La compagnie aérienne Air France ne prendra pas ses vols entre Orly et Bâle-Mulhouse, et devrait supprimer quatre de ses six liaisons à l’aéroport de Strasbourg. Quatre syndicats de la filiale régionale HOP appellent à manifester la semaine prochaine devant le siège social à Nantes.
La liaison de la compagnie nationale française entre Paris-Orly et l’EuroAirport à Bâle-Mulhouse, suspendue depuis le printemps pour cause de pandémie de Covid-19, ne sera « malheureusement » pas relancée à la rentrée : la confirmation a été envoyée selon L’Alsace par la directrice générale Anne Rigail au député Jean-Luc Reitzer, son courrier expliquant que cette ligne est « la plus déficitaire de notre réseau de et vers Orly, du fait en particulier de la concurrence forte du TGV ». Air France confirme pour septembre le maintien de deux vols quotidiens entre Bâle-Mulhouse et Paris-CDG, et se dit comme dans d’autres cas de suppressions de lignes vers Orly « disposé à commercialiser cette route dans le cadre d’un accord de partenariat avec tout opérateur régional qui manifesterait un intérêt pour la reprise de la ligne »
Le député Jean-Luc Reitzer (qui se dit « usager régulier de cette ligne » selon le quotidien) n’aura donc pas pu convaincre Air France de l’importance de cette route au départ d’Orly, même si « l’EuroAirport est situé à côté de Bâle, l’une des villes les plus riches du monde, dans un secteur économique dynamique qu’est le bassin des Trois frontières regroupant de nombreuses entreprises et usines ». La décision de la compagnie aérienne devrait entrainer la suppression de 28 postes à l’aéroport.
Pas de problème avec la capitale à l’aéroport de Strasbourg-Entzheim, puisqu’Air France y a depuis 2013 remplacé les vols vers CDG par des TGV, et supprimé la ligne vers Orly en 2016. Mais quatre des cinq routes opérées par HOP devraient disparaitre d’ici 2022 : Toulouse, Marseille, Nice et Nantes. La ville continuerait à être reliée à Lyon, base de la filiale régionale, et par Air France à Amsterdam (base de sa compagnie-sœur KLM, une liaison sous DSP).
Interrogé par France Bleu, le directeur de l’aéroport Renaud Paubelle souligne toutefois qu’il y a « beaucoup d’incertitudes mais pour l’heure rien n’est décidé, nous allons engager des discussions avec le groupe pour voir comment limiter la casse. Ces lignes ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Pas cet été, ni même à la rentrée ». Il espère donc trouver des « solutions de substitution » pour les quatre routes qui ont accueilli l’année dernière 225.000 passagers, soit 17% du trafic global d’Entzheim ; Twin Jet par exemple a déjà repris la ligne AF vers Lille l’année dernière.
« C’est la fin des haricots au départ de l’Alsace avec Air France. Ça fait des années qu’on est sur cette pente », regrette de son côté Walter Herbster, délégué CGT à Air France, évoquant la perte de 53 postes (en équivalent temps plein) soit 56% des effectifs. Jean Rottner, président de la région Grand-Est, devrait rencontrer Anne Rigail dans les prochains jours ; il évoquera surement le sort déjà réservé à Metz-Nancy-Lorraine, où Air France a confirmé la suppression de ses deux lignes depuis Lyon et Nice.
Rappelons qu’Air France continue de peaufiner le plan Vesta de restructuration qui sera présenté fin juillet, en même temps que celui du groupe Air France-KLM prévoyant une réduction structurelle de la capacité du groupe d’au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine (par rapport aux niveaux d’avant la crise sanitaire). Avec en particulier une réduction de 40% du réseau domestique français d’ici la fin de l’année prochaine, et une baisse d’activité de HOP.
Cette dernière fera l’objet le 30 juillet d’une manifestation devant le siège à Nantes « des employés de toute la France », à l’appel de l’intersyndicale : « contre le projet de restructuration ! Contre la fermeture des sites et des bases ! Contre les licenciements massifs à venir ! Pour la reconnaissance et la prise en compte de l’ancienneté dans le groupe. Les salarié.es de Hop par leurs actions sont à la pointe de la lutte pour un monde d’après au service des travailleurs et non du capital », souligne un tract diffusé entre autres par la CGT. Parmi les 7580 suppressions de postes prévues d’ici fin 2022 par le groupe Air France, 1020 concernent la filiale régionale née en 2013 de la fusion des compagnies Brit Air, Régional et Airlinair. HOP devrait voir sa flotte réduite à une trentaine d’avion.
