La suppression par la compagnie aérienne low cost Ryanair de douze liaison en Grande Bretagne, y compris vers le Maroc et l’Ukraine, est mise sur le dos du régulateur britannique CAA. Sa filiale Malta Air va se déparer de 40 hôtesses de l’air et stewards, pour lesquels le syndicat GWU a refusé des baisses de salaires.
La spécialiste irlandaise du vol pas cher a déclaré le 21 décembre 2020 avoir « été contrainte « d’annuler 12 liaisons nationales et internationales britanniques « en raison du changement soudain de politique de la UK Civil Aviation Authority (CAA) » dimanche dernier, « qui entraînait des restrictions injustifiées et rendait l’opération de ces itinéraires impossible ». À seulement 10 jours de la fin de la phase de transition du Brexit selon son communiqué, le directeur de la CAA David Kendrick a « inexplicablement introduit de nouvelles barrières réglementaires sur la voie de la compagnie aérienne britannique de Ryanair », forçant donc la filiale locale Ryanair UK à annuler 12 routes « importantes depuis les régions du Royaume-Uni au moment où elles ont plus que jamais besoin d’une connectivité fiable et à bas prix ».
Les 12 lignes concernées sont au départ des aéroports de Londres, Manchester, Liverpool, Édimbourg, Belfast et Derry, y compris vers des destinations « au Maroc et en Ukraine », a précisé un porte-parole de la low cost.
Ryanair ne précise pas quelle décision de la CAA justifie ces suspensions, mais estime que sa « bureaucratie », « aveugle aux besoins des consommateurs et des entreprises britanniques », a décidé d’imposer de nouvelles restrictions « provoquant cette perte inutile de connectivité avec l’économie britannique ». Ryanair UK avait conclu des arrangements d’urgence pour le Brexit avec la CAA il y a 2 ans, et « ne peut pas se conformer à ses nouvelles exigences peu pratiques avec un préavis de 10 jours ». « Nous appelons David Kendrick de la CAA et ses collègues de direction à respecter cet accord de longue date et la propre politique établie de la CAA, afin de faciliter le retour de ces routes dans les plus brefs délais », poursuit le porte-parole.
Selon FligthGlobal, un problème de wet-lease est au cœur du conflit : l’utilisation d’avions étrangers loués avec équipage pour les vols en provenance du Royaume-Uni va à l’encontre des directives de la CAA, pour qui une compagnie aérienne britannique « avec le type de présence de Ryanair UK » ne devrait pas compter sur des aéronefs immatriculés à l’étranger pour ses opérations. La filiale locale ne possède qu’un seul Boeing 737-800 selon Planespotters (le G-RUKA livré neuf en 2014 sous immatriculation irlandaise EI-FEF). Ryanair UK avait été lancée en janvier 2019 spécifiquement pour préparer un éventuel Brexit sans accord ; la flotte totale du groupe dépasse 460 avions.
La CAA a réagi, déclarant que « sa position de longue date » a pour unique but de ne pas « saper » la compétitivité de l’industrie aéronautique britannique « et l’efficacité du régime réglementaire ». Sa position « n’a rien à voir avec les préparatifs de transition au Brexit », a souligné le Directeur aux consommateurs du régulateur Paul Smith.
Ryanair « est un champion du ciel britannique depuis des décennies et a hâte de continuer à servir nos clients britanniques après le Brexit, avec un grand choix de destinations et les tarifs les plus bas d’Europe », rappelle son communiqué.
A Malte, la filiale du groupe Ryanair Malta Air va licencier 40 PNC début janvier, résultat selon elle du refus du Syndicat général des travailleurs (GWU) d’accepter un « accord de protection de l’emploi ». Selon le site local Newsbook, GWU est accusé par la low cost de ne pas avoir accepté des réductions de salaires « modestes » et des conditions de travail « révisées » ; les pertes d’emplois chez les hôtesses de l’air et stewards sont désormais « inévitables ». Le secrétaire général du syndicat Josef Bugeja a déclaré à Newsbook que les travailleurs avaient eux-mêmes « massivement rejeté les propositions de la compagnie aérienne », notamment depuis que Malta Air a refusé de garantir que leurs emplois seraient sauvegardés s’ils acceptaient.
La compagnie aérienne a déclaré que GWU avait accepté jeudi les termes d’un accord d’urgence, mais avait depuis échoué à le faire valider. Un porte-parole de la low cost a déclaré : « cet accord d’urgence comprenait de modestes réductions de salaire (à restaurer sur quatre ans) ainsi qu’une garantie de salaire minimum et un réexamen dans trois ans ». Il souligne que la compagnie aérienne « fonctionne à seulement 10% de sa capacité » en raison de la pandémie de Covid-19 mais « emploie toujours 100% de son effectif de cabine pré-crise ». Les pilotes de Malta Air avaient déjà accepté l’accord d’urgence, après l’annonce par Ryanair en juin que 20 d’entre eux étaient menacés de licenciement (la low cost maltaise emploie 179 navigants).
jpl a commenté :
23 décembre 2020 - 15 h 01 min
Quand je me souviens que nos intellectuels “engagés” ont si longtemps bavé sur des patrons paternalistes – De nos jours, leur silence est assourdissant envers cette compagnie voyou qui traite son personnel comme des choses. !
