Le rachat de la compagnie aérienne Air Europa par International Airlines Group (IAG) se ferait bien à moitié prix, les 500 millions d’euros devant n’être payés qu’à partir de 2026. Si le gouvernement donne son accord.
Selon El Confidencial, les conseils d’administration de la compagnie privée espagnole, basée à l’aéroport de Madrid, et du groupe IAG (qui possède déjà Iberia, British Airways, Aer Lingus, Vueling et Level) sont tombés d’accord la semaine dernière sur le principe annoncé en novembre 2019 – le retard étant entièrement du à la pandémie de Covid-19. Le prix de 1 milliard d’euros initialement annoncé a été réduit à 500 millions d’euros, qui ne seront payés qu’en 2026 avec intérêts à la famille Hidalgo selon les sources du quotidien (après le remboursement de l’aide publique par Air Europa).
Les derniers sujets de discussions pour l’accord apparemment passé jeudi dernier étaient l’impact des négociations toujours en cours sur le Brexit, et surtout l’annonce début novembre qu’Air Europa a reçu l’approbation par le gouvernement espagnole d’une aide financière à hauteur de 475 millions d’euros. Aide qui a permis à IAG de rabaisser son offre, comme il a avait tenté de le faire depuis des mois en arguant de la mauvaise santé du transport aérien pour cause de crise sanitaire. La valeur de la compagnie de l’alliance SkyTeam, qui avait relancé ses vols en juin dernier mais transporte beaucoup moins de passagers par rapport à l’année dernière, n’était forcément plus la même.
Selon le journal, la famille Hidalgo, principal actionnaire d’Air Europa, préférait un accord qui réduit le prix de vente plutôt que la perspective d’un contrôle de la compagnie aérienne par la SEPI (Société d’État de participation industrielle) qui a accordé l’aide. Et en Grande Bretagne, le syndicat Unite s’était dit favorable à cette baisse de prix – espérant réduire la vague de licenciements annoncée chez British Airways.
Après l’annonce de l’aide publique à Air Europa, le gouvernement espagnol avait souligné qu’il souhaitait s’impliquer dans « certains aspects clés » du processus décisionnel de la compagnie aérienne, notamment sur les salaires, les licenciements – voire la nomination du CEO, ou la politique de dividendes jusqu’au remboursement complet des aides publiques (Air Europa a six ans pour rembourser les 475 millions).
Si tout se passe bien, IAG disposera de cinq marques en Espagne : Iberia et Air Europa donc, et les low cost Iberia Express, Vueling et Level. Restera à passer l’obstacle du gendarme européen de la concurrence, même si la Commission a relaxé les règles sur les aides d’Etat mais aussi sur les concentrations à « vocation défensive » en raison de la crise sanitaire.
Le ministre des Transports José Luis Abalos et le président de SEPI Bartolomé Lora ont déclaré publiquement que l’opération « Iberia-Air Europa » est « stratégique » pour le pays, et qu’ils adapteront les conditions de sauvetage pour faciliter la transaction. Les parties sont convaincues que ces obstacles seront résolus dans les deux prochaines semaines. Ryanair entre autres a déjà prévenu qu’elle s’opposera à ce rachat.
Ricou a commenté :
21 décembre 2020 - 15 h 04 min
Mauvaise nouvelle pour les consommateurs Européens.
ALExxx a commenté :
21 décembre 2020 - 18 h 40 min
“après le remboursement de l’aide publique par Air Europa”, qui n’aura jamais lieu … :
Comme le précise le journal El Pais, “Air Europa mettrait plus de 20 ans à restituer l’aide publique avec ses derniers bénéfices”, puisque “la compagnie aérienne a gagné 27,7 millions d’euros en 2019 …( et de mémoire 60 millions sur les 10 dernières années.
Le remboursement est plutot mal barré …
Greg6 a commenté :
21 décembre 2020 - 21 h 29 min
Je serais curieux de savoir ce que l’on pense de tout ça en Espagne, surtout le point de vue des consommateurs et du grand public.
S’ils n’ont pas peur pour l’absence de concurrence.
Air Europa c’est 45 appareils. Dont 20 b737, plus des a330 et b787.
Et on oublie souvent sa filiale régionale, avec 19 avions e195 et atr-72.
C’est comme si AF absorbait à la fois Air-Caraïbes, French Bee, Corsair, et la partie de Volotea basée en France.
Pour donner une idée de l’ampleur.
bencello a commenté :
22 décembre 2020 - 11 h 27 min
Donc en gros, IAG, groupe privé, “rachète” pour une bouchée de pain (si elle paye un jour) une entreprise avec des avions récents, des parts de marché considérables, avec l’argent du contribuable espagnol.
Si ça c’est pas une bonne affaire !!!
Jean Pierre a commenté :
22 décembre 2020 - 12 h 27 min
Effectivement c est une affaire en or pour IAG, la prochaine étape sera la rachat de Volotea afin de fusionner Volotea et Vueling et devenir un acteur majeur en France.
La prochaine étape chez IAG... a commenté :
22 décembre 2020 - 14 h 35 min
…sera d’éviter l’explosion en vol de la structure IAG qui, bien qu’ayant son siège social à Madrid, c’est à dire au sein de la future Britain-Free-UE post Brexit, ne remplira plus les conditions actionariales pour être considérée comme membre de l’UE…
Tout ça parce que IAG c’est aujourd’hui BA a plus de 56%+Qatar à hauteur de 25% + 20% environ d’autres actionnaires non-UE
Tant que BA était dans un pays membre de l’UE d’une part, et, d’autre part, que BA n’avait pas elle même d’actionnaires non-UE à plus de 49%….tout allait bien: IAG était alors détenue à 51%+ par de l’actionnariat UE…
Mais à partir du 01/01/21 s’il y a un Brexit no deal, tout va changer et IAG ne pourra plus être détenue à plus de 49% par du non UE: BA en perdra le contrôle…
Et ça pourrait ne pas lui plaire, à BA!
A noter que des problèmes similaires se posent pour Ryanair et Wizz…
C’est pas pour rien qu’à la dernière rencontre à 27 des chefs de l’Uwe, les gouvernements hongrois, irlandais et espagnol ont demandé conjointement un assouplissement de cette règle des 49% Max d’actionnaires hors que….assouplissement refusé par veto des gouvernements hollandais, allemands danois italiens et français…
Donc le prochain gros chantier imminent chez IAG, c’est de survivre en tant qu’entité européenne de droit…..