Airbus a annoncé six commandes pour le programme d’avion d’affaire ACJ220 lancé hier. Boeing a sans surprise revu à la baisse ses prévisions, de 11% d’ici 2029, évoquant un marché difficile à court terme même si plus de 43.000 nouveaux avions seront encore nécessaires d’ici vingt ans.
Quelques heures après l’annonce du lancement du programme ACJ TwoTwenty basé sur l’A220-100, Airbus a dévoilé les six premières commandes de l’avion d’affaires : deux pour Comlux livrables en 2023, et quatre pour des clients non identifiés. L’avionneur européen précise dans un communiqué que Comlux a sélectionné dans son « catalogue de cabines flexible » un aménagement avec « le salon affaires et le salon des invités, ainsi qu’un espace de divertissement privé et une suite privée, y compris une salle de bains ». La cabine sera équipée de « grands sièges-lits, d’un lit king-size US, d’une douche à effet pluie debout, d’un système d’humidification pour le bien-être à bord et d’une connectivité de pointe ».
« Nous sommes fiers d’être le client de lancement du nouveau membre de la famille Airbus, l’ACJ TwoTwenty, et le partenaire sélectionné pour équiper la cabine de notre centre de finition à Indianapolis. Nous avons travaillé conjointement avec Airbus Corporate Jet et partagé notre longue expérience dans l’exploitation et la réalisation de tous les types d’avions, pour permettre au nouveau Bizjet d’offrir plus de confort et les dernières innovations de cabine disponibles dans l’industrie », a déclaré Richard Gaona, président exécutif et CEO de Comlux. « Grâce à la combinaison unique d’une autonomie intercontinentale, d’un confort, d’un espace supplémentaire et d’une économie sans pareille, nous sommes convaincus que l’avion sera un gagnant sur le marché de l’aviation d’affaires ».
Basé sur l’Airbus A220-100, l’ACJ TwoTwenty dispose d’une cabine de 73 m² permettant à jusqu’à 18 passagers de voler jusqu’à 10.500 km sur 12 heures de vol, reliant directement des paires de villes comme Londres et Los Angeles, Moscou et Jakarta, Tokyo et Dubaï ainsi que Pékin et Melbourne ». Plus de 200 jets d’affaires Airbus sont en service sur tous les continents, « y compris l’Antarctique ».
Unveiling the #ACJTwoTwenty – the new Xtra Large Bizjet featuring a unique signature design cabin.
Enjoy intercontinental non-stop range and three times more personal space, with 1/3 less operating costs than competing business jet.
Entering service with @_Comlux in 2023. pic.twitter.com/WX7YeHkazY— Airbus (@Airbus) October 6, 2020
Pas de nouvelle commande chez Boeing, mais une réduction des prévisions du marché aéronautique directement liée à la pandémie de Covid-19. D’ici dix ans, le CMO du constructeur américain (Commercial Market Outlook) prévoit que 18.350 avions commerciaux seront nécessaires au cours de la prochaine décennie, soit une baisse de 11 % par rapport aux prévisions 2019, pour une valeur d’environ 2900 milliards de dollars. À plus long terme, « sous réserve que les principaux facteurs industriels demeurent stables », la flotte commerciale devrait retrouver sa tendance à la croissance, générant une demande de plus de 43.000 nouveaux avions sur la période de 20 ans couverte par l’étude.
Si les compagnies aériennes du monde entier ont « commencé à se remettre » d’une baisse du trafic passagers et d’un chiffre d’affaires réduit de plus de 90% en début d’année, le processus de rétablissement complet nécessitera « plusieurs années » selon Boeing. Au cours des 20 prochaines années, le trafic passagers devrait cependant augmenter en moyenne de 4% par an. La flotte commerciale mondiale devrait atteindre 48.400 unités d’ici à 2039, au lieu de 25.900 appareils aujourd’hui. Au cours de cette période, l’Asie continuera d’augmenter sa part de la flotte mondiale, avec près de 40% de la flotte contre environ 30% aujourd’hui.
