La Commission européenne a conclu mardi qu’une aide italienne d’un montant de 73,02 millions d’euros en faveur de la compagnie aérienne Alitalia était conforme aux règles de l’UE en matière d’aides d’État, car visant à compenser les dommages subis sur 19 liaisons en raison de la pandémie de Covid-19. Mais le gendarme européen continue d’enquêter sur un prêt de 900 millions accordé en 2017.
Le feu vert annoncé le 29 décembre 2020 précise que l’Italie a notifié à la Commission une nouvelle mesure d’aide destinée à indemniser la compagnie nationale « pour les dommages encore subis sur 19 liaisons spécifiques entre le 16 juin 2020 et le 31 octobre 2020 en raison des mesures d’urgence qui ont été nécessaires pour limiter la propagation du virus ». Cette aide publique prendra la forme d’une « subvention directe » de 73,02 millions d’euros, ce qui selon la Commission correspond au montant estimé des dommages directement causés à la compagnie aérienne sur cette période, « selon une analyse liaison par liaison des 19 liaisons éligibles ».
Cette décision favorable fait suite à celle de début septembre d’approuver la mesure italienne de dédommagement en faveur d’Alitalia, indemnisant à hauteur de 200 millions d’euros la compagnie aérienne pour les dommages subis du 1er mars 2020 au 15 juin 2020 « du fait des restrictions gouvernementales et des mesures de confinement prises par l’Italie et d’autres pays de destination afin de limiter la propagation du coronavirus ».
Basée à l’aéroport de Rome-Fiumicino, Alitalia est dotée d’une flotte de plus de 95 appareils, et desservait en 2019 « des centaines de destinations dans le monde entier », transportant quelque 20 millions de passagers. La « nouvelle Alitalia » (ITA, Italia Transporti Aero) redécollera avec moitié moins de personnel et d’avions, et avec un réseau intercontinental réduit à cinq destinations.
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence, a comme précédemment rappelé que l’industrie de l’aviation « continue d’être l’un des secteurs particulièrement touchés par l’impact de l’épidémie de coronavirus », et nécessite donc ce genre d’aide publique. Mais elle a aussi rappelé : « parallèlement, nos enquêtes sur les mesures d’aide dont Alitalia a bénéficié par le passé suivent leur cours, et nous sommes en contact avec les autorités italiennes pour ce qui est de leurs projets et du respect des règles de l’UE ».
Sur la base de plaintes qui lui ont été adressées, la Commission a en effet ouvert le 23 avril 2018 une procédure formelle d’examen concernant des prêts pour un montant de 900 millions d’euros accordés à Alitalia par l’Italie en 2017. Et le 28 février 2020, la Commission a ouvert une procédure formelle d’examen distincte portant sur un prêt supplémentaire de 400 millions d’euros accordés par l’Italie en octobre 2019. Les deux enquêtes suivent leur cours.
Comme dans les cas d’Air France, de Corsair ou plus récemment d’Aegean Airlines entre autres, la Commission considère que la pandémie de coronavirus constitue « un événement extraordinaire de par son caractère exceptionnel et imprévisible et ses répercussions majeures sur l’économie ».
Anna Stazzi a commenté :
31 décembre 2020 - 9 h 40 min
Deuxième feu vert, troisième feu vert.. On repasse le permis ??
Cette blague est ridicule. Les Italiens méritent mieux que cette irrespectueuse moquerie.
AZ ne sera jamais lâchée par l’Etat italien, comme AF sera toujours soutenue par l’Etat français.
L’Europe n’a rien à y voir, mais doit simplement s’exécuter.
Les scribouillards de Bruxelles n’ont rien à décider en la matière. C’est le Palazzo Chigi qui décide.
Qui croirait les Italiens assez fous pour avoir imaginé que leur pays laisserait sa représentation dans les cieux à un truc ficelé de vieux zincs et financé par le Qatar ??
Et en 2025... a commenté :
31 décembre 2020 - 11 h 26 min
Et en 2025 on fêtera le lancement de la N.ITA ( Nova ITA)…et on repartira pour un tour de manège, avec approbation de l’UE…
une constante toutefois au fil des ans entre tous ces plans: la diminution graduelle du nombre d’employés, du nombre d’appareils en flotte et du nombre de lignes exploitées…
En fait, au lieu de descendre l’escalier d’un coup en glissant sur la rampe, en Italie on a préféré descendre les marches une à une!
Anna Stazzi a commenté :
31 décembre 2020 - 13 h 51 min
Faites confiance aux Italiens, à leur esprit et leur intelligence.
Quant à descendre marche par marche, n’était-ce pas AF qui se targuait d’avoir le plus grand réseau du monde ?
Qu’en reste-t-il ?
Sauf erreur, la montée de l’Etat dans le capital d’AF n’équivaut-elle pas à la protection déguisée d’une entreprise devenue faiblarde malgré d’indiscutables qualités opérationnelles?
La paille et la poutre content une vieille histoire
Et en 2025... a commenté :
31 décembre 2020 - 15 h 34 min
Mais je ne critiquais pas AZ et les Italiens en la matière: je faisais juste ce constat d’une descente graduelle jusqu’au point chaque fois espéré que ce sera le plus bas atteint avant de remonter…et ce point n’a pas encore été trouvé: souhaitons que cette fois ci ce soit la dernière marche…sinon, il restera encore l’option N.ITA