La Commission européenne a présenté hier une nouvelle proposition de “ciel unique européen“, destinée à fluidifier un trafic congestionné (hors crise sanitaire) et à réduire ainsi les émissions de CO2.

La fragmentation des espaces aériens nationaux au sein de l’Union européenne (UE) pousse certaines compagnies à ne pas emprunter la route la plus directe afin d’éviter des redevances. Ou à voler à plus basse altitude pour éviter la congestion, consommant ainsi plus de carburant et générant des retards. Rien qu’en 2019, les retards et détours auraient coûté environ six milliards d’euros et engendré 11,6 millions de tonnes d’émissions inutiles de CO2, selon la Commission européenne.

Après une année 2019 record en termes de congestion, la pandémie de Covid-19 a fait apparaître un autre excès : l’incapacité du marché aérien à réduire ses activités pour s’adapter à une demande qui s’était effondrée. Ce problème pourrait être plus facilement géré grâce à une numérisation dans le cadre du ciel unique, selon la commissaire aux Transports, la roumaine Adina Valean.

L’une des idées du ciel unique, en gestation depuis 1999, était de créer neuf blocs régionaux d’espace aérien pour fluidifier le trafic et gérer la surveillance. La Belgique, par exemple, aurait été incluse dans le bloc le plus important, comprenant la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Suisse. Mais ce concept trop rigide et contraignant a suscité des blocages et a été abandonné. Un des problèmes, par exemple, était lié au statut de l’aéroport de Gibraltar, disputé entre l’Espagne et le Royaume-Uni. Avec le Brexit, cet obstacle a été levé, note la nouvelle proposition de “ciel unique européen” de la Commission européenne.

La nouvelle approche privilégie une coopération régionale plus souple entre opérateurs de trafic aérien, via des alliances davantage fondées sur les besoins (infrastructures, capacités) et l’échange de données, explique la commissaire Adina Valean. 

Dans la nouvelle proposition, ce ne serait plus la Commission européenne, mais un régulateur économique européen professionnel qui examinerait les performances des services “en route”. Pour réduire la charge administrative, ce nouvel organe serait intégré à l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). De la même manière, les autorités nationales de surveillance seraient renforcées et chargées de l’examen des performances des services au lieu de la Commission européenne, comme c’est le cas aujourd’hui.

La Commission européenne veut modifier le "ciel unique européen" pour réduire les émissions de CO2 1 Air Journal

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