La compagnie aérienne Lufthansa discuterait avec le gouvernement d’une aide de plusieurs milliards de dollars, et prolonge jusqu’au mois prochain les vols de rapatriement pour les passagers coincés par la pandémie de Covid-19.
Lors de la présentation des résultats annuels le mois dernier, le président du groupe allemand Carsten Spohr expliquait que la pandémie de coronavirus a plongé « l’ensemble de l’économie mondiale et notre entreprise dans un état d’urgence sans précédent », et ajoutait que plus cette crise dure, « plus il est probable que l’avenir de l’aviation ne pourra être garanti sans aide publique ». Cela semble être désormais le cas selon l’agence Reuters, dont les sources affirment que des discussions sont en cours avec le gouvernement sur une aide de plusieurs milliards d’euros. Un banquier avance même un montant similaire à celui demandé aux Etats-Unis par American Airlines – l’équivalent de 11 milliards d’euros).
L’agence estime qu’une prise de participation de l’Etat « est également possible ». Un porte-parole du groupe a sans plus de détail expliqué que Lufthansa est « en contact étroit avec le gouvernement pour garantir notre liquidité ». Le groupe a d’autre part confirmé jeudi qu’il « a inscrit ou compte inscrire » 87.000 de ses 135.000 salariés à des dispositifs de chômage partiel, dans tous les pays où il opère.
Côté opérations, en raison de la persistance des restrictions de voyage, Lufthansa a décidé de prolonger son programme de vols de rapatriement, qui devait initialement se dérouler jusqu’au 19 avril, jusqu’au 3 mai. Cela signifie également que tous les vols restants de l’horaire initial entre le 25 avril et le 3 mai seront annulés ; les vols programmés jusqu’au 24 avril ont d’ores et déjà été annulés. Lufthansa « continuera donc à offrir un service pour répondre aux besoins urgents ». Au total, 18 vols long-courriers hebdomadaires sont prévus par Lufthansa : trois fois par semaine chacun, de Francfort à Newark et Chicago (tous deux aux États-Unis), Montréal (Canada), Sao Paulo (Brésil), Bangkok (Thaïlande) et Tokyo (Japon). Les vols à destination de Johannesburg (Afrique du Sud) ont dû être interrompus avant le 16 avril en raison de la réglementation officielle. En outre, la compagnie aérienne propose toujours « une cinquantaine de liaisons quotidiennes depuis ses hubs de Francfort et de Munich vers les villes les plus importantes d’Allemagne et d’Europe ». À l’avenir, SWISS proposera également trois vols long-courriers hebdomadaires à destination de Newark (États-Unis) au départ de Zurich et de Genève, en plus d’un horaire court et moyen-courrier « sensiblement réduit, axé sur certaines villes européennes ».
En plus des vols réguliers, les compagnies aériennes de Lufthansa Group – Lufthansa, Austrian Airlines (qui ne recommencera les opérations régulières que le 3 mai), SWISS, Brussels Airlines, Eurowings et Edelweiss – ont effectué plus de 300 vols spéciaux depuis le 13 mars, ramenant quelque 60.000 vacanciers dans leurs pays d’origine, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la Belgique. Environ 45 autres vols sont déjà en préparation ; les clients « sont et ont été des voyagistes, des compagnies de croisière et des gouvernements ».
Les passagers dont les vols ont été annulés ou qui n’ont pas pu prendre leur vol peuvent conserver leur réservation et ne doivent pas s’engager à une nouvelle date de vol pour le moment. Le billet et la valeur du billet restent inchangés et peuvent être convertis en un bon pour une nouvelle réservation avec une date de départ jusqu’au 30 avril 2021 inclus. La conversion en bon est possible en ligne sur les sites web des compagnies aériennes. Les clients qui choisissent une nouvelle date de voyage jusqu’au 31 décembre 2020 inclus bénéficieront également d’une réduction de 50 euros sur chaque nouvelle réservation.
En plus des vols réguliers de fret, Lufthansa Group a déjà effectué 22 vols spéciaux de fret pur avec des fournitures de secours à bord. Trente-quatre autres vols cargo spéciaux sont déjà prévus.
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