Le gouvernement devrait avaliser la semaine prochaine un prêt de 1,63 milliards d’euros à la compagnie aérienne Thai Airways afin qu’elle puisse survivre à la pandémie de Covid-19. A condition qu’elle présente un plan de restructuration crédible, et qui sera de toute façon mené sous supervision.
Alors qu’elle a fêté fin mars son 60eme anniversaire, la compagnie nationale de Thaïlande a reçu un joli cadeau : après des semaines de tergiversations, elle a finalement appris cette semaine que sa trésorerie est sauvée. Le conseil des ministres devait approuver mercredi prochain un prêt d’urgence de 58,1 milliards de bahts (1,63 milliard d’euros), garanti par le ministère des Finances qui est aussi son principal actionnaire avec 51% du capital, et versé progressivement d’ici la fin de l’année.
Thai Airways devra cependant se soumettre à des conditions très strictes, la mise en œuvre du plan de restructuration – s’il est accepté – devant être supervisée ; une équipe de « spécialistes de la finance » devront s’assurer qu’elle réduit ses coûts, renégocie sa dette, et réorganise ses activités avec potentiellement la vente des activités comme le catering, sans que l’on sache si cela reviendra à changer la direction actuelle. Mais cette aide n’est pas due seulement à la situation causée par la pandémie : la perte nette de la compagnie a été multipliée par six entre 2017 et 2019 pour atteindre 12 milliards de bahts.
Aucune information officielle n’a filtré sur un éventuel impact sur l’emploi ou le réseau, alors que début avril le président par intérim Chakkrit Parapuntakul évoquait déjà un chômage partiel pour la totalité des 21.000 employés. Le sort de la flotte de Thai Airways, 75 avions hors filiales Thai Smile (20) et Nok Air (22) mais sans aucune livraison attendue, fera bien sûr partie des sources d’économies étudiées ; les huit Boeing 747-400 et six Airbus A380 feront probablement l’objet d’une attention particulière, la suppression d’un des 6 types d’avion qu’elle utilise ayant été évoquée.
En novembre prochain, la compagnie de Star Alliance devrait aussi lever plus de 2,1 milliards d’euros via l’émission de nouvelles actions. Elle pourra alors commencer à rembourser le prêt, lancer d’autres développements (y compris dans le projet MRO abandonné par Airbus), et peut-être faire passer l’actionnariat public à moins de 50% – ce qui la libèrerait d’un certain nombre d’obligations, politiques comme opérationnelles. Les scénarios les plus pessimistes prédisent déjà une perte globale de 2 milliards d’euros pour les transporteurs thaïs, dont 90% pour la seule Thai Airways. En octobre dernier, le dirigeant d’alors estimait qu’elle était déjà « en danger de mort », ayant subi au premier semestre une perte nette de 191 millions d’euros ; la perte cumulée atteignait alors 8,3 milliards d’euros.
Déjà réduit à la portion congrue depuis le 25 mars (son dernier vol régulier depuis Paris-CDG, en Airbus A380, a décollé début avril), le programme de vols de Thai Airways ne redémarrera pas avant le 1er juin.
Gian a commenté :
2 mai 2020 - 9 h 08 min
La renommée dans le monde de Thai Airways, c’était pour les services et confort de qualité, mais surtout “Sa Courtoisie”, en toutes classes confondues!
S’ils vont supprimer aussi A380, déjà les services sont très “discutables”, ce sera le déclin aussi pour le confort!
Thai Airways, deviendra parmi comme d’outres compagnies vivent dans la “glorieuse nostalgique” d’un passé révolue! Je pense que il y aura “peut-être” un “temporaire embellissement” financier, mais elle ne sera plus attractif pour les passagers!
Flydreamer a commenté :
2 mai 2020 - 10 h 14 min
Dans les années 2000 , j’étais ravi de voyager avec eux. A partir des années 2010 , le compte n’y était plus, et même avec leurs avions récent. Compagnie porte drapeau qui a perdu de sa superbe.
B747/B777/B787, A380/A330/A350 : elle qui se payait le luxe d’avoir jusqu’à ce jour 6 types d’avions gros porteurs démontre que Thaï Airways vit au dessus de ses moyens…
Yoann a commenté :
2 mai 2020 - 10 h 39 min
Son propre gouvernement l’a lui même mise dans une situation concurrentielle délicate en autorisant un véritable siphonnage de Bangkok (surtout), Phuket, Krabi ou Chiang Mai par les GS sans compter son réseau intérieur ouvert progressivement aux malais, indonésiens et vietnamiens.
Jean-Gilbert a commenté :
2 mai 2020 - 11 h 08 min
@ Yoann
Exactement vous avez très bien résumé la situation. Le Gvt Thaï l’a tué de lui même. Sur bangkok-phuket vous avez Thaï airways, Thaï Smile, Nokair, AirAsia, Bangkok Airways, LionAir, ThaïVietJet, Ce qui est beaucoup trop.
Mais le roi de Thailande est le plus riche du monde il va la renflouer…
Tony a commenté :
2 mai 2020 - 15 h 02 min
@Jean-Gilbert
Sauf sur Samui, où le monopole de Bangkok Airways est bien gardé avec des prix scandaleux !
Jean-Gilbert a commenté :
2 mai 2020 - 16 h 33 min
L’aéroport de koh-samui appartient à Bangkok airways…
Moustapha a commenté :
2 mai 2020 - 11 h 21 min
Le gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar contre des slots pour Qatar airways…
Eric a commenté :
3 mai 2020 - 7 h 45 min
Du n’importe quoi, mort de rire!
La Thaïlande est très grande exportatrice de gaz, tous les taxis et les camions de moins de 10 ans roulent au gaz!
Les slots sont libres d’accès, pas comme en France où l’on protège Air France depuis 40 ans!
john a commenté :
2 mai 2020 - 12 h 05 min
la meilleur compagnie d asie THAI AIRWAYS
atplhkt a commenté :
2 mai 2020 - 14 h 56 min
@ JOHN
C’est au second degré ? Vous évoquez les années 1990 ? Ou alors êtes vous vraiment ignorant de la réalité et de la dégradation des prestations à travers les années ainsi que des ” erreurs ” de management (népotisme entre autres) ?
Gerald a commenté :
2 mai 2020 - 15 h 04 min
Vous n’avez sans doute pas beaucoup voyagé dans la région !
Vaveet Al anish a commenté :
2 mai 2020 - 14 h 53 min
Merci Majesté !
Quel beau cadeau à vos copains, coquins et serfs !
Une généreuse gerbe d’argent, aux zéros innombrables tant ils sont nombreux. La fête durera donc encore un peu..
Chant du cygne pour une belle compagnie, qui offrait un service impeccable quand SQ balbutiait encore.
Référence rayonnante en Asie du Sud, son sort a été scellé sur l’autel du profit cynique de quelques affidés à la vénalité sans limite.