Le patron du groupe aérien low cost Ryanair Holdings envisage déjà un retour l’automne prochain aux niveaux de trafic de 2019, l’arrivée annoncée de vaccins contre la Covid-19 lui faisant envisager pour la période estivale des capacités entre 60% et 80% de ce qu’elles étaient avant la pandémie.
L’été 2021 devrait être « très impressionnant » selon Michael O’Leary, et « lorsque nous arriverons à la fin de l’été et au début de l’hiver 2021, nous prévoyons un retour à presque toutes nos capacités de 2019 ». Interrogé par Reuters, le patron de la spécialiste irlandaise du vol pas cher (et de ses filiales Malta Air et Lauda à Malte et Buzz en Pologne) fait preuve d’un optimisme impressionnant quant à l’impact sur le trafic aérien des vaccins promis. Il pense que les gens « vont choisir de voyager en Europe plutôt que de partir loin l’été prochain », et implore donc les gouvernements d’ouvrir « nos hôtels, nos restaurants, nos installations touristiques et nos plages pour l’été 2021, car je pense que les chiffres seront très impressionnants ». Mais aussi le remplacement des mesures de quarantaine par des tests de dépistage de la Covid-19 avant le départ, et la suppression des taxes sur les passagers…
A court terme, Ryanair prévoit de n’exploiter que 30% de son programme normal durant la période des fêtes de fin d’année ; l’arrivée des vaccins devrait permettre de monter à 60-80% au printemps 2021.
Michael O’Leary avait déjà annoncé lors de l’assemblée générale d’ACI-Europe la semaine dernière que la low cost été prête à « ajouter rapidement » des capacités, ayant « beaucoup d’avions cloués au sol » pour cause de recrudescence de la pandémie sur le Vieux continent. Il expliquait alors que si les volumes seraient totalement à la normale d’ici l’été 2022, il faudrait attendre un ou deux ans de plus pour que le prix du billet d’avion revienne au niveau de 2019. Et à l’ouverture de sa nouvelle base à l’aéroport de Beauvais-Tillé, prévue à la rentrée pour le 3 décembre mais désormais repoussée à janvier, devrait s’ajouter une base supplémentaire en Italie « pour la saison d’été ».
Le long-courrier sera plus long à se remettre, « car je pense qu’il y a une méfiance importante. La destruction de capacité sur le long-courrier a également été plus profonde et prendra plus de temps à revenir », soulignait aussi et sans surprise le CEO de Ryanair Holdings.
Malko a commenté :
26 novembre 2020 - 10 h 56 min
Une bonne perspective qui se déssine pour Rien-Air : la fin probable du Covid et la reprise des vols en Max. Deux bonnes nouvelles qui tombent en même temps. Mais, pour la sécurité, il faut attendre encore de voir en espérant que ce n’est pas une sûreté entre 90 et 95% comme avec les vaccins.
Patrick Berote a commenté :
27 novembre 2020 - 17 h 17 min
Pour ma part,je parts chaque année au Mexique mais voyager avec le 737 max j attendrai encore un peu,je ne souhaite évidemment pas de crashs mais comme on dit attend et regarde.
Sol a commenté :
26 novembre 2020 - 12 h 50 min
C’est le discours optimiste qu’il tient à chaque fois, mais il ne sait faire que ça.
Rappelez-vous de ses prédictions le 3 mars 2020 avant le 1er confinement :
https://www.youtube.com/watch?v=LEwqDIh0pwY
(à 1:13:00)
Il s’est planté en beauté (comme tout le monde). Pourquoi le croire à nouveau ?
Tout ça c’est de la com’, ses conjectures ne sont pas fiables, ni celles d’aucune autre personne à l’heure actuelle.
FR a commenté :
26 novembre 2020 - 13 h 27 min
Il y-a quand même de bonnes raisons d’être optimiste pour Ryanair:
– Les vaccins arrivent. On ne sait pas précisément sous quelles modalités, mais ça devrait donner un souffle d’oxygène au transport aérien et amorcer une reprise;
– La concurrence est à genoux, au bord de la faillite pour certaines compagnies, et on ne fait que entrer dans l’hiver: difficile pour certaines compagnies de remettre des vols comme avant quand ils ont dû licencier, retirer des avions du service…ou n’ont tout simplement plus d’argent dans les caisses, avec un endettement important. La concurrence sera donc plus faible, moins agressive.
– Ryanair est capable de stimuler de la demande, avec des prix d’appel à 9€99 ça attire, surtout quand les gens n’ont pas voyagé depuis longtemps, il va y avoir un besoin d’évasion après ces confinements en Europe. Et Ryanair a clairement fait savoir qu’elle était prête à une grosse guerre des prix pour stimuler sa reprise. Comme la compagnie a commencé la crise avec 4,5 milliards d’Euros elle peut se le permettre, elle n’a pas perdu beaucoup d’argent pour le moment (197 millions sur un semestre, à l’échelle de la compagnie c’est une perte ridicule).
– Ryanair vole principalement en Europe, le long courrier sera plus lent à repartir. Il est possible qu’il y ait un report de la clientèle “long courrier” sur des destinations moins lointaines.
