La compagnie aérienne El Al affiche une perte nette annuelle de 60 millions de dollars, en hausse par rapport à l’année précédente. Les choses vont empirer pour cause de pandémie de Covid-19, et son appel à une aide d’Etat est accompagné d’un avertissement sur ses chances de survie.
Basée à l’aéroport de Tel Aviv-Ben Gurion, la compagnie nationale israélienne a vu sa perte nette augmenter de 8 millions de dollars par rapport à 2018, dont 31,5 millions perdus au seul quatrième trimestre. Le chiffre d’affaires a bien progressé de 2% à 2,18 milliards de dollars, sur une augmentation du trafic passager de 3,9% à 5,826 millions de passagers. Les dépenses d’exploitation ont diminué d’environ 1% pour s’établir à 1,83 milliard de dollars. Malgré cela, El Al a constaté « des frais d’intérêt sur les passifs de location ainsi que des intérêts débiteurs sur le financement du Boeing 787-9 » ; les charges salariales ont augmenté de 35 millions de dollars « en raison de nouveaux accords salariaux et de la transition des pilotes entre les flottes ». D’autres coûts de 17,4 millions de dollars ont été liés à l’entretien et à l’acquisition de pièces de rechange pour les nouveaux 787.
En cette année 2020, El Al enregistrera « probablement des chiffres encore pires » : le renouvellement de la flotte entraîne des coûts à court terme élevés. Cependant, des coûts de carburant à long terme plus faibles, des coûts de maintenance inférieurs et un produit embarqué plus compétitif aideront El Al à augmenter la croissance des passagers « tout en préservant son efficacité ».
« Étant donné l’incertitude concernant les aides, nécessaires pour permettre à l’entreprise de résister à l’impact de la crise à ce stade, la compagnie émet des doutes importants sur sa capacité à poursuivre son activité », a fait savoir El Al dans un communiqué jeudi. Les négociations sont toujours en court avec le gouvernement israélien, mais elle a déjà placé 90% de son effectif en congé sans solde : sans assistance financière, elle ne pourra pas empêcher « des milliers de licenciements » et « la perte de l’indépendance de l’aviation d’Israël ». un prêt garanti par l’Etat a été annoncé – sous condition de réforme structurelle.
La compagnie aérienne a suspendu tous ses vols internationaux depuis la mi-avril, et tous les ressortissants rentrant dans le pays doivent subir une quatorzaine. Rappelons qu’elle avait effectué en novembre dernier son dernier vol en Boeing 747, un an après le départ de son dernier 767 ; sa flotte LC ne compte plus que des 787-8 (trois des quatre attendus) et douze 787-9 Dreamliner.
David a commenté :
18 mai 2020 - 13 h 39 min
La flotte long courrier de la compagnie comporte aussi six avions de type 777-200 pouvant accueillir 275 passagers chacun, et ce n’est pas mentionné dans l’article.
Espérons que ce virus foute vite le camp et que le transport aérien reprenne le plus vite possible.
YAG a commenté :
18 mai 2020 - 13 h 58 min
Chuuuut, des écologistes pourraient passer par là
Bencello a commenté :
18 mai 2020 - 14 h 22 min
En se limitant exclusivement à l’achat d’appareils Boeing pour des raisons politiques absurdes, El Al s’interdit des négociations de prix et des appareils Airbus qui peuvent être parfois plus adaptés à ses marchés.
Son statut de porte drapeau semble plus être un fardeau qu’autre chose.
David a commenté :
19 mai 2020 - 13 h 39 min
Tout à fait d’accord. Une bonne compagnie aérienne se doit de disposer dans sa flotte d’avions produits par des constructeurs différents.
Jean Pierre a commenté :
18 mai 2020 - 15 h 21 min
EL Al n’a jamais vraiment optimisé sa position à Tel Aviv. Ce n’était pas vraiment un hub. Ensuite cette compagnie ne fait partie d’aucune alliance, à la marge cela peut être pénalisant.
David a commenté :
19 mai 2020 - 13 h 42 min
El Al ne fait partie d’aucune des trois alliances car chacune d’elles comporte au moins une compagnie d’un pays arabe, il est donc très difficile pour une compagnie israélienne de pouvoir s’y faire une place.