La compagnie aérienne Air France espère un retour à la rentabilité de son activité court-courrier d’ici 2023, après la réduction de 40% annoncée pour la filiale régionale HOP. La fermeture du site de maintenance de cette dernière à Lille, et celle des agences commerciales en métropoles, sont confirmées, tandis que sur le long-courrier elle renforcera encore sa présence aux Etats-Unis à la rentrée.
S’il faudra attendre la fin du mois pour avoir les détails du plan Vesta de redressement du réseau intérieur, un document de travail obtenu par Air & Cosmos explique que la compagnie nationale française prévoit pour 2023 « un retour à l’équilibre ou un petit bénéfice » de l’ordre de 10 millions d’euros. L’activité court-courrier d’Air France a perdu 200 millions d’euros l’année dernière, et cette année devrait encore afficher une perte de 183 millions, précise le journal spécialisé qui détaille les économies planifiées : 95 millions grâce à la suspension des routes domestiques, 69 millions via la reprise de ces lignes par la filiale low cost Transavia, 58 millions par le plan de transformation (et les suppressions de postes détaillées vendredi) ou encore 23 millions d’économies de carburant.
Cette activité court-courrier aurait aussi des « coûts supplémentaires », dont 43 millions d’euros liés à la baisse de la recette unitaire ou encore 10 millions liés à l’inflation. La direction d’Air France précise dans le document de travail vu par Air & Cosmos que « d’autres initiatives sont à développer pour dégager une marge bénéficiaire plus significative au-delà de 2023 ».
La compagnie nationale a déjà expliqué que la pandémie de Covid-19 a eu pour effet de faire chuter de 95% son activité et son chiffre d’affaires, perdant jusqu’à 15 millions d’euros par jour au plus fort de la crise. La reprise s’annonce « très lente en raison des nombreuses incertitudes qui persistent sur la situation sanitaire, la levée des restrictions de voyage et l’évolution de la demande commerciale », et sur la base « d’hypothèses de reprise ambitieuses » le retour à la normale n’aura pas lieu avant 2024.
Côté emploi, le directeur général de HOP Pierre-Olivier Bandet est venu mardi à l’aéroport de Lille-Lesquin confirmer aux salariés la fermeture d’ici 2023 du site de maintenance. « Même si les compétences des salariés nordistes sont reconnues et appréciées, nous avons fait le choix de fermer Lesquin. On cherche dans des entreprises au sein du groupe Air-France, si possible (dans) la région, même si on sait que c’est difficile », a-t-il déclaré selon France Bleu aux 57 salariés qui ne sont donc pas fixés sur leur sort. Il promet de travailler avec les organisations professionnelles « pour construire les solutions d’accompagnement à la mobilité et d’accompagnement au départ sur base du volontariat », la plupart des postes devant être proposés à Charles de Gaulle. HOP a déjà prévu de supprimer progressivement cinq liaisons proposées à Lille (vers Bordeaux, Marseille, Nantes, Nice et Toulouse), celle vers sa base de Lyon étant conservée.
La fermeture des agences d’Air France a également été confirmée mardi lors d’un CSEC à Paris, avec la précision que seul le « réseau commercial de proximité » de métropole est concerné – la compagnie gardant donc un contact physique avec ses clients d’outre-mer. Dix agences de l’hexagone seront donc bien abandonnées, dont selon l’Express celle emblématique des Invalides (qui avait par exemple servi à la dépose bagage anticipée au début des grands départs d’été ou des congés de fin d’année).
https://www.facebook.com/cgt.airfrance/posts/3358547217509967
Côté réseau enfin, en attendant les détails de la réduction structurelle de la capacité du groupe Air France-KLM, qui devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise, la compagnie française de l’alliance SkyTeam continue de renforcer son offre vers les USA. Toujours « susceptible d’évoluer et soumis à l’obtention des autorisations gouvernementales requises » (Europe et Etats-Unis continuent d’interdire les passagers lambdas venus de l’autre rive de l’Atlantique), le programme de vol annoncé mi-juin va être progressivement renforcé.
En aout, Air France opèrera deux vols quotidiens vers New York-JFK et un vers Los Angeles (LAX) et vers Atlanta (ATL), ainsi que trois rotations hebdomadaires vers Boston (BOS), Chicago (ORD) et San Francisco (SFO).
Here's a look at our fall flight schedule. In September we are flying to CDG from LAX, JFK, ATL, ORD, BOS, SFO, DTW, IAD, and IAH on a limited schedule. pic.twitter.com/bXSWyW3Y9j
— Air France US (@AirFranceUS) July 7, 2020
En septembre, Paris-CDG sera relié par Air France à ces mêmes villes plus Detroit (DTW), Houston (IAH) et Washington (IAD), toujours avec une « offre réduite » ; puis en octobre, elle ajoutera des fréquences vers JFK et San Francisco, tout en relançant sa ligne vers Miami (MIA) avec des rotations mardi, jeudi et samedi).
