Boeing a dévoilé une nouvelle gouvernance resserrée pour mieux lutter contre l’impact de la pandémie de Covid-19 et en préparer la suite, tandis que le 777X reprend son programme de certification. Une société de leasing a porté plainte contre son refus de rembourser les avances sur une commande de 737 MAX désormais annulée.
Lancée en janvier dernier avec l’arrivée au pouvoir de David Calhoun, la nouvelle gouvernance de la division du constructeur américain a été resserrée avec les objectifs suivants : « favoriser une plus grande intégration interentreprises et une amélioration continue ; aligner les services aux entreprises sur les conditions commerciales actuelles tout en augmentant la valeur; rationaliser les rôles et responsabilités des hauts dirigeants; et se préparer maintenant à l’empreinte post-pandémique de l’industrie ». Les modifications entrent en vigueur le 1er mai, précise Boeing dans son communiqué. Un groupe nouvellement formé – Enterprise Operations, Finance & Strategy – « consolidera plusieurs domaines importants », réunissant des équipes responsables de la fabrication, de la chaîne d’approvisionnement et des opérations, des finances, de la performance de l’entreprise, de la stratégie, des services aux entreprises et de l’administration. Dirigée par le VP Greg Smith, cette nouvelle organisation mondiale « intégrera l’excellence opérationnelle et les principes de cohérence dans l’ensemble de Boeing et de sa chaîne d’approvisionnement, et restaurera la santé de la production et de la chaîne d’approvisionnement » alors que Boeing et l’industrie aérospatiale au sens large « récupèrent de la pandémie ».
Parmi les autres nominations annoncées, on retiendra celle « bientôt » d’un chef de la conformité, qui sera chargé de diriger les activités de « conformité, d’éthique et de contrôle commercial de l’entreprise ». Ou celle annoncée par Bloomberg de Mark Jenks, le responsable du programme 737, pour superviser une campagne visant à améliorer les pratiques de fabrication dans tous les programmes d’avions commerciaux. Sa tâche sera de favoriser « la cohérence, les meilleures pratiques et les apprentissages » à travers la gamme de produits, a déclaré aux employés Stan Deal, CEO de la division commerciale de Boeing. Jenks serait remplacé par Walt Odisho, un ancien dirigeant de Toyota qui a supervisé la qualité et la sécurité de la fabrication, alors que la reprise de la production d’avions civils et désormais lancée.
« Je suis convaincu que ces changements entraîneront un plus grand alignement entre nos fonctions ; équiperont mieux nos activités commerciales, de défense et d’espace, et de services pour respecter les engagements des clients dans un marché en évolution ; et soutiendront nos efforts continus pour développer les talents au travers d’affectations exigeantes pour le leadership », a déclaré Dave Calhoun.
La reprise de la production implique entre autres le redémarrage de la campagne de certification du 777X, interrompue fin mars comme toutes les activités dans la région de Seattle. Un vol d’essai serait même prévu pour le 777-9 WH001 (N779XW) ce 23 avril selon Paine Airport, après son premier vol le 25 janvier dernier. L’appareil avait accumulé à fin février plus de 76 heures de vol selon le site @b777xLovers. Le deuxième 777-9 (WH002, N779XX) a de son côté effectué ses premiers essais moteurs début mars. Les premières livraisons de 777X sont toujours espérées pour le début 2021.
777-9 N779XW scheduled for a functional check flight from Boeing Field on April 23 pic.twitter.com/xMIAbbVart
— Paine Airport (@mattcawby) April 22, 2020
On retiendra aussi l’annonce par CNBC d’une plainte déposée à Chicago contre Boeing par la société de leasing koweïtienne ALAFCO : celle-ci réclame 336 millions de dollars pour rupture de contrat, en l’occurrence le refus de rembourser une avance pour sa commande de 737 MAX 8 (portée à 40 exemplaires en novembre 2017). Cette commande aurait été annulée le 6 mars, la société de leasing reprochant à Boeing les retards de livraison de 9 appareils et « son incapacité à établir un nouveau calendrier de livraisons ». ALAFCO n’était pas citée dans la liste publiée la semaine dernière des 150 commandes de MAX annulées, une liste comprenant déjà le loueur Avolon, rejoint récemment par GECAS et CDB Leasing.
