La Russie a certifié l’Airbus A350, à temps pour la réception par la compagnie aérienne Aeroflot de son premier A350-900. En Chine, Xiamen Air cherche à louer dix A321neo pour 2021, une première pour le transporteur tout-Boeing. La société de leasing NAC a confirmé une commande de vingt A220, et Airbus a de son côté mené le premier décollage autonome dans le cadre de son projet ATTOL.
La certification de type de l’A350-900 a été délivrée le 13 décembre 2019 par le régulateur russe Rosaviatsia, a appris hier le site Rusaviainsider ; Airbus a déclaré dans Flightglobal que cette certification est une « étape importante » et a été accordée à la suite d’une « collaboration étendue » entre l’avionneur et l’agence russe. Le document FATA-01047A ne couvre que cette version du biréacteur long-courrier d’Airbus, dont le seul client russe à ce jour reste la compagnie nationale Aeroflot. Cette dernière en attend 15 fermes, le premier étant sorti au grand jour cette semaine de la FAL de Toulouse, revêtu de sa nouvelle livrée ; sa livraison est prévue durant le premier trimestre, et il sera configuré pour accueillir 28 passagers en classe Affaires, 24 en Premium et 264 en Economie.
Aeroflot attend ses huit premiers A350-900 en 2020. Ils devraient être déployés au premier trimestre sur des routes intérieures pour parfaire la formation des équipages, les lignes entre Moscou et St Petersburg ou Sochi tenant apparemment la corde. Comme annoncé depuis juin dernier, ils devraient ensuite être utilisés sur le réseau long-courrier, à partir du 29 mars prochain entre sa base à Moscou-Sheremetyevo et l’aéroport de New York-JFK. Les A350-900 devraient suite faire leur apparition 1er mai vers Pékin, le 1er juin sur la nouvelle liaison vers Osaka, et le 2 juin vers Miami. Leur arrivée est annoncée à Séoul le 12 juin, dans l’aéroport cubain de La Havane pour le 2 septembre, ainsi qu’à Los Angeles et Malé fin octobre, le tout restant conditionné à la réception des nouveaux avions.
En Chine, une autre compagnie de l’alliance SkyTeam, Xiamen Air, a créé la surprise jeudi en publiant un appel d’offre pour la location, entre 2021 et 2023, de dix Airbus A3321neo. La compagnie chinoise opère une flotte tout-Boeing de 167 avions, dont sept 737-800, 138 737-800, six 787-8 et sept 787-9 – et surtout dix des vingt 737 MAX 8 commandés, auxquels s’ajouteront dix 737 MAX 10. La Chine avait été l’un des premiers à clouer au sol les monocouloirs remotorisés en mars dernier, après le deuxième crash d’un MAX 8 en cinq mois qui avaient fait 346 morts chez Lion Air puis Ethiopian Airlines. L’ironie de l’annonce est qu’elle survient au lendemain de la signature d’une trêve dans la guerre commerciale entre USA et Chine, qui devrait en particulier bénéficier à Boeing – dont la dernière commande en Chine remonte à décembre 2018 (confirmation par CALC d’une annonce de fin 2017).
La société de leasing Nordic Aviation Capital (NAC) a confirmé un contrat pour 20 appareils de la famille A220, suite au protocole d’accord annoncé lors du Salon du Bourget en juin dernier. NAC est le premier loueur d’avions régionaux de l’industrie, « au service de 76 compagnies aériennes dans 50 pays » : il fournit des appareils à des transporteurs tels que British Airways, Air Canada, LOT, Azul, Lufthansa, Garuda, Aeromexico, airBaltic, Air Nostrum ou Wideroe. Sa flotte actuelle compte de près de 500 ATR 42, ATR 72, Bombardier Dash 8, CRJ900 / 1000, Airbus A220 et Embraer E-Jet.
On retiendra enfin l’annonce par Airbus de ses premiers essais de décollage autonome, mené le mois dernier avec un A350-1000 à Toulouse : une caméra filme la piste, et un algorithme de reconnaissance visuelle traite les images recueillies afin de s’assurer du bon positionnement de l’avion par rapport aux bandes au sol, le pilote et l’ILS n’étant plus nécessaire à l’avion qui décolle donc tout seul. « L’avion s’est comporté comme prévu lors de ces essais clefs. […] On a mis les manettes des gaz sur le réglage de décollage et on a surveillé l’avion. Il s’est mis à se déplacer et à accélérer automatiquement en maintenant l’axe de piste, à la vitesse de rotation exacte entrée dans le système. Le nez de l’avion a commencé à se soulever automatiquement pour prendre la valeur d’assiette de décollage prévue et quelques secondes plus tard, nous étions en vol », a expliqué au Journal de l’Aviation le pilote d’essai Yann Beaufils.
