La compagnie aérienne Air France entend assurer ce lundi, premier jour de grève des pilotes de la filiale régionale HOP, la totalité de ses vols dans les aéroports parisiens et « la quasi-totalité » de ses vols au départ des régions. Un nouveau préavis a été déposé pour jeudi.
Concernant les quelque 750 pilotes de HOP, l’appel à la grève pour ce 24 février 2020 de 6h00 à 18h00 a été lancé par le syndicat majoritaire SNPL la semaine dernière, après avoir refusé les propositions de la direction ne répondant pas « de manière satisfaisante » à ses revendications. « Aucun personnel Air France n’est concerné par cet appel », précisait hier soir la compagnie nationale, qui prévoit d’assurer prévoit d’assurer la totalité de ses vols de/vers Paris-CDG et Paris-Orly et la « quasi-totalité de ses vols » au départ des régions françaises. Ne sont pas concernés par ces perturbations les vols long-courriers, ainsi que les vols court et moyen-courriers opérés en monocouloir Airbus ou par un avion d’une autre compagnie, explique Air France : « Nous vous assurons de tous nos efforts pour vous accompagner et minimiser l’impact de ce mouvement social sur vos déplacements ». Les mesures commerciales d’usage ont été mises en place, mais il est recommandé aux passagers de vérifier l’état de leur vol avant de se rendre à l’aéroport.
Le préavis de grève de 144 heures étalée sur 12 jours des pilotes de HOP, annoncé en janvier puis reporté au milieu du mois, est justifié par le SNPL par des revendications salariales et la demande d’intégration au sein de la maison-mère. La direction aurait proposé une augmentation de la masse salariale de 3% (environ 5,5 millions d’euros selon La Tribune), alors que le syndicat demandait « au moins six millions d’euros supplémentaires » pour lever le préavis ; les pilotes Air France avaient obtenu une augmentation de 12%. Selon le SNPL HOP, l’écart de rémunération entre un copilote de HOP et d’Air France est de 15% en moyenne, et entre 10% et 20% pour un commandant de bord. « Quand on travaille dans un même groupe, on veut les mêmes droits et le même respect », a déclaré dans Le Parisien la dirigeante du SNPL Emelyne Fronteau. « Je comprends leur manque de perspectives », a répliqué dans le quotidien Guillaume Gestas, président du SNPL Air France, « mais il ne faut pas raconter n’importe quoi. Nous avons eu 8% d’augmentation. 4% au titre des négociations annuelles obligatoires et du rattrapage de salaires après plusieurs années de statu quo. Et 4% qui sont une contrepartie à une hausse de la productivité ».
Le SNPL HOP réclame aussi l’intégration des pilotes de la filiale chez la compagnie mère pour qu’ils bénéficient des mêmes conditions de travail et de rémunération. Il souhaite en particulier pérenniser le système mis en place ces trois dernières années, dans lequel quelque 70 pilotes HOP pouvaient intégrer Air France chaque année, après sélection et en repartant du bas de l’échelle en termes d’ancienneté et de salaire. Le syndicat « propose des solutions transitoires, quand la direction cherche à limiter le départ de ses pilotes afin de protéger son activité », selon Émeline Fronteau.
Rappelons que le Groupe Air France avait annoncé en juin 2019 une réduction de 15% de l’offre sur le réseau intérieur d’ici la fin 2021, le passage sous code AF au lieu de A5 de tous les vols de la filiale régionale et la réduction de sa flotte à 51 avions, avec une sortie de flotte de tous ses ATR d’ici 2020 (le dernier vol a eu lieu au début du mois). Lors de la présentation de ses résultats annuels la semaine dernière, Air France-KLM soulignait sans plus de détail au T4 « une tendance encourageante sur le court et moyen-courrier » : le réseau moyen-courrier hubs enregistre une bonne performance avec une recette unitaire en hausse de 3,9%, et les premiers signes positifs de la rationalisation du réseau domestique France sont visibles avec une performance en amélioration au quatrième trimestre et une recette unitaire en hausse de 7,8%.
Le prochain préavis de grève des pilotes de HOP a été déposé pour jeudi 27 février.
Pgc a commenté :
24 février 2020 - 20 h 23 min
Chez hop la hausse de productivité ce sont les nuits courtes qui font économiser entre 20et 30% de navigants