La compagnie aérienne Aerolineas Argentinas prévoit d’opérer en octobre plus de 60 vols spéciaux et de fret vers l’Europe, les Amériques et la Chine, mais la reprise des vols commerciaux n’a toujours pas été confirmée malgré une réouverture des frontières annoncée pour le 12 octobre.
Clouée au sol depuis mars dernier et l’arrivée de la pandémie de Covid-19 en Amérique latine, la compagnie nationale d’Argentine continuera en octobre 2020 ses « missions humanitaires » et de transport de fret entre l’aéroport de Buenos Aires-Ezeiza et huit villes différentes. Outre des vols intérieurs, elle a programmé des vols spéciaux en particulier vers l’Europe et les USA, avec selon la presse locale deux rotations hebdomadaires vers Madrid (départs lundi et vendredi, retours mercredi et dimanche). New York-JFK aura droit à des vols les 1er, 15 et 29 octobre, toujours avec un retour deux jours plus tard, tandis que Miami sera desservi par Aerolineas Argentinas quatre fois par semaine (lundi, mercredi, vendredi et samedi).
La compagnie de l’alliance SkyTeam doit aussi s’envoler ce mois-ci vers Sao Paulo au Brésil quatre fois par semaine, et vers Santiago du Chili deux fois par semaine. Elle se posera à Lima au Pérou les 2, 16 et 30 octobre, et à Asuncion au Paraguay les 5 et 19 octobre.
Enfin Aerolineas Argentinas propose depuis hier 6 départs vers Guangzhou en Chine, opérés un jour sur deux via Madrid à l’aller et via Auckland au retour. Le but principal de ces vols est de rapporter des fournitures sanitaires pour le ministère argentin de la Santé ; mais l’escale en Espagne permettra par exemple de transporter des myrtilles, « ce qui implique une optimisation des coûts d’exploitation et une forte relance de l’activité cargo, l’un des objectifs stratégiques que l’entreprise s’est fixé pour sortir de la crise que l’aviation commerciale l’industrie vit » selon son communiqué.
« Nos opérations de fret sont là pour rester et justifient l’importance d’avoir un transporteur national dans un contexte aussi difficile. Les vols vers la Chine ont été une énorme opportunité pour renforcer la nouvelle unité commerciale cargo d’Aerolineas Argentinas, qui était une affaire inachevée pour la société. C’est très important pour le pays car cela contribuera au développement du commerce et des exportations », a déclaré Pablo Ceriani, président d’Aerolineas Argentinas.
Depuis le départ du premier vol spécial vers la Chine à la mi-avril, la société a opéré 35 vols et transporté 887 tonnes de masques chirurgicaux, gants, masques faciaux, combinaisons de biosécurité, composants pour fabriquer des réactifs rapides et autres fournitures de santé ont été apportées dans le pays. Elle a également modifié deux de ses Airbus 330-200, supprimant certaines rangées de sièges pour augmenter la capacité de chargement.
La réouverture des frontières de l’Argentine est désormais annoncée pour le 12 octobre par l’IATA, mais elle a déjà été maintes fois repoussée par le gouvernement en raison de la crise sanitaire – une incertitude qui a déjà entrainé l’arrêt des activités de LATAM Argentina. Et empêche la compagnie nationale de programmer la reprise des vols commerciaux. Ce qui a poussé le VP Amériques de l’IATA Peter Cerda à annoncer récemment que l’Argentine sera « le prochain Venezuela » – sur le seul secteur aérien bien sûr…
Así llegaba, hace una semana al Aeropuerto Internacional de Ezeiza, nuestro LV-GOO con su livery retro. Pronto estará volando por los diferentes destinos del país para celebrar nuestro 70 aniversario. #Aerolíneas70años #Livery #Airline #Retro #Spotter pic.twitter.com/ebC75StXTh
— Aerolíneas Argentinas (@Aerolineas_AR) September 25, 2020
Pierre Dumas a commenté :
3 octobre 2020 - 18 h 32 min
L’Argentine est déjà un nouveau Vénézuéla idéologique et économique. La fermeture des frontières n’est pas causée uniquement par des motivations sanitaires, puisque l’Argentine est un des pays les plus touchés en terme de contagions et de décès. Le gouvernement actuel veut que le moins d’Argentins possible puisse voyager -et surtout s’installer- à l’étranger. L’interdiction de se déplacer librement permet au parti péroniste (extrème droite) au pouvoir de controler les esprits, les idées et de limiter les manifestations contre les abérations économiques et sociales mises en place depuis le début de l’année (un seul exemple: une PME ou un commerce est taxé à 106% de son chiffre d’affaire en ce moment). La fermeture des frontières est surtout motivée par la peur de voir un éxode massif d’Argentins, comme cela se passe au Vénézuéla. Tous les derniers sondages indiquent que 75% de la classe moyenne prévoit de migrer ou aimerait le faire si c’était possible (de très nombreux Argentins ont des passeports européens, hérités de leurs parents ou grand-parents, selon les générations). C’est la force vive, qui travaille, qui étudie, qui investit et qui paie des impots. Plus d’un million d’Argentins vivent déjà à l’étranger. Avec la dégradation très rapide de l’économie, de la sécurité et de l’avancée des visées autoritaires du gouvernement actuel, les analystes pensent qu’à très court terme le pays aura perdu 5% de sa population. C’est la raison principale de la très longue fermeture de frontières.