La Commission européenne a approuvé aujourd’hui la recapitalisation de Lufthansa par l’Etat allemand à hauteur de 6 milliards d’euros, afin d’aider la compagnie aérienne allemande à surmonter la crise liée au coronavirus.
Outre cette injection de capital, l’Etat allemand va apporter sa garantie à un prêt de 3 milliards d’euros. Le plan d’aide, qui porte donc sur un total de 9 milliards d’euros, prévoit le retour à hauteur de 20% de l’Etat allemand dans le capital de Lufthansa.
“Cette aide substantielle” est “assortie de conditions, notamment pour garantir que l’État soit suffisamment rémunéré, et de mesures supplémentaires pour limiter les distorsions de concurrence“, a déclaré dans un communiqué la vice-présidente de la Commission européenne, Magrethe Vestager. “En particulier, Lufthansa s’est engagée à mettre à disposition des créneaux horaires (…) dans ses aéroports pivots de Francfort et de Munich“, où la compagnie “dispose d’un pouvoir de marché important“, a-t-elle ajouté. Cette condition doit donner “aux transporteurs concurrents la possibilité de pénétrer sur ces marchés, garantissant des prix équitables et un choix accru pour les consommateurs européens“.
Dans la foulée de l’accord de la Commission européenne, le plan d’aide va être soumis aujourd’hui au vote des actionnaires de Lufthansa. Après de fortes réticences (en raison justement de l’entrée de l’Etat allemand à hauteur de 20% dans le capital de la compagnie aérienne), l’homme d’affaire allemand Heinz Hermann Thiele, aujourd’hui premier actionnaire avec 15,5% du capital, a annoncé qu’il voterait en faveur du plan d’aide.
private equity a commenté :
25 juin 2020 - 16 h 54 min
Et voilà , LH et son conseil d’administration ont réussi leur chantage à la faillite.
Ils recevront les milliards presque sans contreparties. Il fallait oser , ils l’ont fait.
Joli coup de poker : Actionnaires 1 – Contribuables et Etat allemand 0
Flyer a commenté :
25 juin 2020 - 19 h 11 min
Vous préfériez peut-être voire des milliers d’employés qui payent beaucoup d’impôts à la rue?
Drôle de société que nous sommes devenus. Les gens ne veulent plus de risques (face au virus). Mais il est très facile de vouloir se confiner éternellement quand on continue de recevoir son salaire payé généreusement par les états. Sauf que cela a un prix. Qu’il faudra payer.
Et maintenant que l’économie ne tourne plus, ce qu’il faut c’est tous nous soutenir et faire repartir la machine économique le plus rapidement possible, et non pas plomber les compagnies et laisser se produire des faillites géantes.
Heureusement que cette aide sera injectée et personnellement j’espère que cela que se fera pour toutes les compagnies. Ou bien alors la prochaine fois assumons et continue notre vie normalement sans confinement.
Private equity a commenté :
25 juin 2020 - 23 h 08 min
Ce n’est pas l’aide qui pose problème. L’état allemand désirait en échange des milliards d’aide obtenir des voix au conseil d’administration. LH est a cent pour cent privée et le conseil a clairement dit , on se débrouille mieux sans des fonctionnaires qui mettrons la pagaille dans notre conseil d’administration. On préfère encore faire faillite. Le chantage a fonctionné et l état allemand donnera ces milliards pratiquement sans contrepartie.
herve a commenté :
26 juin 2020 - 0 h 00 min
L’état est très mauvais gestionnaire.
Tant mieux qu’il reste en dehors de ça.
Quand la situation ira mieux, dans 4/5 ans, l’état récupérera l’argent.
RIRE a commenté :
26 juin 2020 - 11 h 19 min
ADP la première entreprise de gestion aéroportuaire mondiale qui est détenu par l’Etat français qui rigole dans le fond
azer123 a commenté :
26 juin 2020 - 0 h 34 min
Pourtant c’est un argument tout à fait valide et justifié.
Vous avez parlé trop vite! a commenté :
26 juin 2020 - 10 h 28 min
Ou mal lu les articles à ce sujet: tout ce que vous avez écrit dans ce post est démenti par les faits…
Wind Surf a commenté :
26 juin 2020 - 15 h 23 min
@ PRIVATE EQUITY
Il ne semble pas que les guerres de religion du style Etat contre privés soient un sujet aussi important en Allemagne qu’en France.
Bien entendu, les actionnaires privés veillent à conserver leurs droits et prérogatives mais dans ce pays l’intérêt général, en particulier la survie des entreprises et de l’industrie est la première priorité. L’industrie y génère 20% du PIB contre seulement 10% en France, chiffre regrettable.
Contrairement à ce que l’on pense souvent en France la puissance publique sous diverses formes (Etat fédéral, Etats fédérés, arrondissements, municipalités, banques locales) est très présente dans l’économie du pays. Les représentants publics ne sont pas de mauvais gestionnaires; ils ont, souvent, une participation silencieuse, sans droit de vote.
La recherche du consensus et le souci de l’intérêt général sont fortement ancrés dans la culture allemande.
Au sein de Lufthansa, la participation de l’Etat fédéral sera quasiment muette sauf exception grave, style «Golden share».
Vous n’aimez pas l’intervention de l’Etat mais que dites-vous de la nationalisation TEMPORAIRE de General Motors en 2009 ?
Il faut savoir nuancer, ce qui n’est guère le cas dans notre pays.
???? a commenté :
26 juin 2020 - 10 h 26 min
Je ne vois pas trop où vous trouvez que LH ” a osé et a obtenu presque sans contre-parties”…. votre ” actionnaire:1 contribuables et Etat allemands:0″ me paraissent tout ce qu’il y a de plus faux.
*) L’Etat allemand va prendre 20% du capital du groupe LH avec droits de votes: il devient le 1er actionnaire du groupe: ce dont le PDG de groupe LH ( et de LH) ne voulait à aucun prix et contre lequel il faisait avec son Conseil d’Administration le bras de fer, ils ont dû déglutir et l’avaler à la fin!Sur ce plan: Etat allemand:1 Direction LH et actionnaires LF: 0
La participation du gouvernement allemand est supérieure à celle de l’Etat français dans AFKLM…
*) l’actionnariat antérieur est dilué à proportion, ce que l’ex-premier actionnaire n’acceptait pas, il a dû l’accepter..et tous les autres avec lui: Etat allemand: 1 actionnaires LH:0
*) la compagnie LH a dû rendre des créneaux commerciaux à la concurrence sur ses deux hubs principaux : certes, moins que demandé par l’UE, mais c’est toujours comme ça après négociations: UE:1 LH:0
Donc non: je ne vois définitivement pas en quoi la Direction LH et les Actionnaires LH auraient gagné quoi que ce soit…à part d’assurer ( espérons le) la survie financière de l’entreprise: ce qui rest in fine tout à leur avantage aussi quand même!