Embraer a annoncé une perte nette de 292 millions de dollars au premier trimestre et des revenus en baisse de 23%, en partie pour cause de pandémie de Covid-19 et en partie dus à la préparation de l’alliance avec Boeing – désormais annulée. Le constructeur brésilien cherche de nouveaux partenaires, y compris en Chine et en Inde, notamment pour lancer un nouvel avion turbopropulsé.
Au T1 clos le 31 mars 2020, Embraer a enregistré une perte nette de 292 millions de dollars US, contre une perte nette de 43 millions de dollars à la même période l’année dernière, et un revenu de 634 millions de dollars US, contre 823 au T1 2019. La société a déclaré lundi que la pandémie avait interrompu la production d’avions commerciaux en janvier, mais cette production avait également été interrompue pour préparer le projet stratégique avec Boeing (qui devait reprendre les avions commerciaux et créer une coentreprise dans l’aviation militaire, mais a renoncé fin avril).
Les livraisons du premier trimestre ont été limitées à cinq avions commerciaux, trois E175, un E190-E2 et un E195-E2 ; neuf avions d’affaires (5 légers, 4 lourds) ont également été remis à leurs clients. Embraer précise dans son communiqué que le premier trimestre est « historiquement faible » en termes de livraisons, celui de 2019 ayant affiché onze avions commerciaux et onze avions d’affaires. A la fin mars 2020, Embraer avait un carnet de commandes (backlog) de 318 jets commerciaux, dont 163 E175 et 136 E195-E2 ; pou rl’ensemble de ses activités, le backlog a une valeur de 15,9 milliards de dollars.
Let's revisit another memory book from #Embraer. In this #ThrowBackThursaday we remember the #Embraer #Bandeirante, the aircraft that represents the birth of the company: https://t.co/Lof5ZiTvY5 #TBT #EmbraerStories #WeAreEmbraer pic.twitter.com/2YAsHoqMcN
— Embraer (@embraer) May 28, 2020
Mais Embraer a aussi parlé d’avenir, et notamment le projet de nouvel avion turbopropulsé évoqué dès janvier avec Boeing. Le CEO Francisco Gomes Neto a déclaré lors d’une conférence téléphonique : « nous avons commencé des études sur ce projet. Ce projet est un bon candidat pour un partenariat. Il existe des marchés potentiels qui pourraient être très intéressés par l’avion ». Et s’il est « trop tôt » pour discuter des détails, le constructeur préparant un plan stratégique sur cinq ans axé sur la rentabilité et la croissance, il a reconnu que « la Chine et l’Inde » sont de potentiels partenaires, avec « d’autres pays » non nommés mais qui pourraient inclure la Russie.
Ces partenariats pourraient inclure les produits, l’ingénierie et la production, a ajouté le dirigeant. Embraer n’a en tout cas pas assez de ressources pour développer tout seul un nouvel appareil, mais « aucune négociation » n’est en cours avec les COMAC ou autres UAC (qui développe l’Ilyushin IL-114-300). Le nom de deux grands du secteur, ATR et De Havilland Canada, n’a pas été prononcé ; la rumeur veut que deux modèles seraient à l’étude chez le constructeur brésilien.
rv2lyon a commenté :
2 juin 2020 - 11 h 39 min
Voilà, Embraer officialise sa recherche. Comme annoncé dans un post quand Boeing a jeté l’éponge en rejetant la faute sur Embraer (c’est tellement facile), le constructeur Brésilien va se chercher un support financier solide. Et selon moi, entre l’Inde, la Chine et la Russie, nul doute que la Chine a deux avantages. C’est le plus grand réservoir d’achats pour les vols intérieurs et financièrement, des trois, c’est le pays le mieux lotti.
Je pense que d’ici la fin d’année, nous apprendrons la signature d’un protocole d’accord entre le Brésil et la Chine, cela fera plaisir à Trump.
Bal des cocus a commenté :
3 juin 2020 - 12 h 22 min
Les Chinois…. Combien d’avions ont-ils déjà vendus hors des frontières ?
Ce qui les intéresse c’est l’acquisition de la technologie et le savoir-faire d’Embraer.
Hélas, les Bresiliens sont bien partis pour le bal des cocus.
Bencello a commenté :
2 juin 2020 - 11 h 42 min
Combiner le jet et le Turbopropulseur pour de l’aviation commerciale est ambitieux, même si Embraer a déjà produit des petits Turboprop. Pour faire plus grand ?
Avec les ATR, les Dash et les xian MA60, le marché, réduit, est bien occupé.
A moins qu’il ne s’agisse justement de se positionner sur un partenariat avec DHC, affaibli depuis quelques mois.
On a surtout l’impression qu’Embraer tatonne et se cherche de nouveaux projets, après la volte-face de Boeing.
Quant à la non-production due aux discussions avec Boeing, c’est un peu osé comme argumentaire.
Espérons qu’Embraer, seul ou accompagné, rebondisse.