Serge13 a commenté :
23 décembre 2020 - 15 h 35 min
Bah vous nous expliquerez comment AF LH Ba et j’en passe qui mettent à la porte des centaines de personnels ne sont ils pas, eux aussi, des voyous. Pour quelles raisons Ryanair, 1ere compagnie européennes déchaine tant de passion…
Fabien a commenté :
23 décembre 2020 - 17 h 25 min
Tout simplement parce que AF et LH ne traitent pas leur PNC comme du bétail. Là est la différence.
Ruinair a commenté :
23 décembre 2020 - 20 h 49 min
Et je rajouterai que lorsque AF et autres legacy virent c’est en respectant une certaine déontologie et à minima le droit social, PDV etc…ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on se fait viré.
Si elle est devenue 1re compagnie européenne ce n’est pas en ayant de la bienveillance pour son personnel…
Bencello a commenté :
23 décembre 2020 - 16 h 21 min
Ryanair devrait être renommée “pasmafaute airlines” Sa notion de l’autre confine au pathologique.
Elle ferme des lignes ? c’est la faute du régulateur Britannique
Elle licencie ? c’est la faute de ces dangereux syndicats gauchistes.
Greg765 a commenté :
23 décembre 2020 - 18 h 17 min
Pour les lignes fermées je me demande si l’accord provisoire qui serait en passe d’être signé entre l’UE et le Royaume uni ne va pas permettre de débloquer rapidement la situation. Au moins pour 6 mois puisqu’il est sensé durer 6 mois.
C’est sûr que si Ryanair utilise Ryanair DAC, Malta Air et Buzz en lieu et place de Ryanair UK qui reste à 1 avion c’est un camouflet pour les Anglais et leur Brexit. Ça revient à dire que Ryanair garde tous ses avions sauf un dans l’UE.
Quand au chiffre de 179 navigants donné dans l’article ça me paraît bien faible… Rien que en faisant le calcul sur les bases françaises sans même compter Beauvais ouverte récemment on voit qu’il y a un problème:
– Bordeaux : 3 avions
– Toulouse : 2 avions
– Marseille : 3 avions
Total : 8 appareils bases en France avant l’ouverture de BVA.
Avec une moyenne d’un peu plus de 10 pilotes par avion, on est déjà a plus de 80 pilotes juste pour la France.
Mais si on commence à rajouter les nombreuses bases Italiennes(dont certaines sont importantes comme BGY), les bases Allemandes, Malte… on voit bien qu’on dépasse largement les 179 navigants Malta Air !
À mon avis soit les données utilisées ne sont pas à jour, soit la phrase est mal formulée et ne désigne pas Malta Air dans sa globalité.
Hop liquidé a commenté :
23 décembre 2020 - 19 h 29 min
Excusez moi mais les pilotes stagiaires hop ont été dégagé comme des moins que rien alors qu’ils ont démissionné de compagnie tél que Easyjet, même Ryanair n’a pas osé traiter ses stagiaires comme cela !
Donc merci d’arrêter le Ryanair bashing
Justin Fair a commenté :
24 décembre 2020 - 8 h 51 min
“les pilotes stagiaires hop ont été dégagé comme des moins que rien ”
C’est à dire? Quel statut les “pilotes stagiaires HOP”?
Malheureusement, AF n’est actuellement pas en mesure de tenir la promesse d’embauche faite à plus de 100 pilotes avant la crise ( cadets et autres…), mais pour l’instant n’a licencié aucun pilote sous contrat…
Greg765 a commenté :
24 décembre 2020 - 11 h 43 min
Pas juste les « pilotes stagiaires » !
En gros Air France refuse de conserver l’ancienneté des pilotes de Hop ! qui devront en plus repasser des sélections pour entrer chez Air France (super sympa quand ça fait des années qu’on travaille dans le même groupe et qu’on opère des vols pour Air France avec les mêmes passagers)… En outre les commandants de bord devraient renoncer à leur statut pour redevenir copi avec des salaires de débutants… Et si ils ne réussissent pas les sélections ce sera probablement Pôle Emploi… bye bye, avec la bénédiction du SNPL Air France !
Avec la crise du Covid Ryanair a mieux traité ses navigants qu’est en train de le faire Air France avec les personnels d’HOP ! Il n’y a pas eu de perte d’ancienneté, pas eu de sélection forcée pour passer d’un AOC du groupe à un autre, pas eu de licenciements non plus. La seule condition ? Accepter les baisses de salaires rétablies sur 4 ans. Mais au moins ça touche tout le monde de manière égale. Il n’y a pas une catégorie de navigants montée contre une autre au sein du même groupe !
Non, Air France préfère protéger ses « seigneurs » en leur gardant toutes chaudes les places chez Transavia, quitte à dégager les PN Hop ! Comme des malpropres… Surtout ne pas parler de baisse de salaire chez Air France, ce serait grossier. Par contre embaucher des CDB Hop ! comme copilotes sans ancienneté, là on applaudit ! Magnifique !
Regardez un peu ici: https://www.air-journal.fr/2020-12-24-plan-social-chez-hop-ca-coince-encore-5224820.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
RANAÏR a commenté :
24 décembre 2020 - 11 h 03 min
Chez raniair, la variable d’ajustement est le personnel (sauf les boss qui touchent des millions)
Bin a commenté :
26 décembre 2020 - 14 h 01 min
Ryanair applique les lois européennes quand il y a des élections il faut lire les programmes et choisir faut pas s étonner des conséquences néfastes après !
Forza a commenté :
28 décembre 2020 - 17 h 17 min
En pendant ce temps là, le quidam cherche le moins cher, le moins disant…..et chez qui, chez Ryanaire qui traite leur semblable comme de la mer…e.
Mais c’est pas grave, c’est moins cher….