– Ryanair ne dépend pas beaucoup de la clientèle affaires, ou alors sur une minorité de routes: pas d’inquiétudes de ce côté là, la baisse des voyages d’affaires devrait être indolore.
– Les MAX arrivent, et avec eux ce sera 4% de passagers en plus, pour 16% de consommation en moins: baisse des coûts d’exploitation à la clé, baisse des coûts de maintenance également.
– Beaucoup d’aéroports se montreront arrangeants lors de la reprise: il faut que leurs parkings se remplissent, que leurs commerces tournent. Pour eux attirer des compagnies pérennes dans le temps leur permettra également de pérenniser leur propre activité, il leur faut de la visibilité. Ryanair aura donc probablement plus de marge de manoeuvre, au moins pour les premiers mois de reprise.
– Les frais de personnel ont baissé. -20% pour les pilotes, -10% pour les PNC, passage de certains contrats à temps partiel, … Or les accords salariaux sont valables pour 4 ans (avec certes des remontées progressives): dans les mois qui viennent, Ryanair sera encore plus rentable qu’avant la crise. Elle peut donc proposer plus de vols tout en restant bénéficiaire.
Alors bien sûr, on n’est pas à l’abris d’un astéroïde, d’un covid20, d’une attaque d’extraterrestres et j’en passe, on ne peut pas tout prévoir. Mais du côté de Dublin tous les voyants sont au vert.
GG92 a commenté :
26 novembre 2020 - 15 h 16 min
@SOL: Oleary ne fait pas de l’information mais de la pub. Il multiplie les prévisions optimistes pour faire du buzz mais je ne doute pas qu’en interne ils ont des analyses de risques et différents scénarios régulièrement mis à jour. Ryanair est connu pour suivre son business de manière intransigeante et ne laisser passer aucun dérapage (bien que ça puisse arriver comme la crise des planning pilotes en 2017, le responsable a été mis à la porte il me semble).
@FR: très bon résumé. Ryanair est effectivement très bien placée pour se refaire une santé rapide après crise. Avec Wizzair, ce seront probablement les grands gagnants du COVID.
Reste à savoir si les gouvernements vont laisser ce modèle low cost agressif se développer aux dépends de leurs compagnies nationales (qui coûtent cher pour rester compétitives), ou bien s’ils préféreront freiner l’extension des low cost en subventionnant la compétitivité de leurs compagnies nationales, ou bien s’ils vont modifier le cadre juridique pour limiter le dumping social et fiscal…
Bencello a commenté :
26 novembre 2020 - 16 h 23 min
Autant les (innombrables) prévisions de MOL concernant le retour du MAX ont été de l’ordre de la méthode Coué (pour faire pression sur l’EASA?), autant ses prévisions pour l’été 2021 semblent plus réalistes.
Comme écrit ci-dessus, FR a tous les atouts pour repartir très vite.
Quelques réserves cependant, la compagnie est relativement peu présente sur les vols domestiques, et le feuilleton du Brexit ( et un No-Deal) restera un frein aux déplacements au R-U.
Volotea, même beaucoup plus petite, semble mieux armée de ces points de vue.
Greg765 a commenté :
26 novembre 2020 - 21 h 31 min
La remarque sur le domestique est vraie, depuis la France Ryanair propose une majorité de vols vers l’étranger. Mais c’est surtout vrai en France en fait.
Ryanair est la première compagnie sur beaucoup de marchés. C’est le premier transporteur en Italie, où il y a beaucoup de vols domestiques opérés par Ryanair. Beaucoup de vols domestiques en Espagne également, avec même pas mal de lignes considérées comme d’utilité publique là bas (le gouvernement Espagnol y interdit les grèves jugeant ces liaisons essentielles pour le pays).
En France Ryanair est moins présente que dans le reste de l’Europe, la part de marché est plus faible qu’ailleurs. Mais ils n’ont pas caché leurs ambitions de rattraper ce retard et de rééquilibrer leur présence (avant la crise du Max et le Covid).
On voit donc que Ryanair passe de 0 bases en France il y a encore 2 ans à bientôt 4 avec l’ouverture imminente de Beauvais, et d’autres sont probablement en cours de réflexion et pourraient être rapidement annoncées. Il y avait de grosses rumeurs sur Nantes à un moment, et jusqu’à présent les rumeurs précédentes (MRS/BOD/TLS/BVA) se sont toutes réalisées…
Les choses en France pourraient donc évoluer très rapidement. Ryanair n’a pas besoin de négocier des années avant de prendre une décision, et la compagnie Malta Air est déjà en place en France, donc ouvrir une nouvelle base est maintenant assez simple.
Ceci dit pour tempérer tout ça, ne pas perdre de vue que les liaisons domestiques sont très bien pendant l’épidémie de Covid, mais peuvent être une faiblesse quand tout va mieux: le gouvernement français veut faire de plus en plus la part belle au train, et réglemente de plus en plus les vols intérieurs. En conservant des liaisons internationales, Ryanair se met aussi à l’abris des décisions de politique intérieure. Donc garder une bonne proportion de vols vers le reste du continent peut aussi être une bonne stratégie sur le long terme.