La compagnie aérienne Qantas a suspendu son Project Sunrise de vol ultra-long courriers au départ de l’Australie, reportant dans la foulée toute livraison d’Airbus A350-1000. Le retour en service des A380 reste en suspens.

Ayant suspendu ses vols internationaux hors rapatriements et fret jusqu’à la fin juillet 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, la compagnie nationale australienne a sans surprise annoncé le report sine die du Project Sunrise. Lancé en aout 2017 pour l’horizon 2022-2023, il doit voir Qantas proposer des vols ultra-long courrier depuis les aéroports de la côte est de l’Australie, à commencer par Sydney et Melbourne. Paris, New York, Londres, Francfort, Le Cap ou Rio de Janeiro ont déjà été nommée comme cibles potentielles, JFK et Heathrow devant être les premiers aéroports desservis depuis Sydney. Le CEO Alan Joyce a déclaré que si le projet a toujours un « potentiel immense », son timing « n’est pas le bon » en cette période de crise du transport aérien.

Conséquence directe : l’appareil choisi en décembre dernier pour mener à bien ce projet de vols d’environ 20 heures, l’Airbus A350-1000, ne fera pas l’objet d’une commande cette année. Le CEO n’a pas précisé quand il pourrait finaliser l’achat des jusqu’à douze avions : « nous continuerons à étudier le moment opportun, le moment où le marché s’est redressé, quand Qantas sera en mesure de s’engager dans plus d’avions et plus de capitaux », a-t-il expliqué à Executive Traveller hier.

La compagnie de l’alliance Oneworld a déjà mené trois vols de test pour le Project Sunrise (en Boeing 787-9 depuis New York), afin de recueillir des données scientifiques sur la fatigue et autres effets médicaux des équipages mais aussi des passagers. Le régulateur australien CASA a approuvé en février la gestion de la fatigue chez les équipages, et fin mars le syndicat des pilotes avait donné son feu vert – en échange d’un nouvel accord salarial.

Si les A350-1000 ne sont pas pour tout de suite, ce ne sera pas forcément le cas pour les A380. Les douze sont actuellement cloués au sol, mais selon Alan Joyce il est « possible » que « tous ou moins de douze » reprennent du service : « cela dépendra de comment le scénario de reprise du trafic se présente », a-t-il expliqué, soulignant qu’il ne sait pas quand « ouvriront les grands marchés comme les États-Unis et le Royaume-Uni, qui utilisent nos A380 ». Toutes les options sont ouvertes, et six des superjumbos ont déjà mené à bien le réaménagement des cabines (le travail sur les six autres est suspendu).

Qantas a mis au chômage technique 25.000 employés, et en comptant les vols spéciaux opère à environ 5% de la capacité habituelle sur le réseau domestique la reprise est prévue fin juin), et 1% sur les lignes internationales ; mais la compagnie assure que sa trésorerie lui permet de tenir « dans les conditions actuelles » jusqu’en septembre 2021.

Qantas reporte le Project Sunrise et ses A350-1000 1 Air Journal

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