Une proposition de loi des sénateurs américains vise à redonner à la FAA un peu de crédibilité pour son processus de certification, écorné par la crise du Boeing 737 MAX. Le constructeur serait en négociation avec les compagnies aériennes low cost Ryanair, Flydubai et Spicejet pour financer la formation en simulateur que devront suivre les pilotes avant tout retour en service. CFM International prévoit de ne livrer qu’environ 1400 moteurs LEAP, dont les -1B pour le monocouloir remotorisé américain, contre 1738 en 2019.
Le projet de loi « Restoring Aviation Accountability Act » soumis par les sénateurs démocrates Richard Blumenthal, Tom Udall et Edward Markey, tous membres de la commission transports, entend corriger la « faiblesse substantielle » du processus de certification de la FAA, en empêchant la possibilité « d’auto-certification » qui avait permis à Boeing de valider entre autre le système anti-décrochage MCAS impliqué dans les deux accidents en cinq mois qui ont fait 346 chez Lion Air puis Ethiopian Airlines. Tom Udall a affirmé dans FlightGlobal avoir le soutien des syndicats de pilotes et de PNC « et d’autres groupes de l’industrie » : « le peuple américain s’attend à ce que la FAA soit dure, indépendante et sans compromis en matière de sécurité », a-t-il déclaré.
Le projet de loi, qui inclut la protection des lanceurs d’alerte, demande la création d’une commission chargée d’examiner les délégations de certification de la FAA, afin « d’évaluer si d’autres systèmes de certification fourniraient une surveillance plus solide » – à l’instar de ce que le gouvernement avait annoncé dès mars 2019 après l’immobilisation au sol de tous les 737 MAX. Un groupe indépendant d’examen des certificats de type serait mis en place, comprenant 18 membres (quatre inspecteurs de la sécurité de la FAA, trois pilotes responsables des normes de formation des compagnies aériennes, des représentants de la maintenance, des équipages et du constructeur). Il serait aussi interdit de vendre des avions construits aux États-Unis à des compagnies aériennes étrangères dont les l’État ne se conforment pas aux normes de sécurité de l’OACI. La FAA exigerait en outre que les constructeurs soumettent des informations sur le besoin potentiel de matériel de formation supplémentaire pour les opérations, la maintenance ou la simulation ; et dans ce dernier cas, l’octroi d’exemptions au besoin de simulateur full-motion serait interdit.
Rappelons que Daniel Elwell, alors nouveau dirigeant de la FAA, avait expliqué en mars dernier que le processus de certification du MCAS avait bien débuté chez le régulateur, mais qu’il avait ensuite été confié à Boeing « après que l’administration a jugé que le constructeur avait l’expertise nécessaire ». En tant que nouveau dispositif associé à un certificat de type modifié, le système anti-décrochage « est resté sous notre supervision » même s’il fait partie des éléments délégués alors que le processus de certification du 737 MAX « était affiné sous un contrôle très strict », avait alors précisé le dirigeant.
La FAA a de son côté par ailleurs exigé de Boeing qu’il répare sur tous les MAX assemblés jusque là (en commençant par 128 MAX enregistrés aux USA) le problème d’isolant contre la foudre découvert en janvier sur le carénage des moteurs, aminci pour faciliter l’assemblage. Le régulateur estime que cela pourrait entrainer un arrêt simultané des deux moteurs. Boeing a déjà déclaré que cette réparation ne changera rien au calendrier de retour dans les airs des MAX.
En janvier dernier, Boeing avait créé la surprise en recommandant officiellement un passage par le simulateur de vol pour tous les pilotes de MAX, une fois que celui-ci aura gagné sa nouvelle certification. Selon Airlinerwatch, le constructeur aurait déjà assuré à la low cost indienne SpiceJet (13 MAX 8 livrés sur les 205 attendus) que le coût de cette formation supplémentaire sera « couvert », des discussions étant toujours menées avec Ryanair en Irlande et Flydubai aux Emirats Arabes Unis (respectivement 210 MAX 8-200 commandés, et 14 MAX 8 et MAX 9 livrés sur les 250 monocouloirs remotorisés attendus). Le porte-parole de Boeing Chaz Bickers a déclaré : « les négociations sont menées au cas par cas, et incluent la fourniture de services tels que l’entrainement pour compenser les pertes entrainées par l’immobilisation » des MAX.
