Malgré la suspension de ses vols passagers réguliers en réponse à la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne Etihad Airways continue ses initiatives environnementales pour réduire ses émissions de CO2, notamment avec son Boeing 787 Greenliner.
A l’occasion du Jour de la Terre le 22 avril 2020, la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis a mis en ligne une vidéo sur le « laboratoire volant » qu’est le 787-10 immatriculé A6-BMH et surnommé Greenliner. Etihad Airways dit avoir travaillé cette année avec des partenaires « tels que Boeing, GE Aviation et EuroControl » pour tester et mettre en œuvre une gamme d’initiatives conçues pour réduire la consommation de carburant, les émissions de carbone et le bruit. Livré depuis l’usine d’assemblage de Boeing en Caroline du Sud, l’avion de l’Etihad Greenliner Programme « à thème vert » était déjà alimenté par un mélange à 30% de carburant d’aviation durable, raffiné à partir de déchets agricoles. Les ingénieurs de Boeing ont utilisé le vol de livraison pour rechercher « de nouvelles mesures d’efficacité énergétique, basées sur des données en temps réel de l’avion, afin de maximiser l’efficacité et de minimiser les émissions en fournissant des données personnalisées aux pilotes ».
Plus récemment, pour marquer la fête nationale de l’Irlande, le Greenliner a opéré un vol aller-retour « optimisé » entre sa base à Abou Dhabi et l’aéroport de Dublin, réduisant le temps de trajet habituel de 40 minutes, la consommation de carburant de 800 kilogrammes et les émissions de carbone de trois tonnes par rapport à un vol standard en 787 vol sur cette même route. La performance durable du Greenliner a « également été mesurée par rapport au même vol effectué un an auparavant, avec un type d’avion moins efficace. Le service en 2020 a fonctionné avec huit tonnes de carburant en moins que celui de 2019 et avec une réduction des émissions de carbone de 26 tonnes », précise son communiqué.
Etihad a également mis en œuvre une série d’autres mesures de durabilité, notamment « l’utilisation de données pour déterminer les volumes optimaux d’eau potable pour les toilettes à bord, et du « carburant de taxi » pour alimenter l’avion au sol. « En personnalisant les volumes », la compagnie aérienne réduit considérablement le poids des avions sur de nombreuses routes, contribuant ainsi à réduire la consommation de carburant et les émissions. Durant la suspension de ses vols passagers réguliers, Etihad a également testé l’alimentation par un seul moteur d’un Boeing 787 durant le taxiing, sans utiliser l’alimentation auxiliaire de l’appareil (APU), « toujours avec des résultats plus durables ». De plus, elle a introduit un lavage « en mousse durable » des moteurs GE90 et GEnx sur ses Boeing 777 et 787, en partenariat avec le motoriste GE Aviation ; ces lavages, effectués sans eau, améliorent la performance des moteurs et entraînent d’importantes réductions d’émissions.
Tony Douglas, Président-Directeur Général d’Etihad Aviation Group, a déclaré : « En ces temps difficiles, et au-delà de Covid-19, notre réponse à la crise du changement climatique ne sera pas négligée. Au début de cette année, nous nous sommes engagés à atteindre un objectif de zéro émission d’ici 2050 et à réduire de moitié nos niveaux d’émissions nettes enregistrées en 2019 d’ici 2035. Nous restons déterminés à réduire notre impact sur l’environnement à long terme en collaboration avec nos partenaires de l’industrie. »
Filoustyle a commenté :
25 avril 2020 - 8 h 58 min
Des vols test avec Green fuel tous le monde en fait et depuis longtemps et cela fonctionne, mais mis à part de servir de com et uniquement de la com rien ne se fait, tous les vols devraient être effectué en carburant vert et pourtant rien n’avance ?
Ça fait jolie de mettre un avion vert pour se donner bonne conscience mais pourquoi qu’un seul avion ?
Pourquoi les compagnies n’annoncent t’elle pas à partir de maintenant tous nos vols seront en carburant vert que de lancer des campagne de com qui ne servent à rien si ce n’est se déculpabiliser.
Bullshit a commenté :
25 avril 2020 - 11 h 59 min
Et oui cest un sacré effet de mode.
Il faut mettre ‘durable’ ou ‘sustainable’ dans un maximum de phrases
Et communiquer un max sur des broutilles
Et la tige de bambou cache la foret amazonienne
Ajuster la quantité deau dans un 787 est bien. Mais laisser la moitié des pax au sol est encore mieux si on analyse bien lutilité de tous ces deplacements….
Car sinon ca fait un peu : regarde, le porte clef de mon SUV de 400ch est en plastique recyclé, genial non?
A vous les rageux
greencom a commenté :
25 avril 2020 - 12 h 09 min
Niveau green washing ils sont fort.
AF est pas mal dans son genre aussi, à se faire passer pour une compagnie soucieuse de l’environnement alors qu’elle n’a que des vieux avions, et aucun Néo.
Blablabla... a commenté :
25 avril 2020 - 13 h 59 min
Depuis 10 ans AF est numéro 1 au classement international du DJSI(Dow Jones Sustainabe Index), fait par le monde de la finance, qui n’est pas connu pour sa tendresse, pour classer les grandes entreprises mondiales en fonction de leur implication et de leurs performances environnementales. Non seulement N°1 mondial, mais UNIQUE compagnie aérienne dans les 20 premières entreprises.
Rame a commenté :
25 avril 2020 - 14 h 58 min
Et le 737Max ultra greenliner personne n’en parle ? 😉
Hclaudepie a commenté :
25 avril 2020 - 16 h 52 min
C’est vrai que depuis un an le 737 Max a un bilan carbone particulièrement favorable ! ?
EY a commenté :
26 avril 2020 - 10 h 58 min
Le bilan carbone va nettement s’améliorer pour pas mal de compagnies dont les GS, grâce au covid19.
EY peut frimer avec son avion vert, on en reparlera quand l’activité devra reprendre.
Le moment s’annonce idéal pour ceux qui cherchent des avions d’occasion.
Didier GRIMAULT a commenté :
3 mai 2020 - 19 h 16 min
Avec un gain de 1% par an en matière d’efficacité énergétique et une augmentation de trafic de 6 à 7 % par an depuis 2010 avec doublement du trafic mondial aérien prévu d’ici 2037, l’aviation contribuera toujours plus au réchauffement climatique.
Pour rappel, 1 TGV émet trente fois moins de CO2 qu’un avion court courrier. Voilà qui en dit long sur la nécessité de limiter drastiquement le recours à l’avion et faire en sorte que celui-ci paye enfin ses coûts sociaux et environnementaux jusqu’alors supportés par la collectivité.
Cela est d’autant plus justifié que le développement inconsidéré du trafic aérien repose en grande partie sur des distorsions de concurrence et des bases totalement artificielles. Est-il en effet normal que le trafic aérien soit exonéré de taxes sur le kérosène (manque à gagner 3 milliards d’Euros par an pour l’Etat), tandis que le chemin de fer, mode de transport vertueux, reste astreint aux taxes sur l’électricité !
Les coûts sociaux et environnementaux doivent donc être intégrés dans les bilans comptables des différents modes de transport avec répercussion dans le prix du billet, c’est ce que l’on appelle la vérité des prix.
La crise sanitaire actuelle qui n’est en fait qu’une facette d’une crise écologique beaucoup plus globale, est donc l’occasion d’infléchir la politique des transports rendant ainsi obsolètes les projections de trafic des compagnies aériennes.