Les Etats-Unis ont maintenu leurs taxes punitives contre des produits européens en dépit d’un geste d’Airbus qui se dit désormais en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Il s’agit du dernier épisode en date de la dispute entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) autour d’un différend commercial datant d’octobre 2004 à propos des aides publiques aux avionneurs européen Airbus et américain Boeing.

Washington a reçu en octobre dernier le feu vert de l’OMC pour appliquer des taxes douanières sur 7,5 milliards de dollars d’importations de l’UE dans le cadre de cette querelle sur l’aéronautique qui dure depuis plus de 15 ans. Le niveau des taxes est maintenu à 15 % pour l’aéronautique et 25 % pour tous les autres produits (notamment des vins français, allemands, espagnols et des whiskies britanniques).

« Airbus s’est mis en conformité totale pour préparer la voie à ce règlement de contentieux », a réagi le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, précisant avoir « demandé au commissaire européen Phil Hogan il y a quelques jours d’accélérer le règlement de ce conflit pour qu’il n’y ait plus aucune sanction contre les produits français aéronautiques et viticoles ».

Pour sa part, l’avionneur européen a déclaré « regrette[r] profondément » la décision américaine, après s’être entendu fin juillet avec les gouvernements espagnol et français pour payer des intérêts plus élevés sur les avances remboursables consenties par Paris et Madrid lors du lancement du programme de son long-courrier A350. Ce système d’avances remboursables permet de limiter les risques financiers pris par un industriel européen lors du lancement de projets d’envergure.

Les taux d’intérêt plus élevés payés par Airbus correspondent désormais à ce que l’OMC considère comme les taux d’intérêt et les critères d’évaluation des risques appropriés, a estimé l’avionneur européen fin juillet. « Nous avons pleinement satisfait à toutes les exigences de l’OMC. Ces amendements supplémentaires aux RLI [avances remboursables] de l’A350 démontrent qu’Airbus n’a négligé aucun détail pour trouver une solution », déclarait alors le président exécutif d’Airbus, Guillaume Faury.

De son côté, l’UE dénonce des aides publiques accordées à Boeing et cherche à obtenir auprès de l’OMC l’autorisation de surtaxer de quelque 10 milliards de dollars annuels les importations américaines. Washington estime que cette requête n’a « aucune base valable ».

Conflit commercial Airbus-Boeing : les Etats-Unis maintiennent leurs taxes douanières punitives contre l'UE 1 Air Journal

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