La Nouvelle-Calédonie se penche au chevet des compagnies aériennes Aircalin et Air Calédonie, qui ont accumulé des millions d’euros de perte depuis le début de la pandémie de Covid-19. Les deux transporteurs préviennent qu’un arrêt des activités n’est pas à exclure.
Dispositif de chômage partiel, financement des vols de rapatriement ou de fret, prêts garantis par l’Etat sollicités : le maintien de la connectivité aérienne en Nouvelle Calédonie depuis le début de la crise sanitaire coûte déjà cher au gouvernement local, et les choses ne vont pas s’arranger. Basée à l’aéroport de Nouméa-La Tontouta, la compagnie internationale Aircalin a enregistré plus de 4,7 millions d’euros de perte mensuelle en moyenne depuis mars 2020, son trafic passager ayant diminué de 91% et celui du fret de 30%. Ce qui se traduit par une chute de 80% du chiffre d’affaires, a précisé son CEO Didier Tappero le 20 aout 2020 sur Outremers360, avec la menace d’une « cessation d’activité d’ici la fin de l’année » si rien ne change – et si le remboursement des billets d’avions ne peut être reporté.
Aircalin opère actuellement deux vols par semaine vers Wallis, ainsi que trois vers Tokyo (avec prolongation via Air France vers la métropole) ; un vol spécial depuis Sydney est programmé ce vendredi (les deux rotations hebdomadaires étant réservées au fret et aux Evasan), et tous les vols entre Tokyo et l’île restent opérés sous restriction de capacités hôtelières de Nouméa.
La compagnie aérienne avait dès le mois de mai annoncé un plan de départs volontaires, et la réduction sur cinq ans de 20% de la masse salariale. Avec la disparition envisagée des vols vers Melbourne et Osaka ou le report de livraison des nouveaux Airbus A320neo (à novembre 2020 et septembre 2023), la direction d’Aircalin estime à 2025 au plus tôt un retour à la situation financière de l’année dernière, quand elle avait réalisé un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros.
Air Calédonie, basée à Nouméa-Magenta, fait face à des problèmes similaires mais d’une moindre ampleur, son réseau étant uniquement domestique : lors de la même conférence de presse, le CEO Samuel Hnepeune a annoncé une baisse de 40% du nombre de passagers, ce qui devrait entrainer pour l’année 2020 une perte d’environ 8,4 millions d’euros. La masse salariale va là aussi être réduite de 20%, et le prix du billet d’avion a été augmenté (environ 8 euros A/R) pour compenser une réduction d’un tiers de ses rotations hebdomadaires.
Le dirigeant d’AirCal a évoqué un autre problème, plus urgent : la fermeture des frontières dans la région rend « impossible la formation réglementaire des pilotes, dont les licences arrivent à échéance fin novembre, ainsi que la maintenance d’un de nos ATR ». Sans solution rapide, la compagnie pourrait donc se trouver « dans l’obligation de cesser totalement son activité ».
Le Vice-président du gouvernement en charge des Transports, Gilbert Tyuienon, a évoqué se son côté la nécessité de « renforcer les liens » entre les deux compagnies aériennes basées dans deux aéroports distants d’une cinquantaine de kilomètres, « dans le but d’en réduire les coûts de fonctionnement » ; mais il a écarté toute idée de fusion. Rappelons que tous les voyageurs arrivant en Nouvelle-Calédonie (avec un motif impérieux toujours demandé) sont placés en quatorzaine dans des hôtels réquisitionnés.
Hiceb a commenté :
21 août 2020 - 8 h 38 min
Evidemment,une quatorzaine obligatoire pour venir voir sa famille à Nouméa,et repartir tout de suite après sans l’avoir vue…ça incite à prendre Air Calin….et vu les tarifs de cette compagnie…ça fait réfléchir…
flydreamer a commenté :
21 août 2020 - 10 h 14 min
@HICEB : Même si AF desservait NOU en renonçant au partage de code avec Air Calin , ce ne serait pas forcément bon marché.
Sans parler des multiples escales si l’on opte pour le dernier segment de vol vers Nouméa avec Qantas ou Air New Zealand.
En TOM et aussi éloigné dans le Pacifique , tout est forcément plus cher qu’en métropole ; Air Calin est basé en Outre Mer .
Je vous cite : “Evidemment,une quatorzaine obligatoire pour venir voir sa famille à Nouméa,et repartir tout de suite après sans l’avoir vue” : votre propos est un non-sens et dans ce cas , restez chez vous.
A lire votre commentaire , on dirait bien que vous n’êtes pas originaire de la bas.
Hiceb a commenté :
21 août 2020 - 17 h 33 min
Sauf que ma nièce se mariant à Nouméa,je n’avais prévu qu’une semaine sur place puisque je ne suis pas originaire de “là-bas”…et en passant par Auckland,c’est moins cher…!!!Sauf que la NZ est fermée encore plus!!
Free Spirit a commenté :
22 août 2020 - 14 h 06 min
@HICEB je vous cite aussi “Evidemment,une quatorzaine obligatoire pour venir voir sa famille,et repartir tout de suite après l’avoir vue” je rejoins les propos de “FLYDREAMER” LE CORONAVIRUS CA VOUS PARLE???…Restez chez vous ça vaut mieux
Cagou a commenté :
21 août 2020 - 11 h 49 min
Précision importante qui n’est pas dite dans l’article : seuls sont autorisées à se déplacer les personnes ayant des motifs TRÈS impérieux. Ce n’est donc pas le commun des mortels qui va passer ses vacances en NC, d’autant que les rares vols spéciaux/de rapatriement sont pleins jusqu’en décembre (voir articles LNC / NC1ere).
Certains calédoniens sont coincés en Métropole depuis mars et toujours en attente d’un retour donc je ne pense pas que la priorité soit de rétablir un quelconque tourisme, d’autant que la NC peut se targuer d’être un des seuls endroits au monde qui ne connaît actuellement pas le virus et ses conséquences (masques, distanciation etc). Ce serait dommage de tout chambouler maintenant. Le gouv NC l’a parfaitement compris et ils préfèrent donc « sacrifier » Aircalin plutôt que de basculer dans le chaos que nous voyons en Métropole et ailleurs.
Backdoor a commenté :
21 août 2020 - 20 h 29 min
Tout ceci est somme toute très inquiétant et pas que pour ces compagnies….
figatel a commenté :
22 août 2020 - 23 h 15 min
Les y a deux avions tous les jours je suis a coté de l’aéroport cest de la foutaise arrêter de pleurer pour qvoir des subventions on est manque de fret alors faite des vols ça paye aussi