Voici à quoi devrait ressembler le futur réseau intérieur français du groupe #AirFrance à partir de 2023 réparti entre le produit #Navette depuis #Orly la régionale #Hop la low-cost #Transavia et le hub correspondances de #CDG selon une infographie publiée par le #Figaro 🇫🇷 pic.twitter.com/txnpMBeowx
— C'est en l'air ✈️ (@cestenlair) July 19, 2020
PNT a commenté :
22 juillet 2020 - 9 h 14 min
Je n’ai jamais trop compris la stratégie d’AF à Bâle-Mulhouse… on parle quand même du 5ème aéroport en nombre de pax en France et surtout situé dans une région hyper dynamique. Entre les Suisses, les Allemands et tous les frontaliers français, c’est pas l’argent qui manque dans le coin. Tous ces gens prennent beaucoup plus l’avion que la moyenne française. EasyJet l’a bien compris….
AF est entrain de devenir une compagnie de Parisiens. Attention M. Smith, la France n’est pas Singapour et le soutien politique dont AF aura encore bien besoin à l’avenir, dépendra du maillage du réseau. Pas sûr qu’un élu qui ne verra que Ryanair, EasyJet où Volotea sur son aéroport aura très envie de voter un soutien à AF… Enfin, puis-je avoir tord, AF est une belle compagnie avec de bonnes conditions de travail…
ATCCDG a commenté :
22 juillet 2020 - 10 h 13 min
Moi non plus je ne comprends pas, mais ça n’est pas facile dans un pays où l’avion est officiellement vu comme une nuisance, et où la SNCF est toute puissante.
Bertlondon a commenté :
23 juillet 2020 - 0 h 08 min
La stratégie d’AF à Bale Mulhouse ? Y-en-a-t’il une autre que limiter la casse face à EasyJet ? AF a depuis longtemps abandonné ¹¹t aéroport dominé par EJ. Comme elle abandonne aujourd’hui Nantes et Bordeaux qui sont aux mains des low cost. Demain à qui le toutßź
Henri a commenté :
22 juillet 2020 - 10 h 29 min
Tout par Lyon : retour vers la stratégie des années 80 !
Et je ne parle pas du non sens écologique de ceux qui voudront relier une province à une autre province : deux décollages et deux atterrissages pour un Caen-Marseille pourtant toujours plein et donc rentable.
Quand le diktat de l’écologie politique se mêle à la volonté de faire d’AF une compagnie de Parisiens, c’est une belle catastrophe ! Volotea et EasyJet doivent s’en frotter les mains…
Erreur Primaire de Débutant! a commenté :
22 juillet 2020 - 11 h 36 min
Ecrire ” …pourtant toujours plein DONC rentable” est une erreur primaire et un biais de raisonnement que l’on se charge de sortir de la tête des étudiants en écoles de commerce dès les deux ou trois premières leçons d’économie…
Henri a commenté :
22 juillet 2020 - 15 h 58 min
« Avec une occupation de 80%, nos lignes sont rentables ». Anne Rigail
La plupart des liaisons inter-régionales françaises sont viables. Je ne prétends pas que cela soit souhaitable mais qu’un modèle économique permettant d’opérer ces lignes intérieures en dégageant des bénéfices existe. Quant à l’argument écologique, je me suis déjà exprimé dessus.
J’ai surtout le sentiment qu’AF souhaite se départir de longue date de ce réseau intérieur et qu’elle saute sur l’occasion pour le faire. Un côté « beaucoup d’emmerdes pour trop peu de résultats ». C’est dommage quand on sait que d’autres compagnies tirent leur épingle du jeu : couper l’intérieur pour se focaliser sur le LC, c’est la voie de la facilité. Je continue de trouver insensé d’acheter un billet à une compagnie étrangère pour relier Rennes à Montpellier…
Bin a commenté :
22 juillet 2020 - 22 h 23 min
Entièrement d accord avec toi mais en France Paris le reste n est que.des ploucs qui n ont cas rester chez eux entre gueux
Jadis avec IT.... a commenté :
23 juillet 2020 - 9 h 56 min
J’ai le souvenir que jadis Air Inter, qui gagnait globalement des sous, expliquait vers 1980/83 que sur un Paris-Bordeaux, même en ” vol rouge” ( c’est à dire sur un vol à clientèle quasi exclusivement Affaires, et sur lequel il n’y avait pratiquement aucun tarif réduit hors les Abonnés…), en Caravelle, elle perdait des sous même si le vol était complet…
Donc on peut avoir besoin d’un remplissage global de 80% pour équilibrer les comptes tout en ayant des lignes qui perdent ( beaucoup) d’argent même quand les avions sont pleins.