On retiendra enfin l’annonce de Safran hier à propos des CFM International LEAP qui équipent les 737 MAX ainsi que les Airbus de la famille A320neo (et le futur COMAC C919) : seulement 1400 moteurs devraient être livrés cette année au lieu des 2000 espérés. Si la production du MAX arrêtée en janvier redémarre comme prévu à Everett, dix LEAP-1B devraient être assemblés par semaine en 2020 contre 20 en 2019 (et tous seront payés cette année, alors que ceux produits en 2019 ne le seront qu’en 2020 et 2021). Les livraisons des LEAP-1A à Airbus vont-elles augmenter. CFM avait livré 1738 moteurs l’année dernière y compris à Everett, où quelque 400 MAX ont été assemblés mais pas livrés depuis mars.
edrobal a commenté :
28 février 2020 - 10 h 18 min
“Boeing a déjà déclaré que cette réparation ne changera rien au calendrier de retour dans les airs des MAX.” Déjà entendu par ailleurs. Cela signifie-t-il que la cause est entendue, soit la FAA sera obligée de recertifier cette daube à moins que la dite daube ne soit plus certifiable.
Erya a commenté :
28 février 2020 - 19 h 25 min
Cette daube ne t’en déplaise il revolera il n’y aura pas de monopole Airbus seul dans le secteur monocouloir et même si l’a320neo est un peu devant en terme de vente à mon avis ses deux mono couloirs seront les avions qui décolleront le plus dans le monde
poseidon a commenté :
28 février 2020 - 10 h 30 min
tous les jours un nouveau probleme sur le max.
là c’est grave l’isolant aminci!!pour faciliter l’assemblage..!!
et qui peut en cas de foudre couper les 2 moteurs.
moi je pense que l’isolant aminci avait aussi une autre raison!! le cout;
çà me rappelle les voitures low cost qui eux aussi ont peu d’isolant.
avec les fod oubliés dans les réservoirs.
on a bien compris..
que cet avion est baclé.et qu’il est pas pret d’etre remis en service.
en plus si l’état americain change le process de certification..
il va falloir former beaucoup de monde..
la FAA va recruter.et la nouvelle certification prendra du temps..
je doute que le max revole en aout comme prévu..
ya déjà eu un report de mai à aout..
la carrierre de cet avion est morte..
boeing livrera les avions commandés pendant 3 ou 4 années mais guere plus..
il a interet à sortir le NMA assez rapidemment..
c’est possible si c’est un avion classique sans trop de nouvelle technologie.
Mais... a commenté :
28 février 2020 - 10 h 52 min
Le problème de l’isolant à été découvert il y a quelques mois
Abd a commenté :
28 février 2020 - 22 h 36 min
Edrobal n’enttere pas trop vite le b737 max vous dénigrez beaucoup cette avion il aurra autant de succès que les anciens 737 tu le verra partout cette au ciel , dans tout les aéroports du monde (au états-unis, amérique latine, Asie, et Afrique) sauf en Europe ou la plupart des compagnies préfèrent l’a320
Bencello a commenté :
28 février 2020 - 11 h 10 min
La formation des PNT, à la charge de Boeing, va constituer sur les années à venir un surcoût très important, plombant encore un peu plus la “rentabilité” du programme 737MAX.
Rien que de plus normal, puisque c’était le principal intérêt qui a poussé Boeing à se fourvoyer dans une certification commune avec le 737NG, en mentant aux compagnies et aux pilotes.
Chez Southwest... a commenté :
28 février 2020 - 13 h 38 min
Comme je l’ai déjà écrit ici, en ce qui concerne le contrat de vente des Max à Southwest, les négociateurs de Southwest avaient eu le nez creux en introduisant dans le contrat que s’il devait y avoir une qualif PNT spécifique au 737MAX, Boeing s’engageait à verser à Southwest 1 million de $ par appareil livré, au moment de la livraison…et Boeing avait accepté à l’époque cette clause sans sourciller, car il était persuadé que cela n’arriverait jamais et que cette clause resterait en ce qui le concerne une sorte de clause de style…
Combien Southwest a t elle commande de MAX? 250, c’est ca? Just too had!
ChezSouthwesr a commenté :
28 février 2020 - 13 h 39 min
Just too Bad!
Abd a commenté :
28 février 2020 - 22 h 36 min
Edrobal n’enttere pas trop vite le b737 max vous dénigrez beaucoup cette avion il aurra autant de succès que les anciens 737 tu le verra partout cette au ciel , dans tout les aéroports du monde (au états-unis, amérique latine, Asie, et Afrique) sauf en Europe ou la plupart des compagnies préfèrent l’a320
Shôgun a commenté :
29 février 2020 - 7 h 44 min
Cette casserole volante a d’ores et déjà terminé sa carrière commerciale, mettez-vous cela dans le crâne une bonne fois pour toutes.
Boeing en livrera sans doute encore quelques centaines, car les contrats sont signés, mais il y aura désormais davantage d’annulations que de nouvelles commandes.
Surtout, le surcoût de la crise provoquée par la négligence criminelle et la cupidité de Boeing lors du lancement précipité du 737 MAX aura plombé la rentabilité de ce programme. Outre les frais d’immobilisation, les indemnisations, la perte de confiance des clients, le déficit d’image de l’entreprise et les ventes perdues, la marge unitaire de Boeing sur chaque appareil vendu sera drastiquement réduite, car non seulement chaque casserole produite coûtera plus cher à Boeing mais encore le prix de vente devra être revu à la baisse, y compris pour les contrats déjà signés.