LGP a commenté :
23 avril 2020 - 9 h 17 min
Avec la crise en cours, les opérateurs ne vont pas être pressés pour prendre livraison de ce gros( et cher ) porteur. Les réductions de commandes commencent déjà a provoquer quelques turbulences…
rv2lyon a commenté :
23 avril 2020 - 14 h 10 min
Les turbulences seront encore plus importantes si d’autres loueurs annulent et portent plainte contre Boeing pour non restitution de l’argent déposé. Il est fort probable que Boeing n’ait plus en caisse tous les dépôts qui ont été faits ces dix dernières années et soit incapable de rembourser sans emprûnter au gouvernement Américain. La planche à billets risque fort de fonctionner à plein pour dévaluer le dollar et faciliter les ventes de produits Made in USA et le rempboursement aux créanciers.
Bencello a commenté :
23 avril 2020 - 12 h 02 min
Un ancien dirigeant de Toyota qui arrive chez Boeing ? Dans la catégorie saut dans l’inconnu, difficile de faire mieux…
Il va avoir pas mal de surprises. Passer de l’excellence rigoureuse et modeste, au laxisme mercantile et prétentieux, il va falloir avoir les nerfs solides…
disons a commenté :
23 avril 2020 - 12 h 23 min
Les terriens voudront reprendre l’avion pour aller aux antipodes, comme ils font la queue au drive de leur mcdo préféré.
T-LFSP1 a commenté :
24 avril 2020 - 7 h 04 min
Bjr – Ca, oui, tout-à-fait d’accord avec vous. Ils repartiront vers ces guichets de bouffe dégueu de chez dégueu, ils retourneront acheter tous ces produits fabriqués en Chine, ils iront de nouveau acheter ce que l’on veut appeler des bagnoles fabriquées en Roumanie par des ouvriers travaillant 50 heures/semaine pour moins de 600 € et bien sûr, ils mettrons à fond le haut parleur avec leur gilet jaune pour gueuler après le gouvernement. Pauvre France…!
Bsb a commenté :
23 avril 2020 - 12 h 54 min
Vu la difficulté qu’ont les compagnies aériennes à l’heure actuelle pour remplir leurs avions , mettre sur le marché un gros module de 400-450 sièges, c’est sacrément osé.
D’autant plus que le retour à un trafic tel qu’en 2019 risque de ne pas arriver avant 2022 puisque un vaccin contre le Covid-19 n’est pas attendu avant 2021.
Emirates pourra toujours les faire voler en lieu et place de certains A380 en attendant une amélioration.
???? a commenté :
23 avril 2020 - 14 h 06 min
Et que voulez vous donc qu’ils fassent d’autre?
Compte tenu des milliards déjà investis/dépensés pour ce 777X, comptent de l’état d’avancement du projet, compte tenu des prévisions financières plus que contraintes de Boeing pour les années à venir, compte tenu du MAX qui les plombe bien dans l’immédiat et dont les suites technico-règlementairo-juridico-commercialo-financières sont encore largement devant lui, quelles sont être les options réalistes pour Boeing, mis à part aller de l’avant sur le 777X.- et le 787, et essayer coûte que coûte de rattraper la sauce avec le MAX?
Tout au plus pourraient ils, chez Boeing, décider de suspendre sine die tous travaux sur le NMA/797: mais CA, ça serait aussi très gravement hypothéquer l’ avenir…
Donc, en un mot: Boeing n’a pas le choix que de continuer!
Et garder au coeur l’espoir de s’en sortir dans quelques années…jusque là: TENIR sera le maître-mot.
Jk a commenté :
23 avril 2020 - 18 h 09 min
Avant le covid je vous aurais dit que le mieux était un rachat par Airbus…mais là…a part mettre la cle sous la porte je vois pas….
Max1 a commenté :
24 avril 2020 - 16 h 24 min
@???
