des coûts, qui pourrait atteindre « jusqu’à 450 millions d’euros » selon le syndicat VC. Qui a accepté un gel de l’augmentation des grilles de salaires, et une réduction du temps de travail assortie d’une baisse proportionnelle de salaire.
Christiano a commenté :
4 janvier 2021 - 19 h 52 min
C’est bien connu, ce sont ces « privilèges « des employés qui font vivre la compagnie 24h24 et 365 jours par an ( hein pas uniquement du lundi au vendredi…) qui coulent ces mêmes compagnies à la fin…..
Pas les dirigeants avec leur stratégies et décisions …aidés par les politiques
Ça me rappelle d’autres pays avec ces rengaines pathétiques
Brady a commenté :
5 janvier 2021 - 12 h 25 min
Et ne parlons pas des salaires des dirigeants de ces entreprises, pour exemple Ben Smith de Air France-KLM “Selon Reuters, Ben Smith perçoit un salaire fixe annuel de 900 000 euros, tandis que la partie variable de sa rémunération peut atteindre 1,35 million d’euros. Il bénéficie également d’un bonus de deux millions d’euros par an, qui lui sera versé au bout de trois ans.”