La bisbille entre la compagnie aérienne low cost easyJet et son fondateur et principal actionnaire Sir Stelios continue de plus belle, le second reprochant à la première de ne toujours pas avoir annulé une commande de 107 Airbus alors que la pandémie de Covid-19 a quasiment entrainé l’arrêt du transport aérien en Europe.
Déjà demandée fin mars 2020, la commande de 4,5 milliards de livres (5,1 milliards d’euros) passée auprès d’Airbus pour des A320neo et A321neo n’a toujours pas été annulée par la spécialiste britannique du vol pas cher. Au grand dam de Stelios Haji-Ioannou, qui menace désormais les dirigeants de poursuites judiciaires : après avoir échoué à démettre une des membres du conseil d’administration, il demande désormais le départ du directeur financier Andrew Findlay, « pour l’empêcher de signer chaque année des chèques d’un milliard de livres supplémentaires à Airbus ».
L’argument de Sir Stelios : maintenir la commande et payer les livraisons empêcheraient easyJet de rembourser dans les délais le prêt de 600 millions de livres accordé par le gouvernement britannique. Ce qui serait « une utilisation abusive de l’argent des contribuables » ; et dans la conjecture actuelle, easyJet n’aurait plus d’argent au mois d’aout selon une étude du Crédit Suisse.
Un communiqué de Sir Stelios précise : si le gouvernement français veut épargner à Airbus le coût des annulations de commandes d’avions, afin qu’il « puisse garder les Français dans l’emploi, alors il doit apporter un soutien comme une aide d’État et ne pas s’attendre à ce qu’une compagnie aérienne britannique paie la facture ». Hier soir, le ministre de l’économie Bruno Le Maire avait justement mentionné Airbus
Le Conseil d’administration d’easyJet « soutient pleinement Andrew Findlay » et maintient « sa décision collective » d’accéder au CCFF (les prêts gouvernementaux), prise « dans le meilleur intérêt de l’entreprise ». Un porte-parole a ajouté que la low cost reste « absolument concentrée sur la liquidité à court terme, en supprimant les dépenses de l’entreprise tout en préservant les emplois et en assurant l’avenir à long terme de la compagnie aérienne ». Toute Assemblée générale « serait une distraction inutile par rapport aux nombreux problèmes immédiats auxquels notre entreprise est confrontée ».
Rappelons que le CEO d’easyJet a confirmé la suspension des vols durant tout le mois d’avril (à l’exception des rapatriements), mais des billets d’avions vers l’Europe étaient en vente en ligne pour des vols à partir du 1er mai. Un porte-parole expliquait en début de semaine qu’à ce stade, « il ne peut y avoir aucune certitude quant à la date de redémarrage des vols commerciaux, et nous évaluons en permanence en fonction de l’évolution des réglementations et de la demande des clients ».
xenon a commenté :
9 avril 2020 - 12 h 06 min
Si EasyJet a de la trésorerie, qu’elle commence à rembourser les billets de ses vols annulés! Chose qu’elle ne daigne pas faire à l’inverse de Ryanair!
Maillekeul Jacksonne a commenté :
9 avril 2020 - 12 h 18 min
Ryabair le chevalier blanc ? On aura tout vu.
Logique a commenté :
9 avril 2020 - 12 h 41 min
Elle commence surtout par payer ses salariés et maintenir l’emploi.
Guibou a commenté :
9 avril 2020 - 14 h 13 min
Je me suis fait rembourser mes billets par Easyjet en 5 jours entre le début des échanges et le versement sur mon compte.
Maillekeul Jacksonne a commenté :
9 avril 2020 - 12 h 17 min
Le “board” d’EZY n’est pas d’accord avec Stelios. Heureusment, il ont une vue à long terme alors que lui a une vue sur ses dividendes à court terme. Le plus probable est qu’ils étalent la réception des zincs sur une plus longue période (comme d’autres compagnies d’ailleurs), d’où la grosse baisse de cadence chez Airbus.
Mais... a commenté :
9 avril 2020 - 13 h 22 min
C’est pas non plus une requête fantaisiste de Stelios Haji-Ioannou pour avoir plus de dividendes. Soit aucun vol n’aura lieu l’été soit le programme sera énormément réduit comparé à ce qui était prévu. EasyJet comme les autres va cramer du cash peut-être qu’annuler une commande (qui d’ailleurs peux être refaite quand tout ira bien Airbus va pas couler demain) n’est pas débile c’est un moyen d’avoir du cash a disposition.
Maillekeul Jacksonne a commenté :
9 avril 2020 - 14 h 03 min
le seul problème est qu’il perdront leur place dans le planning des livraisons. Il est plus simple d’étaler les livraisons en accord avec Airbus.
