Une banque publique a accepté de fournir 218 millions d’euros à la compagnie aérienne South African Airways, qui évite ainsi la faillite. Après New York, ses Airbus A350 vont être déployés entre Johannesburg et Francfort.
La Banque de développement d’Afrique australe (DBSA) s’est engagée à prêter à la compagnie nationale sud-africaine 3,5 milliards de rands (218 millions d’euros), dont un premier versement immédiat de 2 milliards de rands, selon un communiqué du 28 janvier 2020. Lourdement endettée et ayant besoin de se restructurer selon le gouvernement, South African Airways va donc disposer de liquidités permettant d’assurer la poursuite des opérations, alors qu’elle annonçait la semaine dernière des suspensions de dizaines de vols.
Dans le rouge depuis 2011, sous perfusion depuis des années et soumise à des interventions politiques sans fin, la compagnie de Star Alliance n’a toujours pas reçu le prêt de 138 millions de dollars promis par le gouvernement. Mais des banques commerciales lui avait déjà prêté 2 milliards de rands début décembre, après l’adoption d’un plan de sauvetage ; la promesse d’alors d’un financement rapide de 4 milliards est donc tenue.
Les discussions avec les institutions financières « ont été fructueuses avec la Banque de développement de l’Afrique australe qui a proposé de fournir la prochaine tranche du PCF (post commencement funding) » ont déclaré les administrateurs de SAA. « En outre, le financement de la phase de restructuration après l’adoption du plan est envisagé par des bailleurs de fonds potentiels. La restructuration de SAA fournira l’occasion de développer une compagnie aérienne durable, compétitive et efficace, avec un partenaire stratégique en actions restant l’objectif du gouvernement à travers cet exercice, et se traduira par la préservation des emplois dans la mesure du possible », ont-ils ajouté. En décembre dernier, les syndicats redoutaient un millier de licenciements parmi les 5200 employés, après avoir mené le mois précédent une grève de sept jours (à un coût quotidien supérieur à 3 millions d’euros).
South African Airways « est un atout stratégique clé qui doit être positionné pour fournir une connectivité fiable aux marchés en Afrique du Sud, sur le continent africain ainsi que pour desservir certaines routes internationales », conclut le communiqué. Dont celle quotidienne entre sa base à Johannesburg-OR Tambo et l’aéroport de Francfort, qui selon Airlineroute devrait accueillir un Airbus A350-900 dès dimanche 2 février. Il décollera tous les jours à 20h25 pour arriver le lendemain à 6h15, les vols retour quittant l’Allemagne à 20h45 pour se poser le lendemain à 8h25. South African Airways est en « concurrence » avec sa partenaire d’alliance Lufthansa sur cette route.
L’aéroport européen sera le deuxième après New York-JFK à accueillir les nouveaux avions de South African Airways, configurés pour accueillir 30 passagers en classe Affaires et 309 en Economie (339 sièges au total). Deux des quatre A350-900 attendus sont pris en leasing chez Hainan Airlines (MSN226 et MSN245), et les deux autres sont loués chez Air Mauritius avec qui elle a signé un accord commercial (MSN354 et MSN365). Ils remplacent en particulier les A340-300 et -600 que SAA a décidé de mettre en vente avec 15 moteurs et quatre APU, l’un d’eux venant d’arriver via Sao Paulo à San Bernardino où il sera stocké. « Après avoir reçu les quatre nouveaux Airbus A350-900, il est devenu nécessaire pour nous de vendre nos anciens modèles pour accueillir les nouveaux avec des fonctionnalités supérieures telles que la cabine plus silencieuse, l’environnement de vol relaxant, et plus de sièges avec plus d’espace pour les jambes en économie et des sièges-lits plats en classe Affaires », a déclaré la CEO par intérim Zuks Ramasia, avant d’ajouter : « la décision de vendre l’avion n’a rien à voir avec le processus de sauvetage commercial. Depuis un certain temps, nous avions prévu de remplacer nos quadrimoteurs par des avions de nouvelle génération et plus efficaces dans le cadre de notre programme de renouvellement de la flotte ».
South African Airways opère une flotte presque tout-Airbus avec sept A319, dix A320, six A330-200, cinq A330-300, deux A340-300 et trois A340-600, les autres étant inactifs (plus deux Boeing 737-300F).
jeje a commenté :
30 janvier 2020 - 11 h 48 min
Sous perfusion , sous perfusion , ya un moment , va falloir qu’ils rembourse non ???
