La direction du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Paris, envisage selon un syndicat de supprimer 700 postes sur un total de 6300, les départs volontaires ainsi qu’un accord de performance devant lui permettre de faire face à l’impact de la pandémie de Covid-19.
Selon le syndicat UNSA-Sapap ADP, la direction envisage dans un premier temps des mesures de départs volontaires « qui concerneraient jusqu’à 1400 salariés, dont 700 qui ne seraient pas remplacés ». Dans cet accord ne rentrent pas les métiers règlementaires (SMU, pompiers aéroportuaires SSLIA, secours incendie et à personnes SSIAP) ainsi que des « métiers à forte expertise », a précisé le syndicat dans sa déclaration envoyée à l’AFP. Les postes seraient supprimés « en attendant la reprise », le groupe aéroportuaire espérant un retour dans le vert dès l’année prochaine. Le nombre annoncé hier est supérieur à ce que les syndicats envisageaient il y a un mois.
Dans un second temps, le contour d’un accord de performance collective (APC) à hauteur de 59,3 millions d’euros d’économies annuelles toucherait « toute la structure sociale de l’entreprise ». Sans qu’il soit précisé s’il passera par des baisses s de salaires ou des augmentations du temps de travail, les leviers habituellement utilisés.
L’UNSA-Sapap ADP souhaite « plus de transparence et d’équité dans ces mesures et une analyse beaucoup plus fine afin de mener des négociations loyales ». Tout en reconnaissant que la direction s’engage à ne pas toucher au statut du personnel, le syndicat ne la laissera pas « profiter de l’opportunité de cette crise pour mettre à mal les acquis sociaux rudement obtenus au fil du temps ». L’actionnaire principal d’ADP, l’État, « doit s’engager dans une politique de limitation du versement du coupon de dividendes à hauteur des efforts des salariés, et ceci au moins sur la durée des accords », conclut le troisième syndicat du groupe.
Les résultats semestriels d’ADP présentés fin juillet faisaient état d’une perte nette de 543 millions d’euros, contre un bénéfice de 250 millions d’euros l’année dernière. Le chiffre d’affaires consolidé était en baisse de 46,5% à 1168 millions d’euros, « en lien avec la crise liée au CoVid-19, avec un impact important notamment sur les activités aéronautiques et commerciales à Paris, mais également sur le chiffre d’affaires de TAV Airports et d’AIG à l’international » selon le communiqué du groupe. Le PDG Augustin de Romanet expliquait alors qu’il « préfèrerait 100 fois un accord de performance très puissant et très peu de suppressions d’emplois, et uniquement des suppressions d’emplois volontaires ».
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