La compagnie aérienne Thai Airways va bien passer par la case dépôt de bilan, le gouvernement ayant donné son feu vert à une restructuration menée via un tribunal. L’arrêt des activités n’est absolument pas au programme, alors qu’elle est clouée au sol depuis la fin mars pour cause de pandémie de Covid-19.
A l’instar de Virgin Atlantic ou d’Avianca entre autres, la survie de la compagnie nationale thaïlandaise ne survivra pas à la pandémie de Covid-19 sans une restructuration sévère. Après des semaines d’incertitudes et des avertissements du gouvernement sur la nécessité de sa réforme, elle a entendu ce 19 mai 2020 le Premier ministre Prayuth Chan-ocha déclarer : « Thai Airways entamera un processus de réhabilitation devant le tribunal. C’est ma décision et celle du Conseil des ministres ». Le Premier ministre a souligné « la nécessité de faire comprendre au public qu’il ne s’agit pas de faire faillite, mais de subir un processus de réhabilitation », a précisé le porte-parole du gouvernement. En octobre dernier, le dirigeant d’alors estimait que Thai Airways était déjà « en danger de mort », ayant subi au premier semestre une perte nette de 191 millions d’euros ; la perte cumulée atteignait alors 8,3 milliards d’euros.
Thai Airways va continuer à opérer, a expliqué le Premier ministre, un « professionnel » non précisé devant être nommé pour chapeauter sa restructuration, et aucun licenciement n’est envisagé – à ce jour. La loi locale pour les entreprises d’Etat est similaire au Chapter 11 américain, permettant à une société de se restructurer sous protection des créanciers ; elle englobe à la fois la procédure de faillite et celle de réhabilitation. Les différents prêts encore envisagés au début du mois sont désormais oubliés.
La compagnie de Star Alliance « ne sera ni dissoute, ni mise en liquidation, ni déclarée en faillite », a insisté son président par intérim Chakkrit Parapuntakul dans un communiqué. Les opérations « y compris le transport de passagers et de marchandises » se poursuivront « parallèlement au plan », a-t-il déclaré. Mais rien ne dit que ce plan n’inclura pas une option considérée préférable par certains analystes, qui verrait Thai Airways revendre ses activités de catering, d’opérations au sol ou de MRO pour se concentrer sur le seul transport aérien.
Le sureffectif de Thai Airways devrait bien sûr être évalué lors de la « réhabilitation » : début avril, Chakkrit Parapuntakul évoquait déjà un chômage partiel pour la totalité des 21.000 employés. Le sort de la flotte (75 avions hors les 42 des filiales Thai Smile et Nok Air, sans aucune livraison attendue), fera bien sûr partie des sources d’économies étudiées ; les huit Boeing 747-400 et six Airbus A380 feront probablement l’objet d’une attention particulière, la suppression d’un des 6 types d’avion qu’elle utilise ayant été évoquée.
Déjà réduit à la portion congrue depuis le 25 mars, le programme de vol de Thai Airways ne redémarrera pas avant le mois prochain ; les autorités ont en outre étendu la fermeture des frontières aériennes jusqu’à la fin juin.
flydreamer a commenté :
19 mai 2020 - 13 h 02 min
Pour Thai Airways, le problème est que ces fondations ne permettent plus de supporter l’édifice. On dirait surtout maintenant avec cette décision, un sauvetage de privilèges pour garder aussi la tête haute ( car les Thaïlandais détestent perdre la face) . Le ver est dans la pomme comme on dit.
Yoann a commenté :
20 mai 2020 - 12 h 11 min
Au delà de cette nécessaire restructuration, le gouvernement thaï devra aussi lui “offrir” un environnement qui lui soit moins concurrentiel. A force d’ouvrir son marché intérieur aux malais (Air Asia), indonésiens (Lion Air) puis vietnamiens (VietJet) et de se faire siphonner à l’international par les GF et co., Thaï est dans une situation concurrentielle intenable. Son gouvernement est un pompier pyromane…
czl a commenté :
20 mai 2020 - 12 h 43 min
Beaucoup de pays qui vivent du tourisme de masse sans malheureusement dans cette situation, obligé qq part d’ouvrir les portes grandes ouvertes aux compagnies internationales dans le but d’attirer le max de touristes au risque de couler leur propres compagnies
Brabancon a commenté :
20 mai 2020 - 18 h 44 min
Faillite, pas faillite, etc. ??
Beaucoup de compagnies tournent en rond. L’ampleur du désastre est tel qu’elles ne voient pas comment elles peuvent s’en sortir avec les schémas habituels – réduction d’effectif, baisse des salaires, vente (????) d’avions alors qu’il n’y a plus de marché, faillite, etc. –
Les instruments juridiques actuels – code de commerce, code du travail, législation nationale du transport aérien, accords aériens – se révèlent incapables de sortir les compagnies du gouffre où elles sont tombées.
Bien des Etats devraient, très rapidement, réfléchir à créer un nouveau cadre juridique spécifique au transport aérien.
Regardons l’Histoire derrière nous : de nombreux instruments juridiques, des formes de société (SA, SARL, …), des traités ou des conventions (Varsovie,…) sont nés de difficultés menaçant la survie d’un secteur économique ou bien de situations de crise.
L’élaboration progressive du droit maritime international a mis fin aux pirates puis aux corsaires. Faut-il ne laisser quasiment aucune limite aux pirates de l’air qui détruisent peu à peu toute une industrie ? (Oui, c’est de vous que je parle Monsieur MOL, entre autres).
Le recyclage des appareils juridiques actuels serait un cautère sur une jambe de bois. Chaque Etat, selon sa culture, ses traditions juridiques, financières, commerciales doit se mettre au travail d’urgence pour produire, une solution, même provisoire, une ébauche pouvant être mises en œuvre très vite. Chacun doit créer un statut pour son aviation civile et pour réguler les avions qui atterrissent sur son territoire.
Nous avons plus de soixante ans d’expériences diverses et nombreuses derrière nous. Il est temps de faire le tri entre le bon grain et l’ivraie. Au diable les idéologies.
De l’audace ! De l’audace !
flydreamer a commenté :
21 mai 2020 - 12 h 02 min
À tous ceux qui croient que c’est la faute à la concurrence et que TG tourne comme n’importe quelle compagnie, jai apporté un argument dans mon précédent commentaire sur le fond du problème. Maintenant, voici un exemple sur la forme.
Je viens de faire une simulation d’achat d’un billet en vol direct ( je précise) BKK-CDG pour début Septembre 2020 (du 01.09 au 08.09) en classe Eco. Voici le résultat : Prix du billet Air France 728€ , prix du billet Thaï Airways 2601€.A ce prix là ce n est pas la compagnie que vous payez, mais c est la compagnie et son gouvernement corrompus. CQFD.
Que l’on soit expatrié de France, d Allemagne, du Royaume-Uni, d’Australie etc, voilà ce à quoi on est confronté. Alors merci à la concurrence et aux GS nous permettant d’aller voir nos familles quelques fois par an.
fred a commenté :
25 juin 2020 - 9 h 54 min
bonjour
je viens de regarder le vol sur la thai aux dates indiqué le prix est de 720.95€ et non de 2601
et sur af ca depend du vol ca va de 533 a 720
je suis allé sur le site af et thai
il est tres facile a verifier les infos