Air France brings the A350 to @ATLairport for the very first time. We look forward to receiving it for the remainder of this summer! @airfrance pic.twitter.com/YWU5rSL1Cn
— Matt Cochran (@MattCVaHi) July 7, 2020
ledude a commenté :
8 juillet 2020 - 8 h 10 min
Fermer toutes les routes au départ de Lille sauf Lyon ?!?! Mais c’est absurde, les lignes vers Toulouse, Marseille et Nice sont toujours pleines. Sur ces grandes transversales Nord-Sud, Air France a toute sa place, pour du loisir, mais surtout pour des vols professionnels, les horaires était parfaitement adaptés pour l’aller retour dans la journée, ce qui est impossible avec les low costs. C’est pas un plan de rationalisation, c’est juste du suicide.
maillekeukeul a commenté :
8 juillet 2020 - 8 h 51 min
Plein ne signifie pas rentable… Une question : y-a-t’il des low cost en concurrence sur ces axes ?
Leman a commenté :
8 juillet 2020 - 10 h 45 min
cela ne m étonnerait pas de voir EasyJet et Ryanair reprendre certaines lignes. Si je prend l exemple du Nte gva avec régional by Af c était pas rentable ligne fermee autour de 2005 et réouverte par easyjet en 2009 3 vols/semaines depuis 2018 2 vols /jours voir 3 les longs week-end. Comment expliquer le développement d easyjet et volotea sur des lignes transversales en France et déficitaires quand opérée sans concurrence par Af ou ses filiales?
Chris a commenté :
8 juillet 2020 - 8 h 56 min
Peut être que Hop ferme ces lignes et que Transavia va les reprendre. Wait and see.
beber a commenté :
8 juillet 2020 - 9 h 24 min
Au vu de l’article Hop abandonne 5 routes au départ de Lille mais il n’est pas dit que certaines ne seront pas reprises par Transavia. Pour ce qui me concerne je serais surpris de l’abandon de la ligne par le groupe AF-KLM … même si je reconnais que la concurrence est devenue importante (EZY et RYR mais incertitudes de reprise de la ligne par cette dernière).
vous venez juste maintenant de réaliser.... a commenté :
8 juillet 2020 - 10 h 45 min
Vous venez juste maintenant de réaliser ce que veut dire en pratique le nouvel ordre de marche de HOP?: ” HOP se concentrera sur l’alimentation des hubs AF de CDG et de LYS”: cela signifie en clair que TOUT LE RESTE des lignes HOP actuelles sera fermé….partout!
ledude a commenté :
8 juillet 2020 - 11 h 14 min
Mais ça n’empâche pas de trouver cette politique absurde, on abandonne la connectivité entre les régions à des compagnies low-cost étrangère. On soustraite l’aménagement du territoire, sans que le gouvernement ni les régions ne bronchent, c’est proprement ahurissant. Une telle annonce de fermeture devrait faire bondir la métropole de Lille ou la présidence de le Région Hauts de France. Un gâchis incroyable sur des lignes avec un fort potentiel.
Laurent a commenté :
8 juillet 2020 - 13 h 09 min
les prix pratiqués par HOP sur ces transversales étaient juste honteux. alors si en plus ce n’était pas rentable…
les transversales sont un marché naturel pour les low costs, Transavia y prendra toute sa part comme Volotea et Easyjet.
Wind Surf a commenté :
9 juillet 2020 - 18 h 00 min
Cher Lelude, pourquoi te fâches-tu ?
On sous-traite l’aménagement du territoire aux low-cost étrangères…….. et après ? Le gouvernement a sous-traité la fabrication des masques aux Chinois. N’était-ce pas une excellente solution ? Un autre gouvernement a sous-traité les autoroutes à Vinci. Est-ce une mauvaise idée ? La maire de Paris ferme la rue de Rivoli et la sous-traite aux cyclistes. Pourquoi pas ?
Paris-Bordeaux sera «sous-traité» à la SNCF qui paie des péages colossaux (devine à qui) sur Tours-Bordeaux. C’est-y pas mieux ainsi ?
Quand allons-nous sous-traiter le gouvernement de la France ? On dit que les Chinois sont intéressés.
C’était couru d’avance.... a commenté :
8 juillet 2020 - 11 h 25 min
Et seront probablement plus ou moins rapidement reprises par Transavia…
Ça reste des emplois français .
Les emplois sols seront donc sous traités selon le modèle Transavia , avec des conditions moins disantes pour pouvoir être compétitifs avec EZY, RYR et volotea .
