La Commission européenne va prolonger le gel des règles sur les créneaux aéroportuaires -qui devait prendre fin en octobre- jusqu’en mars 2021.
«J’ai l’intention d’étendre la dérogation sur les créneaux aéroportuaires pour la saison 2020-2021 jusqu’au 27 mars 2021», a déclaré la commissaire européenne aux Transports Adina Valean, citée dans un communiqué. Cette mesure était réclamée par l’industrie pour faire face aux conséquences de la crise liée au coronavirus.
Les règles européennes prévoient que les compagnies aériennes doivent utiliser au moins 80% des créneaux horaires qui leur sont attribués dans les aéroports, sans quoi elles perdent leurs droits à la saison suivante. Aujourd’hui, la peur de voler pendant la pandémie du coronavirus ayant coupé court à tout espoir d’un retour rapide à la normale, les compagnies aériennes ont réduit fortement leurs programmes de vols, au risque de perdre des créneaux. Cette prolongation du gel des règles leur donne donc un répit jusqu’en mars 2021. L’association Airlines for Europe (A4E), qui réunit les principales compagnies européennes, a salué la décision de la Commission européenne , qualifiant cette dérogation de « cruciale pour la relance de l’aviation de l’UE. »
Si ce gel des créneaux aéroportuaires arrange les compagnies aériennes, des voyagistes et distributeurs, qui ont à gérer le mécontentement des clients victimes de «vols fantômes», s’en plaignent : « Cette mesure dérogatoire en faveur des compagnies aériennes risque de multiplier les «vols fantômes», ceux que les compagnies ouvrent à la vente sans les opérer. Cette pratique polluante permet à certains transporteurs peu scrupuleux de tâter le marché et d’absorber la trésorerie dans l’attente de futurs remboursements… parfois tardifs. Le législateur, féru de dérogation, devrait se pencher sur une modification statutaire des conditions d’exploitation des agréments IATA pour les voyagistes, car peu d’entre eux seront capables de sortir, en 2020, une liasse fiscale qualifiable. A dérogation, dérogation et demi», déclare le voyagiste Bourse-des-vols, spécialiste des low cost Ryanair, easyJet, etc.
Les opérateurs aéroportuaires étaient, eux-aussi, initialement opposés à une prolongation pendant les mois d’hiver, car ils tirent des revenus des créneaux horaires. Toutefois, lorsque les compagnies aériennes ont accepté de garantir que la capacité inutilisée serait réattribuée à d’autres compagnies qui pourraient l’utiliser, ils ont finalement accepté la poursuite du gel des créneaux.
Greg765 a commenté :
16 septembre 2020 - 18 h 43 min
Je ne comprends pas très bien l’explication sur les vols fantômes.
Pour moi un vol fantôme c’est un vol exploité sans passagers souvent pour maintenir un slot. Et c’est effectivement polluant, pour un service rendu nul.
Maintenant j’ai l’impression qu’il y a une confusion dans l’article entre les vols fantômes (qui n’ont pas lieu d’être vu la prolongation jusqu’à Mars 2020), et les annulations de dernière minute de vols non rentables par certaines compagnies, facilitées par la prolongation, qui portent certes préjudice aux passagers mais n’ont aucun impact sur l’environnement, et qui pour moi ne sont pas des vols fantômes mais juste des vols annulés.
Menier a commenté :
17 septembre 2020 - 19 h 15 min
Les avions voleront donc… à vide. Et le contribuable paiera.
Karismo a commenté :
18 septembre 2020 - 18 h 08 min
Les ghost flights sont aussi utilisés pour du transport 100% fret.