Une maquette du concept Flying-V d’avion long-courrier, développé par la compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines et l’Université de Delft, a décollé pour la première fois – avec succès.
Présenté en octobre dernier, le projet de ce que la compagnie nationale néerlandaise présente comme « l’avion économe en énergie du futur » a volé sous forme de maquette pour la première fois et avec succès, après de nombreux essais en soufflerie puis au sol. L’appareil était depuis le mois dernier sur une base allemande non précisée par KLM, avec une équipe de chercheurs, d’ingénieurs et un pilote de drone de TU Delft. La conception en forme de V de l’avion intégrera la cabine passagers, la soute et les réservoirs de carburant dans les ailes.
« Nous étions très curieux de connaître les caractéristiques de vol du Flying-V. La conception s’inscrit dans notre initiative Fly Responsably, qui représente tout ce que nous faisons et ferons pour améliorer notre durabilité. Nous voulons un avenir durable pour l’aviation et l’innovation en fait partie KLM fait partie des trois compagnies aériennes les plus durables au monde dans le Dow Jones Sustainability Index depuis de nombreuses années. Nous voulons continuer à le faire à l’avenir. Nous sommes donc très fiers d’avoir pu y parvenir ensemble en si peu de temps », déclare dans un communiqué Pieter Elbers, PDG de KLM.
Conçu à l’origine comme un « avion potentiel pour l’avenir », le Flying-V « peut être comparé à l’avion le plus avancé d’aujourd’hui, l’Airbus A350 » selon la compagnie de l’alliance SkyTeam, qui précisait hier que l’avionneur européen est désormais impliqué dans le projet. Bien que l’avion avec ses 55m ne soit pas aussi long que l’A350, il a la même envergure (65m) ; cela lui permettra d’utiliser sans difficulté les infrastructures existantes dans les aéroports, tels que les portes et les pistes, et l’avion s’intégrera également dans le même hangar que l’A350. De plus, le Flying-V transportera le même nombre de passagers – 314 en configuration standard bi-classe – et le même volume de fret, 160 m3. Il sera donc plus petit que l’A350, ce qui lui donnera moins de résistance aérodynamique.
Grâce à sa forme aérodynamique améliorée et à son poids réduit, il devrait utiliser 20% de carburant en moins que l’A350. L’appareil sera propulsé par des moteurs à double flux, « les plus économiques en carburant existants » ; dans sa conception actuelle, il vole toujours au kérosène, mais il peut « facilement être adapté » pour tirer parti des innovations du système de propulsion, en utilisant par exemple des turboréacteurs boostés électriquement. Le concept offre également aux chercheurs une occasion unique d’améliorer l’expérience des passagers dans les avions, de la disposition des sièges dans les ailes à la conception des sièges et des salles de bains. Tout doit être aussi léger que possible afin de maximiser l’efficacité de la nouvelle forme d’avion.
Quelle diversification! a commenté :
2 septembre 2020 - 9 h 06 min
Voilà que les compagnies aériennes se lancent dans la conception d’avions, maintenant!
GG92 a commenté :
2 septembre 2020 - 10 h 30 min
Super concept, l’un des plus abouti sur cette nouvelle configuration d’aile volante de transport. Effet d’échelle mis à part, les qualités de vol semblent être très correctes. C’est encourageant pour l’avenir de l’aéronautique, qui a besoin de faire rêver à nouveau avec des concepts en rupture, comme l’ont fait le Concorde et le 747 a une autre époque.
Mikeul a commenté :
2 septembre 2020 - 10 h 40 min
KLM avec Airbus alors qu en dehors d une toute petite flotte d a330 KLM ( dont certains veulent se débarrasser pour optimiser la flotte )est historiquement et viscéralement lié à Boeing et en est un des meilleurs clients .
KLM achete du 787-10 et -9 et laisse acheter Air France des A350 !!
De la comm pour être plus vert que vert !!
Prochaine étape : le renouvellement de la flotte Transavia…vous verrez qu ils prendront en final du B737 max cet ” excellent “Boeing qui a accumulé plusieurs centaines d annulations depuis 18 mois
Bencello a commenté :
2 septembre 2020 - 11 h 05 min
Le concept d’aile volante est ancien.
En quoi cette version serait-elle possible alors que les autres n’ont jamais dépassé le stade de la maquette ? Par qu’on passe du “Delta” au “V” ?
L’implication d’Airbus tendrait néanmoins à rendre ce projet crédible.
Est-ce qu’un gain de 20% justifiera des milliards d’€ d’investissement, alors que les gains apportés par les motoristes, plus rapidement amortissables, seront importants, sans investissements des constructeurs?
Les choses sont de nature différentes. a commenté :
2 septembre 2020 - 11 h 47 min
Il y a eu dans l’histoire aéronautique des centaines et des centaines d’avions de conception avant-gardiste qui sont passés à la trappe, dès le stade du pré-dessin souvent, parfois après des essais en vol de maquettes ,voire, au mieux, de prototype… Mais cela ne signifie pas que l’on doive arrêter de chercher: c’est en cherchant qu’on trouve!
Pour répondre directement à votre question: le projet tel qu’il est présenté actuellement, prévoit un appareil qui consommerait 20% de moins, avec deux moteurs de technologie actuelle: c’est déjà pas mal en soi… Sachant que cet appareil, nous nous dit-on, pourrait sans problème recevoir des moteurs de technologie nouvelle, cet écart de consommation ne pourrait qu’augmenter, ce qui rendra ( (retrait) la chose encore plus intéressante.
