La compagnie aérienne Virgin Australia va concentrer sa flotte sur les seuls Boeing 737 et revendre sa filiale low cost Tigerair, mais aussi supprimer quelque 3000 postes alors que son rachat par Bain Capital est en voie de finalisation.
En cessation de paiement depuis avril et dans l’attente de son rachat par le fonds d’investissement basée à Boston, la compagnie basée à l’aéroport de Brisbane a dévoilé lundi de nouveaux pans de sa future stratégie – qui reflète l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le transport aérien. Côté flotte d’abord, Virgin Australia va se séparer de ses six Airbus A330-200 et cinq Boeing 777-300ER, mais aussi de ses sept ATR 72-600 ; parmi tous ces avions, seuls quatre 777 sont possédés en propre. Ne seront donc conservés que ses 77 Boeing 737-800 ; le sort des 15 MAX 8 et 25 MAX 10 livrables à partir de 2025 et 2021 respectivement n’est pas évoqué.
Virgin Australia Holdings a précisé que cette optimisation de la flotte lui permettra de réviser sa base de coûts, l’homogénéisation devant supprimer la complexité opérationnelle et rendre les dépenses plus efficaces. Et lui permettre de s’aligner sur un marché australien en forte baisse, notamment en raison de la fermeture continue des frontières et de la résurgence du virus ; un argument qui justifie l’abandon de Tigerair Australia (elle aussi clouée au sol depuis fin mars): « la demande est insuffisante pour soutenir deux marques à l’heure actuelle », a déclaré la compagnie aérienne qui avait racheté la low cost en 2014. Tigerair opérait huit A320 et six 737-800, et tout son personnel navigant a été licencié ; son AOC devrait cependant être conservée par VAH, au cas où la reprise du trafic justifie sa renaissance.
Parallèlement à la réduction de capacité, Virgin Australia suspend logiquement ses deux lignes long-courriers, celle vers Los Angeles et celle vers Tokyo-Haneda qui devait être inaugurée en mars dernier. Et ce « jusqu’à ce que la demande mondiale se rétablisse », les partages de codes entre autres avec All Nippon Airways et Delta Air Lines (son aprtenaire de coentreprise) devant prendre le relais.
« Notre objectif initial sera d’investir dans les opérations nationales et internationales de base de Virgin Australia, parallèlement à notre programme Velocity Frequent Flyer de 10 millions de membres, tout en continuant d’offrir un vaste réseau de destinations, un réseau de salons nationaux et un bon rapport qualité-prix. pour les clients », a déclaré le PDG Paul Scurrah.
Côté emploi, Virgin Australia supprimera environ 3000 de ses 9000 postes, tout en affirmant que son effectif devrait remonter à environ 8000 salariés une fois la crise passée. Avec le soutien des syndicats dont TWU, selon qui le fait que la compagnie ne vise pas un avenir uniquement low-cost est « globalement positif ». C’est bien sûr une « journée difficile » pour les salariés, mais le syndicat explique via son secrétaire national Michael Kaine que « l’idée que Virgin pourrait survivre en tant que concurrente de Jetstar et autres à l’extrémité inférieure du marché était totalement sans fondement », et les travailleurs « s’y sont vigoureusement opposé ».
D’autres mesures de réduction des coûts comprennent des examens des contrats fournisseurs, y compris des produits, des services et des installations, afin de mieux s’aligner sur la taille et les exigences futures de l’entreprise et de réduire considérablement les coûts. Ce plan devrait être présenté le 4 septembre aux créanciers, afin qu’elle puisse entamer le processus de retour à la normale. Virgin Australia avait accumulé en avril une dette de 4,4 milliards de dollars.
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