Mais... a commenté :
9 avril 2020 - 15 h 58 min
EasyJet ne sera pas la seule à annuler des commandes auprès d’Airbus ils peuvent très facilement retrouver des créneaux rapidement quand tous le monde aura annulé ou reporté sine die leurs livraisons.
Nico a commenté :
9 avril 2020 - 16 h 32 min
En laissant la commande il ne dépense pas de cash sachant qu’un avion se paie a la livraison.
Mais... a commenté :
9 avril 2020 - 17 h 29 min
Il y a des acomptes a payer avant la livraison.
Filoustyle a commenté :
10 avril 2020 - 9 h 42 min
Grosso modo les compagnies payent 1/3 à verser à la commande 1/3 en production et le solde à la livraison.
Si annulation perte des 1/3 versé à la commande (à négocier) mais en général ça coûte très cher aux compagnies. (Souvenez vous des A380 repris par ANA)
Si report aucune perte d’argent en général en accord avec Airbus qui y a tout intérêt.
GVA1112 a commenté :
9 avril 2020 - 13 h 29 min
L’ancien boss, et toujours actionnaire avait des affinités avec Boeing …, d’où les premiers avions d’EasyJet étaient des B737 !!
Son gros caprice est révélateur qu’il est près de ces sous, mais aussi de ses camarades américains :-).
Il semble que ces affinités sont toujours d’actualité et veut profiter de cette situation pour favoriser un achat de MAX à très bons prix …
Il se dit que ces avions se vendraient actuellement à des prix imbattables :-).
Boeing brade les stocks qu’il a sur ces parkings !!
Refaire une peinture, n’est pas si cher ;-).
Maillekeul Jacksonne a commenté :
9 avril 2020 - 14 h 01 min
Après, il faudra juste qu’ils aient le droit de voler, une paille…
Mais... a commenté :
9 avril 2020 - 15 h 59 min
Toujours ce délire avec Boeing.
Et puis dire que Haji-Ioannou veux plus de dividendes pour dire ensuite il veux passer chez Boeing (un investissement beaucoup plus conséquent qu’acheter 100 A320) c’est incohérent.
Nico a commenté :
9 avril 2020 - 16 h 29 min
Une aide de l’état français a un transporteur britannique ???? Ouaaaaahahahahahahahahahahaha non mais mdr!!!! Il a pas peur du ridicule lui sérieux!
Inukshuk a commenté :
9 avril 2020 - 17 h 48 min
EZY a appelé au secours le contribuable britannique. Et BoJo, qui pour une fois ne mentait pas, lui a sèchement répondu de commencer par taper dans les généreuses sommes provisionnées pour les actionnaires. Pour, une fois encore, nationaliser les pertes en privatisant les bénéfices.
Donc Stelios veut ses bonus. Donc plus question de commander des avions, le cash doit être réservé pour la poche des actionnaires!
Charity begins at home…
Nico a commenté :
9 avril 2020 - 20 h 07 min
Oui…en général remboursables.
michael tolini a commenté :
9 avril 2020 - 20 h 59 min
Sir Stelios est un enfant de coeur a cote des compagnies americaines, ces dernieres ont brule 90% de leur cash au cours des 5 dernieres annees pour racheter leurs propres actions et ainsi favoriser les gros actionnaires. Ces memes compagnies crient maintenant au secours veulent se faire renflouer par le contribuable. En gros quand tout va bien les actioonaires se gavent et quand ca tourne au vinaigre on crie au secours de l’etat. je suis un liberaliste convaincu mais je trouve cela pour le moins inique.
Enfin pour finir, les low-cost seront les premieres victimes de la baisse drastique de traffic, vouloir a tous prix investir dans le renouvellement me parait premature.
Maillekeul Jacksonne a commenté :
10 avril 2020 - 9 h 11 min
C’est vrai que rétrospectivement, le rachat d’action a été une très mauvaise affaire vu que la valeur des compagnies s’est effondré. Il ne maquerait plus que les états rentrent au capital des compagnies pour diluer tout ça…
Airbus a été plus prévoyant puisqu’ils ont pas mal de cash et n’ont pas demandé d’aides d’état du coup.
realvision a commenté :
10 avril 2020 - 8 h 14 min
L’ histoire d’amour avec easyjet s’est terminée il y a plusieurs années lorsqu’il a quitté la compagnie avec fracas. Il était contre le plan d’expansion d’easyjet, donc contre les achats de ces airbus. Il est prêt à tout pour augmenter la valeur actionnariale au dépens des intérêts de la compagnie. Il n’a que faire des impacts de cette pandémie sur la compagnie ou ses salariés. C’est plutôt un prétexte pour atteindre ses objectifs. Bref, c’est un investisseur sans scrupule et éthique, seule la valeur de son portefeuille compte.
Mais... a commenté :
10 avril 2020 - 12 h 14 min
Bienvenue dans le monde actuel.