Malgré l’impact de la pandémie de Covid-19 en Italie, la compagnie aérienne Alitalia continue d’opérer des vols de rapatriements un peu partout, les passagers devant se munir d’un masque de protection qui devra être porté si un grand nombre de voyageurs à bord ne permet pas de respecter la distance de sécurité inter personnes d’un mètre. Le gouvernement a annoncé hier dédier 600 millions d’euros au secteur aérien,  qui selon la presse locale serait un précurseur à sa prise de contrôle par l’Etat.

Les vols de rapatriements annoncés le 15 mars 2020 par la compagnie nationale italienne concernent par un exemple un vol vers les Maldives depuis sa base à Rome-Fiumicino. Parti hier soir, un Boeing 777-200ER a fait une escale technique au Caire « afin de respecter l’interdiction d’entrée aux Maldives pour les Italiens ». Les navigants d’Alitalia déjà arrivés dans la capitale égyptienne ont pris le relais, « garantissant un vol à destination et en provenance de Malé sans descendre de l’avion, conformément à la réglementation aéronautique sur la période de service de vol ». Le 777 se posera à Malé ce mardi à 13h15, son retour à Rome étant prévu « à minuit le 18 mars ».

Ce genre de vols de rapatriements des milliers d’Italiens coincés à l’étranger « y compris de nombreux étudiants », opéré en coordination avec la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères, est également prévu par Alitalia « vers d’autres pays ayant des restrictions sur l’Italie », avec par exemple deux vols par jour vers Londres et New York. La compagnie de l’alliance SkyTeam « continue de garantir sauf restrictions de trafic » des vols vers Paris, Marseille, Nice, Bruxelles, Alger, Berlin, Francfort, Munich ou Le Caire. Et sur le long-courrier, elle maintient des rotations vers Sao Paulo, Rio de Janeiro, Johannesburg, Tokyo (elle suspend aujourd’hui Miami et Buenos Aires). Sur le réseau intérieur, Alitalia maintenait dimanche « au moins un vol quotidien sur la plupart des routes » ; elle rappelle au passage que l’aéroport de Milan-Linate est désormais fermé, ses opérations domestiques étant déplacées à Malpensa (au T2, d’où elle dessert entre autres Rome, Bari, Cagliari, Catane, Lamezia Terme, Naples ou Palerme).

On retiendra la mise en place samedi par Alitalia de mesures supplémentaires d’hygiène : les passagers sont « invités à se munir, avant l’embarquement, d’un masque de protection qui devra être porté si un grand nombre de voyageurs à bord ne permet pas de respecter la distance de sécurité inter personnes d’un mètre ». La mesure fait partie des protocoles de lutte contre l’infection qui ont été adoptés par Alitalia « conformément aux dispositions des autorités compétentes ». Elle pourrait donc refuser l’embarquement aux passagers qui ne seront pas en possession des dispositifs de protection individuelle. Alitalia recommande aux voyageurs de porter un masque « également dans les aéroports et lors de l’embarquement et du débarquement des avions ».

Sur le plan économique, le gouvernement italien a dévoilé lundi les détails du décret « Salva Italia » incluant des mesures financières pour les entreprises du pays – dont 600 millions d’euros pour le secteur aérien – que certains estiment déjà attribués à la seule Alitalia. Celle-ci pourra en outre créer « une nouvelle société entièrement contrôlée par le ministère de l’économie et des finances, ou contrôlée par une société à participation majoritairement publique, y compris indirectement ». Ce qui confirmerait la rumeur courant depuis dimanche dans la presse italienne, selon qui la pandémie a contraint le gouvernement à mettre fin à sa recherche de nouveaux investisseurs : l’Etat serait prêt à prendre le contrôle d’Alitalia afin d’en assurer la survie, peut-être rendue un peu plus plausible par la faillite d’Air Italy le mois dernier.

Continuant sa route entre annonces de restructuration et prédictions de faillite, la compagnie nationale italienne avait terminé l’année 2019 avec une croissance de 1,7% de ses revenus passagers, et surtout vu le nombre de clients sur les vols long-courriers augmenter de 4,7% même si son trafic global avait légèrement reculé. La décision sur sa restructuration a été reportée pour la énième fois au 31 mai, avec à la clé un nouveau prêt d’urgence. Elle est placée sous « administration extraordinaire » depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways.

Alitalia : sauvetages et masques à l’ordre du jour 1 Air Journal

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