D’autant que si l’on se contentait de faire évoluer les moteurs pour les mettre ensuite sur des cellules déjà éprouvées, on ne ferait rien de plus que du NEO ou du NEO de NEO….Rien d’affriolant là dedans!
Aujourd’hui’hui, les divers constructeurs estiment qu’une version NEO d’un appareil existant se justifie économiquement si le gain total est de -15%…et un appareil de conception entièrement nouvelle ( mais “classique” en design) si le différentiel de consommation sur les appareils existants est de au minimum -20% : il semble donc que l’on y soit ( théoriquement) avec ce projet, et que l’on y sera encore plus si des propulseurs améliorés ( à minima), voire de toute nouvelle technologie pouvaient y être incorporés demain…
Alors oui, sous réserve d’études complémentaires et de mises au point technologiques maitrisées, cette forte dépense d’investissement pourrait valoir le coût: à confirmer toutefois.
Eric_06 a commenté :
2 septembre 2020 - 11 h 21 min
Il a été montré depuis longtemps que le concept d’aile était très inconfortable pour les passagers assis loin de l’axe horizontal, les mouvements roulis y étant très amplifiés. Pour les passagers aux extrémités de la cabine, il faudra prévoir des stocks de sacs vomitoires pour les vols au décollage de LFMN où un virage serré a lieu juste après le décollage.
Ayez confiance! a commenté :
2 septembre 2020 - 12 h 31 min
Les Ingénieurs de chez Boeing ont bien su inventer un MCAS pour faire voler un B737MAX conceptuelle ment instable…
D’autres Ingénieurs sauront bien nous inventer un MCQuelque chose pour supprimer l’effet roulis!
Shôgun a commenté :
2 septembre 2020 - 23 h 53 min
Sources des études cliniques sur le sujet, SVP.
Les mouvements verticaux liés au roulis sont certes amplifiés lorsqu’on est décalé de l’axe longitudinal, même si l’angle du corps est identique. Sachant qu’un avion de ligne long-courrier vire très peu en dehors des phases de décollage et d’approche/atterrissage, est-ce que ces effets de roulis amplifié ont un impact réellement significatif sur les organismes humains ? Cela demande à être vérifié en simulations réalistes.
En tant que vieux loup de mer, je ne suis pas inquiet à titre personnel. Mais une étude sérieuse sur le sujet, au-delà des simples suppositions théoriques, serait intéressante.
Shôgun a commenté :
2 septembre 2020 - 23 h 33 min
KLM qui reconnaît les qualités de l’A350 comme étant “l’avion le plus avancé d’aujourd’hui”, c’est intéressant à entendre de la part d’une compagnie qui ne possède aucun A350 en flotte et n’achète que chez Boeing.
Il ne serait pas un peu schizophrène, le père Elbers ?
FL350 a commenté :
3 septembre 2020 - 10 h 31 min
“n’achète que chez Boeing”, dixit le marin d’eau douce.
Sauf 9 AIRBUS et 49 EMBRAER !
Shôgun a commenté :
3 septembre 2020 - 19 h 42 min
Lorsque tu auras traversé comme moi l’Atlantique sur un voilier de 9 mètres et navigué plus d’une fois en mer d’Iroise dans la tempête, tu pourras parler d’égal à égal avec moi de marine, moussaillon d’eau de vaisselle. ?
Les quelques A330 encore en flotte chez KLM ont été achetés sous Mathusalem et seront prochainement retirés au profit de 787. Et les Embraer appartiennent à sa filiale régionale City Hoper. Donc mon propos est, comme toujours, pertinent.
Quand on tente de corriger les gens, c’est mieux de le faire à bon escient plutôt que par esprit de contradiction systématique. ?
john a commenté :
3 septembre 2020 - 10 h 43 min
Quelqu’un a justement souligné l’extreme inconfort pour les passagers des zones latérales de ce type d’engin : En effet les turbulences feront subir à ces passagers une impression de montagnes russes énormes !
Gg92 a commenté :
3 septembre 2020 - 12 h 10 min
Il y a des projets à l’étude pour diminuer l’inconfort des passagers: outre une gestion optimisée de l’attitude avion par automatisation et CDVE, il a été envisagé de recouvrir les parois intérieures par des panneaux type OLED, projetant des images d’un faux horizon diminuant ainsi les sensations de roulis excessif. Cela permettrait également de supprimer les hublots (et de créer des scènes inédites comme des parois virtuellement invisibles! Pas sûr que ça plaise à tout le monde cependant….)
Minou a commenté :
3 septembre 2020 - 21 h 36 min
Je pensais que les ailes volantes avaient un aspect ratio plus faible et que leurs performances aérodynamiques étaient moins favorables que les avions conventionnel, mais qu’elles avaient une meilleure manœuvrabilité, d’où leur intérêt dans les applications militaires. Quelqu’un peut-il éclairer ma lanterne ?
Pierre a commenté :
4 septembre 2020 - 14 h 23 min
The Flying Dutch (1)
(1) le hollandais voleur
NON a commenté :
4 septembre 2020 - 15 h 21 min
NON: pas “le hollandais voleur”, mais plutôt “le hollandais volant”…ce qui ne signifie pas du tout la même chose.