Les monocouloirs tels que le 737 MAX continueront de représenter le principal segment de marché ; selon les prévisions, les compagnies auront besoin de 32.270 nouveaux avions au cours des 20 prochaines années. La demande de monocouloirs se rétablira plus rapidement « en raison de son rôle clé sur les vols court-courriers et les marchés intérieurs, ainsi que de la préférence des passagers pour les liaisons point à point ». Sur le marché des avions gros porteurs, Boeing prévoit une demande de 7480 avions d’ici à 2039. La demande de gros-porteurs sera affectée par la lenteur de la reprise sur les liaisons long-courriers (« habituelle après un choc enregistré par le secteur aérien »), ainsi que par les incertitudes inhérentes à l’impact de la pandémie sur les transports internationaux.
Dans le domaine du fret aérien, un secteur « relativement épargné en 2020 », la demande devrait augmenter de 4% par an et générer une demande supplémentaire de 930 gros porteurs neufs et la conversion de 1500 avions cargo.
Livraisons d’avions neufs — 2020-2039 | ||
Type d’avion | Nombre de sièges | Total des livraisons |
Avions régionaux | Moins de 90 | 2 430 |
Monocouloirs | Plus de 90 | 32 270 |
Gros porteurs | 7 480 | |
Gros porteurs cargo | ——— | 930 |
Total | ——— | 43 110 |
Les secteurs de l’aviation commerciale et des services continueront à être confrontés à des défis importants en raison de la pandémie, mais les marchés mondiaux de la défense et des services afficheront une plus grande stabilité. Les perspectives de marché de Boeing tablent sur une « opportunité de marché » de 2 600 milliards de dollars pour les secteurs de la défense et l’espace au cours de la prochaine décennie. Cette projection confirme l’importance des avions militaires, des systèmes autonomes, des satellites, des engins spatiaux et autres produits de défense tant au niveau national qu’international. Cette demande demeure « mondiale par nature », 40% des dépenses étant générés en dehors des États-Unis.
Les perspectives de marché sur dix ans font état d’un marché total évalué à 8500 milliards de dollars, en incluant la demande de produits et services aérospatiaux. Ces prévisions sont en baisse par rapport aux 8700 milliards de dollars annoncés en juin 2019 et ce, en raison de l’impact de la pandémie.
Enfin selon l’édition 2020 de l’étude de Boeing sur les besoins en pilotes et techniciens, l’industrie aéronautique commerciale devra recruter près de 2,4 millions de personnes d’ici à 2039. « Bien que l’année en cours soit sans précédent s’agissant des perturbations imposées à notre industrie, nous sommes convaincus que les secteurs de l’aviation commerciale et de la défense surmonteront ces défis immédiats, retrouveront leur stabilité et sortiront renforcés de cette épreuve », a déclaré Marc Allen, Directeur de la stratégie de Boeing.
Our Market Outlook projects continued challenges in commercial aviation due to the pandemic.
The newest projected demand for 18,350 commercial airplanes in the next decade is 11% lower than 2019’s forecast and valued at $2.9 trillion.
— Boeing Airplanes (@BoeingAirplanes) October 6, 2020
Pioneer300 a commenté :
7 octobre 2020 - 17 h 09 min
Boeing ,Airbus même combat Je me demande bien comment sont calculés ces chiffres alors que les prévisions à court terme sont déjà quasi impossibles Imaginer des demandes. d avions pour les 20 prochaines années relève de la supercherie Ceci dit c est une manière de se rassurer pour les constructeurs Devant le monde de demain tel que nos politiques le prévoient avec son lot de taxes écolos de , de contraintes sanitaires tant pour les voyages d agréments que ceux d affaires le transport aérien sera condamné à la portion congrue tout comme le nombre d avions nécessaires Fin de récréation pour les constructeurs voici venir le temps des licenciements massifs pour espérer survivre ….un peu
John a commenté :
7 octobre 2020 - 20 h 45 min
Boeing a versé des dividendes (en s’endetant!) par rapport à des projections de livraisons futures livraisons (notamment du max).
Avant le covid, Boeing était déjà en très mauvais posture.