AAE a commenté :
30 janvier 2020 - 12 h 49 min
South African Airways souffre de l’emplacement beaucoup trop excentré de l’Afrique du Sud qui ne lui permet pas de bâtir un hub digne de ce nom
. Sans compter la situation économique et sociale très fragile du pays malgré son rang de 2ème puissance économique africaine.
Et ces prêts ne sont qu’un sursis qui ne peut être infini il faudra passer à la caisse à un moment donné.
Johannesburg a commenté :
30 janvier 2020 - 14 h 17 min
Curieux que la situation géo du pays ne gêne en rien les entreprises qui gagnent de l’argent.
SAA a été un fantastique fleuron, quand elle était encore bien gérée.
Gabegie, copinage, corruption: voilà les piliers de la dégringolade de l’Afrique du Sud dans tous les domaines.
Ce n’est pas politiquement correct, mais l’africanisation des cadres, est passée de bonne idée à fiasco complet.
Le prêt va couvrir les salaires et le kéro qques semaines.
Après? Les stars de Pretoria sortiront un pansement miracle pour prolonger la survie, avant que l’édifice s’écroule.
Realvision a commenté :
30 janvier 2020 - 20 h 06 min
Si l’africanisation des cadres était la cause des maux actuels de SAA, que pensez de ET et même de KQ, toutes les deux bien gérées? Ou encore de Mango, une filiale de SAA, qui est rentable? Ou encore de Comair? Au delà de faire des généralisations, cet argument est bien trop souvent utilisé pour décrédibilisé les Africains comme s’ils sont tous synonymes d’incompétence. Or, la réalité est que les politiques avant et après Apartheid se sont toujours impliqués fortement dans la gestion de SAA. D’ailleurs, au temps de l’Apartheid, SAA était maintenu à flot car elle était quasiment la seule sur la plupart de ces marchés et ne faisaient pas face aux compagnie du Golfe et la multitude des européennes, asiatiques et américaines qui desservent aussi l’AfS. Évidemment, face à ce contexte, SAA doit s’adapter et revoir à la baisse ses ambitions. À mon avis, SAA doit se concentrer sur son marché régional où elle est encore rentable et se concentrer sur quelques destinations hors du continent comme LHR et JFK , peut-être FRA. Pour le reste, elle devrait nouer des partenariats. La position géographique de l’AfS rend difficile l’attractivité du hub de JNB.
Johannesburg a commenté :
31 janvier 2020 - 11 h 09 min
Comparer ET KQ et SA n’a pas de sens, du simple fait de l’histoire particulière de l’Afrique du Sud.
Je ne juge pas du bien fondé de l’africanisation des cadres mais de sa désastreuse implantation.
L’Af du Sud a tjrs connu une grande corruption, et si vous travaillez avec ce pays vous avez dû y être confronté.
Joignez l’effroyable corruption du pays, l’incompétence des élites, et l’implantation foireuse de projets censés, une grande dose de racisme anti-Blancs ( de plus en plus fort) désormais inscrit dans la loi avec des mots fleuris, et le résultat vous éclate en pleine figure.
Il n’y a plus un seul domaine où les SudAfricains tirent leur épingle du jeu.
Même l’appro en eau ou en énergie est sérieusement défaillant.
SAA n’est que la pointe de l’iceberg.
Aimable de limiter l’activité de SAA vers FRA ou LHR.
Dans le passé, JNB était desservi par trois vols quotidiens de CDG, et le vol de la SAA était plein comme AF.
Ce pays dégringole à grande vitesse faute de règler ses problèmes.
Ça n’a rien à voir avec la couleur mais l’usage de la cervelle.
Pol.SA a commenté :
1 février 2020 - 4 h 43 min
Vraiment les critiques sans fondement n’ont plus d’interet
La Gabegie et le Copinage c’est ce qui existe aussi chez Air France ou on crée une Filiale comme Joon sachant que le projet étais pas viable là tout ce qui font le copinage y ont envoyer leurs Enfants et 2ans plus tard on ferme Joon et on réintègre tout le monde chez AF j’en connais preuve à l’appuis donc Les commentaire sans fondement n’ont pas leurs place et puis c’est de l’argent Sud Africain qui sauvent la compagnie pas celui du FMI . Ou autres institutions SAA a été une grande compagnie et le redeviendra certainement
GREEN777 a commenté :
30 janvier 2020 - 14 h 32 min
Je suis tout à fait d’accord avec vous!