Michael a commenté :
22 juillet 2020 - 16 h 41 min
Aucun interet de passer par lyon car ca allonge inutilement le trajet sans apporter rien de plus contrairement a Paris qui a toutes les destimations que l’on souhaite
Drôle a commenté :
22 juillet 2020 - 10 h 42 min
Drôle de voir des gens qui réclame qu’AF se fasse de l’argent râler parce que AF ferme des lignes non-rentables…
Futur du hub HOP! de Lyon inceratin... a commenté :
22 juillet 2020 - 11 h 48 min
Je ne mettrai pas ma main au feu que le hub HOP! de Lyon soit pérenne: un hub pour être efficace doit offrir de très nombreuses possibilités de correspondances afin que le coté ” pratique et efficace” prenne le pas sur les inconvénients ou aléas de devoir effectuer un double-vol avec changement d’appareil et perte relative de temps…
Or on constate que si vous tracez une ligne verticale nord-sud passant par Lyon, sur toute la moitié est de cette ligne, il n’y a quasiment plus rien à mettre dans le panier-correspondances…ce qui réduit d’autant l’attractivité d’un tel hub…Les hubs se doivent d’offrir prioritairement des correspondances faciles et nombreuses sur des faisceaux Nord sud et est ouest: c’est sur ces faisceaux là que se font la majorité des correspondances, pas sur des faisceaux NordEstNordOuest ou NordOuestSudOuest qui ne participent eux à la vie d’un hub que de manière secondaire…Surtout si quelques autres opérateurs se positionnent sur des lignes directes de ces deux derniers faisceaux comme Lille-Nantes, Biarritz- Nice ou ou Brest- Toulouse par exemple ( ce ne sont QUE des exemples!)
A plus long terme, je ne crois pas qu’un hub à Lyon tel qu’il nous est présenté gardera beaucoup d’attrait..et je le vois bien être lui aussi supprimé à la tournée suivante de rationalisation du réseau. J’espère avoir tord, mais…
rv2lyon a commenté :
22 juillet 2020 - 13 h 43 min
Tout à fait d’accord. J’ai vu le déclin d’AF à Mulhouse et la progression d’Easyjet. A Lyon les lowcost commencent à se développer et sont de plus en plus nombreux.
L’aérien en interne en France est mort à moyen terme. Il n’y aura de moins en moins de place pour des liaisons courtes, même si celles-ci sont un gain de temps incomparable par rapport au train ou la voiture.
L’avenir de Lyon sera sur les liaisons Européennes à défaut de mondiales. Mais Air France va continuer à diminuer en France ses effectifs de plusieurs milliers de salariés.
Michael a commenté :
22 juillet 2020 - 16 h 42 min
… mais vous avez raison.
Laurent a commenté :
22 juillet 2020 - 13 h 15 min
Transavia volera sans doute en code share AF. la seule incertitude reste la correspondance ou pas entre AF et/ou Transavia à Orly et Lyon… pour le reste, enfin passer au low cost sur les lignes intérieures n’est que pure logique chez Air France.
rv2lyon a commenté :
22 juillet 2020 - 13 h 49 min
Je peux confirmer à Air-journal comme à l’Alsace que Jean Luc Reitzer ait été un très grand abonné aux vols vers Paris pour se rendre à l’assemblée nationale. Je le rencontrais très souvent, lui comme les autres députés et sénateurs de basse alsace et Nord Franche-Comté avant la construction du TGV direct fin 2011. Puis comme beauoup, la liaison par avion est devenue moins rentable en prix et en temps sans parler d’une diminution importante des fréquences. De plus, là où Easyjet s’implantait, AF fermait sa liaison dans les six mois ou un an. Il est vrai que les passagers avaient du mal à comprendre comment on pouvait payer un billet 450 euros pour faire MUL-ORY et payer le même prix pour faire MUL-JFK.
Backdoor a commenté :
22 juillet 2020 - 14 h 43 min
Tout ceci avait déjà commencé quand Hop a commencé a fermer des lignes directes interrégionales en janvier 2019 et personne n’a vu le coup venir
Greg6 a commenté :
22 juillet 2020 - 17 h 23 min
Toute cette affaire a pour cause la limitation des modules de hop à moins de 110 places. A une époque on parlait encore de lui transférer des a319, ce qui avait du sens.
Ainsi qu’à une fusion male aboutie, donnant une structure trop lourde.
Hop n’avait aucune chance contre les low cost sans rectification totale de ces deux facteurs handicapants.
Partant de là, pour contrer les low cost et leurs gros modules, il fallait donc installer transavia sur ces liaisons. Ce qui n’a pas été fait non plus, car Transavia était elle aussi limitée, mais en nombre d’appareils cette fois.
Du coup, AF n’a pas bougé face aux low cost. Et ça finit logiquement dans le mur.
Cette histoire est un très bel exemple d’immobilisme, c’est totalement irrationnel.