On comprend ici tout le mal que font aux français ces compagnies qui , en pratiquant l’optimisation ( évasion ?) fiscale , produisent à des coûts que ne peuvent pas atteindre celles qui payent les leurs en France .
Mais l’Europe est contente : ses citoyens peuvent aller à Ibiza pour 20 euros : ouf…
PIERRE a commenté :
8 juillet 2020 - 14 h 35 min
“On comprend ici tout le mal que font aux français ces compagnies”
Les lows costs ont permis un developpement considérable de l’aérien, en permettant à tout le monde de prendre l’avion, contrairement à l’époque ou seuls les riches pouvaient voyager.
Elles ont permis de relier les villes de province avec toute l’europe, en vol direct et à prix intéréssant.
Heureusement que cette époque du passage obligé par Paris et des prix abussifs est révolue.
Filoustyle a commenté :
8 juillet 2020 - 17 h 38 min
+10000
Et je rajouterai que le nom Airiledefrance prend tout son sens ?
Les régions et les villes de “province ” disent merci aux low-cost anglo-saxonnes et ??
C’était couru d’avance a commenté :
9 juillet 2020 - 14 h 32 min
Que les low-cost aient permis de faire voyager : très bien !
Mais que leur développement se fasse au moyen d’une stratégie d’évasion fiscale tolérée par Bruxelles : moins bien !
Les emplois de qualité détruits pour être remplacés par des emplois précaires pour cause de distorsion de concurrence font vos petites affaires : tant mieux pour vous . Il se peut que ce genre de chose vous tombe malheureusement dessus , peut être réaliserez vous ce jour là les énormités que vous proférez.
Si les prix étaient si “abusifs…” il n’y aurait pas un seul passagers dans les avions .
Wind Surf a commenté :
9 juillet 2020 - 18 h 07 min
C’ÉTAIT COURU D’AVANCE….
Tu as raison. Les low cost étrangères emploieront des salariés français pour charger et décharger les bagages. C’est tout ce qui compte.
C’est comme les masques, ils sont fabriqués en Chine mais qui les décharge des avions à CDG ??? Des salariés FRANCAIS. Donc les Chinois créent des emplois en France. N’est-ce pas merveilleux ?
Puna J a commenté :
8 juillet 2020 - 14 h 06 min
L’économie d’une ligne n’est malheureusement pas basée sur des vols permettant un aller / retour journée ou des vols le matin tôt et le soir. Un avion doit voler 10 à 12 heures par jour. Avec des vols matin et soir, cela fait 4 heures d’utilisation rentable. Comment rentabiliser les 6 autres heures , en augmentant fortement les tarifs des vols du matin et du soir ?
PIERRE a commenté :
8 juillet 2020 - 14 h 36 min
Easyjet permet bien de relier des grandes villes Françaises avec un vol le matin et un vol le soir, et avec des destinations plus loisirs la journée…
Raisonnement interressant a commenté :
8 juillet 2020 - 15 h 24 min
Votre raisonnement est extrêmement intéressant car il illustre bien comment les choses ont évoluées avec les années…et l’arrivée des low-cost:
Jadis ( avant les low cost), on avait effectivement pour alpha et omega l’idée d’avoir des vols à visée clientèle affaire avant tout, c’est à dire deux vols jours ouvrables/départ très tôt/retour tard le soir, permettant des A/R dans la journée dans les deux sens…Et pour occuper” les 6 heures restantes”, on trouvait un vol à clientèle plus VFR ou touristique classe sociale + ( car les petits avions- adaptés aux deux vols affaires matin/soir- ne permettaient pas des transports de masse à prix bas) et, cahin-caha l’attelage fonctionnait comme ça tant bien que mal…Ces vols furent typiquement vers , par exemple, Londres, Nice, Rome, Barcelone selon le lieu de départ , les affinités locales…et la possibilité de rentrer cet A/R machine du milieu de journée dans les 6 heures!