Bref, les adorateurs aussi inconditionnels qu’illettrés de Boeing n’ont pas de quoi pavoiser. Le 737 MAX restera une catastrophe industrielle majeure pour la firme américaine, quoi qu’il arrive désormais.
Max1 a commenté :
29 février 2020 - 9 h 13 min
ABD
– cela prendra du temps , ce 37 M retrouvera son niveau de fiabilité, cette certification sera à la hauteur.
– QT complète au simu MAX associée à des vols supervisés avant le lâché, comme c est la règle pour toute qualification .- la mise en oeuvre des 37 stockés demandera des moyens conséquents. Les services OPS des opérateurs auront intérêts d être à la hauteur .
john a commenté :
1 mars 2020 - 14 h 03 min
MAX1 vous etes dans la religion, la croyance l’incantation – Faites appel à votre bon sens – La certification dont vous parlez n’est qu’un additif à la certification d’origine (1967) vous n’ignorez pas qu’aujourd’hui cet avion ne ^pourrait pas passer la barrière de la qualif car totalement dépassé !
Max1 a commenté :
1 mars 2020 - 18 h 54 min
JOHN
– merci à vous , laissez la religion à sa place . Mon message réponse était destiné à ABD .
– 38 years PNT instructeur quelques années, j ai eu l occasion de voir et vivre certaines situations .
Salutations aéro.
Max1 a commenté :
1 mars 2020 - 19 h 11 min
JOHN
– juste un point réf votre réflexion.
1) le 37 MAX n a rien à voir avec le 37 200 de 66 .
2 ) la certification ne sera certainement un additif ( pour vous citer )
3 ) cette certification sera complète les régulateurs FAA.( y compris chef pilot s en charge des essais , ingénieurs etc régulateurs Canadiens et autres ne seront pas autour de la table pour faire de la figuration .
XIAN a commenté :
29 février 2020 - 5 h 36 min
Plus le temps passe,,moins g envie de monter dans le MAX!!angoissé pendant le temps d un vol,,c pas conseillé pour la santé psychique
Voconce a commenté :
29 février 2020 - 6 h 53 min
Une chose a changé concernant Boeing. Avant la crise du max on avait une confiance inébranlable envrs cette compagnie. Cce n’est plus le cas. Beaucoup de passagers ne voudrons pas monter dans cette avion. Un avion civil n’est pas un avion de chasse! Il ne devrait pas être instable par conception. Il n’a pas été conçu pour transporter des passagers en toute sécurité mais pour faire du fric.
Checklist a commenté :
29 février 2020 - 8 h 36 min
Petite information quand même à ceux qui l’ignorent ou l’oublient
Le 737MAX se referait certifié par le JATR, pas seulement par le FAA.
Donc, du calme…
chris a commenté :
29 février 2020 - 19 h 51 min
Le max est fini!
il s’agit juste de perdre le moins d’argent pour Boeing en honorant les contrats signés et en redorant son blason pour continuer à vendre d’autres avions (787, 777x)
Le remplacant du 737 Max sera annoncé en 2021, NMA, NSA, quoi qu’il en soit il remplacera le boulet qui a rapporté tant d’argent à Boeing jusqu’en Février 2019
poseidon a commenté :
1 mars 2020 - 10 h 15 min
les pro boeing ici s’inquietent pour leur job..
vous inquietez pas airbus va récuperer les 20 ou 30% d’invendus boeing.
car le néo va effectivement se vendre mieux..
evidemment le max çà sera quoi? 30% des mono couloirs contre 70% pour le 320 néo.
ils vont livrer les avions commandés mais guere plus..
et vite lancer un nouvel avion..
dans 6 ans boeing sera à nouveau à l’égalité avec airbus dans le moyne courrier..
le max va juste avoir une carrierrre courte comme le 380..
une dizaine d’année..
et les derniers appareils seront bradés..
jamais la chaine de production retrouvera une candence de 50 par mois..
une trentaine maxi..
et sans doute une dizaine dans 3 ou 4 ans..
seul le NMA peut les sauver..
sinon c’est sur pas grand monde en europe prendra cet avion
sauf si le prix du billet est bas..
exemple ryan air et ses 135 max commandés!
john a commenté :
1 mars 2020 - 13 h 46 min
Erya : comment pouvez vous défendre l’indéfendable – le MAX est truffé de tares * dont l’une des dernières qui a été découverte est la non conformité de la résistance du fuselage qui ne répond pas aux normes actuelles (crash du 737NG – cellule identique au MAX – en Turquie 2 ou 3 morts ?) Et ceci AUSSI est TRES grave pour la securité de passagers __
elhoussein a commenté :
1 mars 2020 - 21 h 34 min
des informations tres utiles a travers ce journal.
Bon courage.