Mitsubishi Aircraft Corporation (MITAC) a annoncé un sixième report de la date d’entrée en service de son SpaceJet M90, l’ex MRJ90 initialement attendu en 2013.
Renommé SpaceJet l’an dernier, le monocouloir japonais aurait dû entrer en service vers le milieu de cette année chez la compagnie aérienne de lancement ANA (All Nippon Airways), déjà après plusieurs retards. On sait désormais que ce ne sera pas le cas : Mitsubishi table désormais sur la fin de l’année fiscale 2021 « voire plus tard », soit au mieux au premier trimestre 2021. L’avion avait effectué son vol inaugural en novembre 2015, les équipes s’étant installées à Moses Lake dans l’Etat de Washington pour mener à bien la campagne de certification (Boeing a signé un accord portant sur le développement, le marketing et le service après-vente).
Premier avion de ligne construit au Japon depuis plus de 40 ans, la famille SpaceJet est équipé de moteurs Pratt&Whitney PurePower PW1000G Turbofan, Zodiac ayant été choisi pour les cabines et Rockwell Collins pour l’avionique. Outre le M90 prévu pour 88 passagers en une classe, MITAC a annoncé en juin dernier le lancement d’un M100 de 76 sièges (visant spécifiquement la scope clause américaine). Les deux appareils ont accumulé à ce jour 163 commandes fermes et 124 options.
Rappelons que l’année dernière Mitsubishi avait racheté le programme CRJ de Bombardier pour 550 millions de dollars (et épongé 200 millions de dettes), annonçant dans la foulée l’arrêt du développement. Le dernier CRJ devrait être assemblé vers la mi-2020. Le constructeur japonais s’est ainsi débarrassé d’un concurrent, et a gagné des activités de maintenance, de soutien, de remise à niveau, de marketing et de vente dédiées au CRJ – y compris les activités du réseau de service et de soutien situées à Montréal au Québec, à Toronto en Ontario, à Bridgeport en Virginie-Occidentale et à Tucson en Arizona, ainsi que les certificats de type.
Bencello a commenté :
11 février 2020 - 9 h 46 min
Après le Cseries, le C919, le M90 ne déroge pas à la règle qui veut qu’un nouvel avion en taille dans la gamme d’un constructeur, connaisse des retards importants.
La seule différence entre les projets réside dans les capacités financières des constructeurs, et des états derrière, à gérer ces aléas.
Bombardier et le Québec ont jeté l’éponge, (vente probable du reliquat des parts du groupe canadien dans le programme).
COMAC et la Chine iront au bout quoi qu’il arrive.
Quant à Mistubishi, le conglomérat doit avoir les finances nécessaires s’il a pu se permettre de racheter le programme CRJ. En cas d’échec, nul doute que l’état japonais ou tout autre groupe viendra au secours du programme.
Qu’on le veuille ou non, et quelles que soit les compétences techniques des constructeurs, les états au soutien ou non, seront toujours la clef du succès ou de l’échec de tous ses programmes chers, ambitieux et techniquement risqués.
edrobal a commenté :
12 février 2020 - 16 h 55 min
Pas d’explications pour ce retard quand même considérable ?