– oui regards tous ces programmes BOEING doit s accrocher et tenir. C est souhaitable .
Tony a commenté :
23 avril 2020 - 16 h 47 min
BSB@ D’ici 2021 le Covid 19 se sera évaporé (dixit Raoult) comme le Sars en son temps, les recherches pour un vaccin avaient d’ailleurs été à l’époque abandonnées dans la foulée !
rv2lyon a commenté :
23 avril 2020 - 14 h 06 min
les annulations recensées du 777X font que le programme a autour de 270 commandes pour les deux versions. Si d’autres annulations arrivent au cours de l’année ce qui est fort probable, le rythme de production en 2021 aura intérêt à être bas si Boeing ne veut pas arrêter la production au bout de deux ans de son nouvel avion. Et il sera difficile de compenser avec le Max dont les annulations vont aller à un rythme encore plus soutenu. Mais là, le manteau est plus gros, puisqu’il y a au moins 6 ou 7 ans de prooduction actuellement en commade.
Le seul intérêt est pour les compagnies qui auraient commandé tardivement et qui du coup vont pouvoir prendre des créneaux de livraison à ceux qui ont annulé, repoussé ou qui vont déposer le bilan d’ici là.
john a commenté :
23 avril 2020 - 19 h 27 min
Le meilleur argument pour annuler les commandes de 737MAX , me semble être tout simplement la “Tromperie sur la marchandise vendue”
En effet cet avion ne tient ses promesses qu’au prix d’artifices (longtemps cachés !!) , pas toujours fiables hélas, et au prix d’un pilotage nécessairement ‘très fin’ – Donc le MAX n’est pas l’avion que les compagnies avaient cru acheter !
Filoustyle a commenté :
24 avril 2020 - 8 h 25 min
Pauvre Boeing après la vague 737MAX, la vague coronavirus, voici la troisième vague qui finira par arriver la plainte déposé devant l’OMC d’Airbus qui devrait coûter à Boeing si l’on en croit ce que cela a coûté à Airbus au environ de 3 milliards de dollars de pénalités ça sent le coup de grâce !
Concommittance, successivité... a commenté :
24 avril 2020 - 9 h 45 min
On devrait sous peu entendre Mr. T, Président de son état, hurler “au complot et à l’acharnement à vouloir abattre l’un des fleurons des Etats Unis d’Amérique et donc en fait, c’est l’Amérique toute entière qui est attaquée dans sa souveraineté, dans son droit à se défendre, dans ses emplois”.
Bref: largement de quoi justifier une aide financière massive, si besoin est, et contrairement à ce qui sera dit officiellement, avec un engagement officieux d’absences de demande trop forte de retour…
Payback a commenté :
24 avril 2020 - 15 h 52 min
Un beau retour de bâton dans la face…
Rupture des négociations Boeing-Embraer a commenté :
25 avril 2020 - 18 h 32 min
Boeing vient d’annoncer officiellement la rupture des négociations pour le mariage avec Embraer. La date du 24/04 etait une butée de négociation de passable par accord des parties. Il semble qu’il n’y ait pas eu de demande de prolongation de négociation: le mariage ne se fera donc pas. Seul reste d’actualité le sous-accord sur la commercialisation mondiale par Boeing du mini cargo militaire bireacteur développé par Embraer.
L’avenir va etre TRE TRES complique pour Embraer… Il va pas content Tonton Bolso!
Coup de tonnerre! a commenté :
25 avril 2020 - 23 h 26 min
C’est un véritable coup de tonnerre dans le ciel aéronautique , qui laisse Embraer nu comme un ver sans aucune porte de sortie sérieuse, tout particulièrement en ces temps à venir hyper difficiles pour les companies aujourd’hui et demain pour les constructeurs..
Mais coup de tonnerre qui laisse aussi Boeing démuni devant Airbus qui jouira d’une gamme complète, homogène et moderne.
L’avenir va être difficile pour tous: pour certains il sera dramatique, pour d’autres il sera simplement plus compliqué: je pense que Airbus est dans cette dernière catégorie.