Le groupe Lufthansa semble espérer une conclusion prochaine des négociations sur une aide d’Etat pour l’aider à survivre à la pandémie de Covid-19, même si d’autres options ne sont pas exclues – y compris une « auto-liquidation ». Il planifie son plan de redémarrage des activités, avec une flotte forcément réduite.
Les discussions avec le gouvernement allemand sur une possible aide financière, qui pourrait dépasser les 9 milliards d’euros, pourraient être conclues « prochainement » selon un courrier du Conseil d’administration vu par l’agence Reuters. Alors qu’il s’adressera le 5 mai 2020 à l’assemblée générale (virtuelle) du groupe Lufthansa, le président Carsten Spohr dit estimer que « ces discussions peuvent aboutir à une conclusion rapide ». Et le groupe reste « convaincu que nous n’aurons pas à nous rabattre sur des alternatives étant donné les pourparlers avec Berlin », même si elles restent envisagées – y compris la sorte de dépôt de bilan autogéré évoquée la semaine dernière.
Comme Der Spiegel le rappelait, un des points d’achoppement est la prise de participation envisagée par l’Etat à hauteur de 25,1% du capital, alors que le plus gros actionnaire n’en détient que 10%. Carstern Spohr redoute que si l’Etat fédéral allemand a une influence trop importante sur les activités du groupe, les gouvernements autrichien, suisse et belge (pour Austrian Airlines, Swiss et Brussels Airlines respectivement), voire ceux des Länder de Bavière et de Hesse (où sont les hubs de Munich et francfort) pourraient lui emboîter le pas.
Le groupe a d’autre part évoqué ses plans de retour dans les airs, ayant pour cause de pandémie atteint un programme de vol similaire à celui de 1955 : il s’attend à ce qu’une partie de la flotte « passe l’été au sol », et espère un « redémarrage correct au plus tôt à l’automne ». Une phase de démarrage très lente, la demande mondiale ne devant selon Lufthansa retrouver « son nouvel équilibre qu’en 2023 ».
- Toutes les compagnies aériennes du groupe Lufthansa seront réduites. Les appareils plus anciens et moins respectueux de l’environnement seront retirés de la flotte plus tôt que prévu.
- La flotte des A340-600 sera temporairement clouée au sol.
- 10 Airbus A320 seront retirés de la flotte Eurowings.
- Les programmes de restructuration en cours chez Austrian Airlines et BrusselsAirlines seront intensifiés. Les deux compagnies vont également réduire la taille de leur flotte dans ce contexte.
- Les opérations aériennes de Germanwings prendront fin deux ans plus tôt que prévu. À l’avenir, nous volerons avec un maximum de 10 compagnies aériennes.
- Nous continuerons de regrouper et d’élargir notre segment touristique lorsque le redémarrage arrivera. Nous le faisions déjà avant la crise, et il y aura après la crise une plus grande augmentation de la demande que pour les voyages d’affaires. Dans le cadre de ce processus, nous fusionnerons les quatre compagnies aériennes qui opèrent nos liaisons long-courriers Eurowings en une seule nouvelle compagnie aérienne touristique.
- Eurowings Europe sera également réalignée.
- En outre, nous prévoyons de réduire les coûts unitaires de toutes nos sociétés deux fois plus que prévu initialement: de 2 à 4% par an au lieu des 1 à 2% précédents.
Lufthansa sera « une Lufthansa différente et plus petite » après la crise. La flotte globale sera réduite d’environ 100 appareils, « en conséquence, nous aurons 10 000 employés de trop à bord. Nous ne pourrons plus exclure le licenciement pour des raisons opérationnelles. À moins que nous ne trouvions un moyen de garder autant de collègues que possible à bord, en utilisant des modèles innovants à temps partiel et notre mélange unique de solidarité Lufthansa », rappelle le groupe.
Maillekeul Jacksonne a commenté :
4 mai 2020 - 10 h 46 min
Contrairement à IAG, la Luft n’a pas envie de virer tout le monde… C’est plutôt rassurant.
lyonnnais a commenté :
4 mai 2020 - 11 h 36 min
Elle annonce quand même qu’elle a 10.000 employés en trop !!!
Je ne connais pas d’employeur qui vire par plaisir, et AirFance-KLM annonce qu’elle organisera un plan de départ volontaire, mais à part les pré-retraités, il n’y aura pas de volontaire étant donné le marché du travail en cette période de crise : elle fera comment quand ce constat aura été fait … ???
Les départs naturels ne suffiront pas … Si, une solution : reprendre une compagnie en liquidation… sans reprendre le personnel de ladite compagnie, et réaffecter ainsi l’excédent de personnel du racheteur !
JosianneduLarzac a commenté :
4 mai 2020 - 14 h 50 min
Vous pensez que c’est par plaisir qu’ils souhaitent se séparer de 10000 employés? Ils font preuve de réactivité pour s’adapter au mieux à la situation économique qu moment et on ne peut leur en vouloir. On note déjà une attitude différente d’il y a quelques jours vis à vis des licenciements ils parlent d’alternatives (temps partiel…).
AF ne pourra pas être aussi réactive et heureusement, imaginez la crise sociale qui en découlerait grèves …
Michel GENAY a commenté :
5 mai 2020 - 2 h 07 min
Avec 10000 employés de trop, Lufthansa est responsable de ses problèmes.
Lors de l’achat d’un vol, vous le faites sur internet avec le site de la compagnie
Pour les vols annulés ou ayant un problème, Lufthansa refuse les emails et demande d’appeler par téléphone. Savent-ils mieux parler qu’écrire ? Non, parler laisse moins de traces.
Oui, Lufthansa doit rembourser les vols qu’elle a supprimé.
En vendant un vol, elle s’engage, comme toute entreprise, la part de risques est normal dans une entreprise.
Ce n’est pas au client à payer.
Jeanne a commenté :
6 mai 2020 - 11 h 58 min
Michel, vous rembourser avec un argent qui n’existe pas ? Quand le promoteur de votre futur appartement fait faillite, il vous rembourse ?
Un peu de sérieux, vous être comme beaucoup une (petite) victime de la crise actuelle.
Prenez sur vous.