La compagnie aérienne low cost easyJet a discrètement célébré mardi son 25eme anniversaire, en pleine pandémie de Covid-19, qui fait de 2020 l’année la plus difficile que l’industrie aéronautique a jamais connue. L’occasion pour le CEO Johan Lundgren d’évoquer l’avenir du secteur, en particulier sur le plan de l’environnement.

Lors de son vingtième anniversaire, la spécialiste britannique du vol pas cher avait organisé « une grande fête avec des discours, des événements de presse, des vidéos, de la musique du milieu des années 90 et un défilé d’uniformes des 20 dernières années », a rappelé son directeur général dans une tribune publiée par The Telegraph. Si les célébrations du quart de siècle d’easyJet sont plus discrètes, il dit rester « optimiste – jusqu’en mars de cette année, nous grandissions, créons des emplois et soutenons le développement économique dans toute l’Europe. L’année dernière, nous effectuions régulièrement plus de 1000 liaisons et cette année, nous devions transporter plus de 100 millions de passagers ». Un jalon qui devra attendre, mais Johan Lundgren est « convaincu que lorsque la pandémie s’atténuera, le désir humain fondamental de voyager, de se connecter avec les gens et d’explorer et d’apprécier de nouveaux endroits verra un retour dans le ciel ».

Quand la compagnie aérienne a décollé il y a 25 ans, « cela coûtait généralement quelques centaines de livres pour se rendre en Europe », souligne le CEO ; le modèle d’easyJet consistant à maintenir les coûts bas, à maintenir les tarifs bas et à ne demander aux passagers de payer que pour les services qu’ils utilisent « était révolutionnaire en 1995. Nous avons démocratisé l’aviation et rendu le vol abordable pour tous ». Mais l’une des conséquences de ce succès « est que, ces dernières années, l’aviation a émis environ 900 millions de tonnes de CO2 par an. Et lorsque le trafic aérien reviendra aux niveaux de 2019, et au-delà, ces émissions pourraient doubler d’ici 2050. Ce n’est plus acceptable ».

Pour autant, « remonter le temps de 25 ans à l’époque où voler était cher et hors de portée pour la plupart des gens ne peut pas être la solution », souligne Johan Lundgren. EasyJet a depuis 2000 réduit de plus d’un tiers les émissions de carbone pour chaque kilomètre parcouru, « mais cela ne suffit pas – l’industrie doit trouver des moyens de voler avec moins d’impact sur l’environnement ». En novembre dernier, la low cost était la première compagnie aérienne majeure à neutraliser 100% les émissions carbone de ses vols ; cela ne peut être qu’une « étape intermédiaire pendant que de nouvelles technologies sont développées, mais pour l’instant c’est le meilleur moyen de réduire les émissions de carbone dans l’atmosphère ».

Le dirigeant évoque également une gamme « d’avantages sociaux et de biodiversité » qui sont importants pour les communautés : possibilités d’emplois locaux, protection contre l’exploitation forestière illégale, conservation de nombreuses espèces menacées et mise en place d’une gestion forestière et agricole durable.

Un 25eme anniversaire discret mais vert pour easyJet 1 Air Journal

©easyJet

Il note aussi des « signes encourageants » que la technologie progresse : même pendant la pandémie, « nous avons vu des percées » avec des vols d’essai d’avions électriques cet été, y compris le premier à être certifié par l’EASA (easyJet avait signé il y a un an signé un protocole d’accord avec Airbus concernant un projet de recherches conjoint sur les avions hybrides et électriques ; un projet d’appareil de 186 sièges a été lancé en janvier avec son partenaire Wright Electric).

 Et en juin dernier, un avion électrique à hydrogène de six places a effectué son premier vol d’essai au Royaume-Uni, le fabricant ZeroAvia ayant déclaré qu’il espérait avoir une version avec 50-100 sièges prête d’ici la fin de la décennie, rappelle le dirigeant. EasyJet s’est en outre engagée dans le développement de la gamme Airbus annoncée pour 2035 ; « la confiance dans les technologies de rupture comme l’électricité et l’hydrogène pour réinventer l’aviation augmente et cela pourrait être particulièrement intéressant pour les compagnies aériennes telles qu’easyJet avec une longueur moyenne de secteur de 1100 km (680 miles) », a ajouté Johan Lundgren.

Le risque majeur auquel le secteur est actuellement confronté est qu’en raison de la pandémie, les entreprises affectées « réduisent leurs investissements dans la R&D pour les nouvelles technologies et les nouvelles sources de carburant », conclut le CEO. « Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Le soutien au secteur de l’aviation et les investissements dans la R&D des gouvernements seront essentiels ».

Un 25eme anniversaire discret mais vert pour easyJet 2 Air Journal

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