Il ne faut pas oublier la politique suicidaire des différents gouvernements depuis plus de 15 ans d’avoir laissé les compagnies du golfe arabique (persique) installer jusqu’à plus de 02 vols par jour sur Jo’burg ou le Cap, d’avoir laissé British Airways avoir son propre nom sur le marché sud-africain alors SAA a existé par le passé par une protection de son marché où elle était très exclusive! Il aurait fallu limiter l’ouverture du marché et ne jamais investir dans des avions (A340-300 et A340-600) en achat propre! Les gouvernement Thambo BEKI et ZUMA on été incompétent sur cette gestion du ciel sud-africain!
Je pense que la meilleur solution est de contre attaqué par des avions bien moins gourmand en carburant et moderne (A350 ou B787) et revenir sur des lignes direct vers l’Europe et bien sur la baisse conséquente des couts (salaire et nombres d’employés directs)! Il faut que SAA se replace sur les lignes vers : Paris, Amsterdam, Rome ou Milan, Dusseldorf, Zurich mais aussi Singapour, Mumbai, Sydney, Perth… et réduise le nombre de desserte réalisé par Emirates, Qatar Airways et Etihad…
NDR a commenté :
30 janvier 2020 - 20 h 19 min
@Green777
Ah bon ?
Tu proposes de tuer la concurence pour renflouer une Cie moribonde ?
AT laisse les Low Costs, et autres Emirates, Etihad, Turkish, Pegasus, Qatar etc.. se poser partout où elles veulent et pourtant elle est en très bonne santé.
GREEN777 a commenté :
2 février 2020 - 14 h 25 min
@NDR : Le Maroc a pour avantage sa position géographique prêt des grands marchés aérien que sont l’Europe, l’Amérique et le Moyen Orient. En outre, l’histoire du royaume chérifien a permis à des millions de marocains de vivre dans des pays développés et d’être aujourd’hui un réservoir de clients pour la RAM. Les noirs sud africains ont toujours été maintenues dans la pauvreté et l’interdiction d’émigré pour une vie meilleur au moment des fortes vagues d’émigration mondiale de l’après seconde guerre mondiale jusqu’au milieu des années 1990. De fait, SAA ne peut compter sur une ce type de clientel alors que cette population (noire) représente plus de 86% de la population!
N’omettez jamais que durant l’apartheid, le ciel sud-africain était réservé intérieurement a SAA; au niveau international, SAA avait plus de 80% des destinations : aucune compagnie du golfe persique (arabique), des européennes rares et limités dont UTA (AF) avec toujours une escale dans un autre pays, British Airways et Swissair! Pas de Lufhtansa, Emirates, Alitalia, Iberia, RAM, Egyptair, Turkish, Singapore Airlines, Cathay Pacific, TAM ou Delta Airlines!
Le FMI a demandé dès la fin de l’apartheid que le ciel sud-africain et son économie soit libéralisé en voilant les conséquences pour des entreprises qui n’avait pas l’habitude de la concurrence!!!
Albatros13 a commenté :
30 janvier 2020 - 14 h 51 min
Plutôt que d’avoir un Hub en propre elle pourrait en développer un plus au centre de l’Afrique, ou s’associer à une autre compagnie pour développer un Hub et lui permettre de rentabiliser un peu mieux son réseau.
Mais ce dont souffre aussi la compagnie ce sont les influences politiques. L’un des maux qui empêche l’Afrique d’avoir des compagnies stables. Même si certaines s’en sortent a l’instar d’Ethiopian, Turkish.
@albatros a commenté :
30 janvier 2020 - 15 h 37 min
J’étais pas au courant que la Turquie était en Afrique. Je pensais que le pays était à cheval entre l’Europe et l’Asie, et bien non c’est apparemment en Afrique 🙂
NDR a commenté :
30 janvier 2020 - 18 h 49 min
C’est la DBSA qui lui prête ?
Extrêmement dangereux pour cette banque publique qui a déjà une grosse grosse ardoise chez Eskom ;
Cette banque risquera de connaître le même sort que l’autre banque publique VBS Bank qui a disparu.