Puis virent les low cost: avec leurs avions plus gros et leurs coûts plus bas, elle siphonnèrent le trafic VFR/tourisme en permettant l’accès aux voyages aériens à une certaine clientèle qui ne le pouvait pas auparavant…mais elles captèrent aussi le segment client moyen++ qui remplissait jusque là les vols ” dans le trou des 6 heures” , et ces vols n’eurent plus aucune rentabilité…
Ce qui relança la question de l’équilibre économique de l’exploitation de relativement petits avions uniquement sue les deux vols- affaires du matin et du soir…et laissa le ” trou des 6 heures” vide…
C’est alors l’équilibre économique de l’ensemble qui vacille, et aujourd’hui, on en est là…avec les conséquences qui s’imposent: fermeture des lignes uniquement basées sur les deux A/R-Affaires quotidiens avec petits avions…et reprise par les low cost du (des) vol(s) à vocation transport de masse…
victor a commenté :
8 juillet 2020 - 11 h 54 min
@c’était couru d’avance:
+100
On rentre dans le dur! a commenté :
8 juillet 2020 - 15 h 32 min
AF a annoncé la couleur question gestion du personnel et suppression de postes envisagée…
Fin juillet AF détaillera le plan de reprise, de reconstruction, de restructuration ( on ne sait plus trop comment on doit l’appeler)…
Puis on aura la litanie des fermetures de lignes, de base, suppression effective des postes, sortie de flotte…etc…
Bref: on rentre dans le dur et de nombreuses info “pessimistes” vont devoir être publiées au fil des semaines/mois qui viennent.
Pierrecl a commenté :
8 juillet 2020 - 17 h 52 min
ça ne sera pas fait attendre british airways met en place une liaison bordeaux londre 5 jours par semaine voila comment air france va perdre sa clientèle au depart des villes de province car bod puis nte etc…salut les cerveaux
michael a commenté :
8 juillet 2020 - 19 h 27 min
Il ne s’agit pas d’une liaison “feeder” puisque les vols sont programmes a LGW, d’ou il est tres dificile de rejoindre LHR.
Meme chose pour NTE. Ils ne sont pas idiots chez BA, ils ne vont pas gaspiller des slots a LHR pour des liaisons a faible volume de traffic.
Chris a commenté :
9 juillet 2020 - 6 h 11 min
Air France est le futur Alitalia qui n en finit pas de mourir ….
Qui veut passer par CdG pour partir de province vers l’étranger ?
Bienvenue EZY …
lyonnnais a commenté :
8 juillet 2020 - 20 h 13 min
Perso, si AF met en place des LYS-CDG en TGV, mais avec service de prise en charge des bagages depuis LYS jusqu’à la destination finale, je veux bien… sinon, je transiterais par Amsterdam… ou Londres, ou Frankfurt, ou Dubaï !!!
Greg6 a commenté :
8 juillet 2020 - 20 h 17 min
C’était déjà annoncé pour hop, recentrage sur Roissy et Lyon.
La vraie question est quand est-ce que transavia s’installe…
fanaéro a commenté :
9 juillet 2020 - 7 h 47 min
Genève Cointrin sera une bonne alternative pour les vols internationaux au lieu de passer par CDG…
drole d'obsession! a commenté :
9 juillet 2020 - 9 h 28 min
la chose fondamentale pour certains c’est d’abord et avant tout de ne JAMAIS passer par CDG, meme pour des vols internationaux, et quitte à passer par n’importe où ailleurs;;;
Pourquoi pas.Mais dans ces conditions, AF a bien raison de ne pas chercher à s’occuper de ces gens là et dépenser des millions en maintenant des lignes et/ou des fréquences qu’ils ne prendront de toute façon jamais!
Autant les oublier…et se concentrer sur la satisfaction de ceux pour qui transiter à CDG n’est pas pire que de transiter ailleurs.
Le réthorique du ” il faut savoir attirer le client” se percute de front avec celle du ” de toute façon, on ne plaira jamais à tout le monde et donc il faut choisir”!
Brabançon a commenté :
9 juillet 2020 - 17 h 44 min
Diriger un Etat ou être chef de gouvernement exige de faire des choix.
Depuis une éternité le transport aérien est la cinquième roue du carrosse (au même rang que les masques anti-virus) pour quasiment tous les dirigeants français.
Lorsqu’ils s’y intéressent c’est pour des raisons bien particulières :
– cela leur rappelle les beaux jours où ils jouaient au train électrique dans le salon de papa et maman,
– cela leur permet de donner des leçons d’écologie que gobent les gogos,
– cela leur permet de passer au JT de 20h.,
– ils peuvent jouer aux belles âmes : nous faisons réduire les coûts sans licenciements (ils savent aussi faire bouillir de l’eau sans feu, ni électricité, ni rien ; ce sont des cadors).
Modestement, je crois que les priorités sont :
1/ Réindustrialiser la France = peu à peu, recréer des emplois,
2/ Reprendre PARTOUT notre souveraineté,
3/ Donner à l’aviation civile un régime spécifique, séparé des autres contraintes, en créant le PIAF,
4/ Réduire tous les coûts en agissant fermement mais non brutalement,
5/
6/
Z ou plus/ S’occuper d’écologie dans 3 ou 4 ans (ou plus) : la Terre peut continuer à tourner pendant ce temps. Il n’y a pas le feu au lac. Remettons d’abord nos compagnies à un très haut niveau de performance. Chaque chose en son temps.