En proie aux conséquences de la pandémie de Covid-19 et prévoyant d’être à court d’argent à la mi-mai, la compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle envisage de rester « en hibernation » jusqu’au deuxième trimestre de l’année prochaine, le retour à la normale n’étant prévu qu’en 2022.

La situation empire pour la spécialiste norvégienne du vol pas cher, dont seulement sept avions opèrent encore uniquement sur des lignes intérieures en Norvège : après trois années successives dans le rouge et malgré une garantie d’Etat sur des prêts à hauteur de 236 millions d’euros et la mise en faillite de quatre filiales, Norwegian a dévoilé hier un plan de sauvetage drastique – qui devra être approuvé par les actionnaires et autres parties prenantes d’ici le 4 mai. Elle demande aux sociétés de leasing (24 fournissent 91 de ses 168 avions) de réduire ses obligations de location « d’au moins 500 millions de dollars », et une conversion de la dette en capitaux propres.

Cela aurait pour conséquence que 53,1% du capital de Norwegian serait détenu par des sociétés de leasing, et 41,7% par des détenteurs d’obligations ; les actionnaires existants ne détiendraient plus que 5,2% des actions. La low cost prévoit également une nouvelle augmentation de capital, qui lui permettrait de lever jusqu’à 35 millions d’euros.

Oslo avait conditionné son aide à une réduction du ratio d’endettement et à un moratorium de trois mois sur les paiements aux créanciers ; la finalisation de cette aide permettrait à la low cost de tenir « jusqu’à la fin de l’année », même si la recherche de nouveau fonds sera nécessaire.

Mais si ça se passe mal, Norwegian prévoit de rester dans son « état d’hibernation » actuel au moins jusqu’au deuxième trimestre 2021, avec 95% de sa flotte clouée au sol. Seules les routes les plus essentielles seraient alors relancées, de façon très graduelle, et le retour aux « opérations normales » n’est pas prévu avant 2022. Et encore : la low cost qui survivra à la crise aurait une flotte réduite à entre 110 et 120 appareils et un réseau « redimensionné » ne conservant que les lignes les plus rentables, principalement en Scandinavie. L’activité long-courrier se concentrerait sur les « villes de premier plan » et les flux clé entre l’Union européenne et les Etats-Unis (Paris n’est pas mentionnée).

La low cost Norwegian sans vol cette année ? 1 Air Journal

©Norwegian