Et pour terminer, en abandonnant les atr, AF fait le choix de laisser les petites liaisons à des compagnies comme chalair. Ce qui est certes moins choquant, et moins impactant.
Au final, cela sonne comme une capitulation en rase campagne, comme peuvent le dire les militaires.
Il n’y a plus qu’a espérer que AF, version Ben Smith, arrive à bien installer Transavia face aux low cost dans les régions. Et restructure correctement Hop pour lui donner de nouvelles opportunités.
Avec une vraie stratégie, misant sur la synergie.
Et tout ça grâce à qui? a commenté :
23 juillet 2020 - 10 h 05 min
Grâce à qui la limitation du module à 110 sièges pour HOP?
grâce à qui l’impossibilité de transférer des A319 vers HOP?
Grâce à qui la limitation en nombre de coques chez Transavia?
Grâce à qui le nombre d’années nécessaire pour augmenter cette limitation par étapes successives avec des années entre chaque étape?
Grâce à qui l’impossibilité ” d’installer Transavia sur ces liaisons?
“Du coup, Air France n’a pas bougé face aux low cost”: Grâce à qui Air France totalement ligotée n’a PAS PU bouger?
Grace à qui, du coup, ça ” finit dans le mur”?
Et ” au final”…grâce à qui AF ” capitule en rase campagne” face aux low cost?
Grâce à qui donc ces milliers de suppression de postes de PS, de PNC, de PNT chez HOP?
voyageur a commenté :
23 juillet 2020 - 11 h 01 min
SNPL ….
+10.000! a commenté :
23 juillet 2020 - 11 h 23 min
Une mise en perspective-flash back qui remet bien tous les “.” sur tous les “i”!….
CHRISTIAN a commenté :
22 juillet 2020 - 21 h 44 min
Rassurons ceux qui pensent que “tout passe désormais par Lyon”…
Le prétendu hub Lyonnais version 2020 n’est qu’une pâle copie de celui inauguré par Air France en 1997/1998 : Bruxelles, Francfort, Hambourg, Dusseldorf, Munich, Stuttgart, Venise, Rome, Milan, Barcelone, Madrid, Lisbonne, Porto, Zurich, Amsterdam, Copenhague, Casablanca, Tunis, et j’en oublie…
Certaines de ces destinations étant desservies par code-share avec les champions régionaux de l’époque, comme Brit’Air, Régional Airlines, Proteus, et quelques autres compagnies nationales (Tunisair, etc…).
Pour mémoire : l’aéroport a construit à ses frais, bien sûr, une jetée dédiée à ce hub, aujourd’hui sous-employée, et utilisée exclusivement par Air France…
Logiquement, depuis, le trafic des villes de Province desservies via ce hub a grossi au point que des compagnies ont pu proposer à ces aéroports des vols directs.
Tout aussi logiquement, Air France, dont la desserte Européenne 2020 au départ de Lyon Saint-Exupéry se résume à Amsterdam, Milan, Rome, Bologne, Venise, Prague (pour ces deux dernières villes, je ne suis plus très sûr) a réduit la voilure.
Côté national, et sauf erreur, ont disparu ces dernières années, ou plus récemment, les lignes vers Rouen, Le Havre, Mulhouse, Reims, Rodez, Castres, Montpellier, Clermont-Ferrand, Metz-Nancy, Limoges, Angoulême…
Tous les indicateurs sont maintenant au vert pour que d’ici quelques années, ce faux-hub ne disparaisse. Il paraît même étonnant que la compagnie tricolore maintienne cet embryon : avec si peu de villes Européennes desservies, peut-on encore parler de hub ?
Pas de regrets ni de reproches dans ce constat : le trafic aérien a changé en 20 ans, et à moins d’avoir un large et solide réseau national/européen/intercontinental comme CDG, Londres, Francfort, Munich, Zurich, Barcelone, Milan… un hub tel que celui de Lyon est voué à disparaître.
Donc, bientôt, tout ne passera pas par Lyon…enfin, seulement les voyageurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui ont intérêt à prendre l’avion à Saint-Exupéry pour un vol vers l’Europe ou un peu plus loin…
jean a commenté :
22 juillet 2020 - 22 h 26 min
Depuis Mulhouse, pour les vols intercontinentaux il est mille fois plus aisé de partir de Zürich. Cela ne me viendrait jamais à l’idée de passer par Paris avec ses grêves et autres aléas
Louis a commenté :
24 juillet 2020 - 9 h 16 min
Restera la possibilité de voyager via Amsterdam pour les voles intercontinentaux…
ça donne quoi la correspondance à CDG en TGV, s’il faut se trimbaler les bagages entre le train et l’aérogare?