Airbus a mené plusieurs décollages similaires dans le cadre de son projet ATTOL (Autonomous Taxi, Take-Off & Landing), les tests à l’atterrissage et au roulage devant être menés cette année. « De nombreux avions peuvent déjà atterrir automatiquement », explique Sébastien Giuliano, chef de projet ATTOL, « mais ils dépendent d’une infrastructure externe comme le système d’atterrissage aux instruments (ILS) ou les signaux GPS. ATTOL vise à rendre cela possible en utilisant uniquement la technologie embarquée pour maximiser l’efficacité et réduire les coûts d’infrastructure ». Selon le constructeur, les technologies d’automatisation ont « déjà réduit le nombre de pilotes dans le cockpit de trois à deux, et le pilote automatique est couramment utilisé dans de nombreuses phases de vol aujourd’hui. En plus de remédier aux pénuries de pilotes, les technologies autonomes ont également le potentiel d’améliorer la gestion du trafic aérien, d’améliorer les performances en matière de durabilité et d’améliorer encore la sécurité des aéronefs tout en garantissant le maintien de niveaux de sécurité sans précédent ».
An aircraft that can take off by itself thanks to technology alone? Our #ATTOL demonstrator project recently proved just that! Learn how autonomy helped to make it happen: https://t.co/Ij5o15Ybeo pic.twitter.com/WSwCCXPxJC
— Airbus (@Airbus) January 16, 2020
Filoustyle a commenté :
17 janvier 2020 - 9 h 44 min
Plus rien n’arrête Airbus ????
Et pendant ce temps là le déclin de l’empire Américain continu ?? Dépassé en aérien en communication en informatique en automobile le géant vacille le monde à bien compris avec les sanctions tout zazimut et ce dans le monde entier que Trump inflige à tous le monde que malheureusement que seul la force lui fait illusion que “America great again”
Champagne ! a commenté :
17 janvier 2020 - 10 h 37 min
« Le pilote et l’ILS ne sont plus nécessaires »
Le snpl va pouvoir sous-louer ses bureaux. Dans moins de dix ans la capacité de nuisance de ce « syndicat » rétrograde aura vécu. Bon débarras.
Il faudrait système équivalent pour le contrôle aérien.
Bencello a commenté :
17 janvier 2020 - 11 h 42 min
Airbus pratique le décollage automatique (ATTOL), Boeing le crash automatique (MCAS), les trajectoires ne sont pas les mêmes…
Xiamen Air avec des A321!!
Quelque-chose me dit que les prix de location seront assez élevés: un appareil plébiscité, sans concurrent digne de ce nom en ce moment.
C’est dire l’état du marché pour Boeing.
Boeing aura touché le fond lorsque EL-AL sera contrainte de faire voler des Airbus sous ses couleurs…
GVA1112 a commenté :
17 janvier 2020 - 13 h 58 min
J’aime bien ce commentaire.
Gardons l’humour comme meilleur argument pour discuter et échanger sur ce site entre les PRO et les ANTI !!
Filoustyle a commenté :
17 janvier 2020 - 14 h 48 min
Moi je dirai plutôt quand l’US air force sera obligé de voler airbus ?
Air Journal : supprimez les com, svp. a commenté :
17 janvier 2020 - 18 h 22 min
Le niveau de la culture aéronautique s’est un peu élevé dans les commentaires: on atteint les exigences du CM1. Allez, encore un petit effort… N’oubliez pas vos drapeaux, vos écharpes et surtout les cornes de brume…
Elyo a commenté :
18 janvier 2020 - 0 h 03 min
Les USA et la Chine viennent de signer un accord commercial ou la Chine s’est engagée à acheter pour 200 milliards de dollars de produits américains pour rééquilibrer leurs échanges. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Airbus car le marché américain est indispensable pour les chinois qui vont de ce fait commander probablement les longs courriers à Boeing. De plus l’ardeur de Boeing pour recertifier le 737 max prouve qu’ils ne sont pas loin du but. Et dans le cas ou cet avion revolerait les cartes seraient redistribuées. On sait aussi de quoi sont capables les américains lorsqu’ils veulent sauvegarder leurs intérêts…
Chine a commenté :
18 janvier 2020 - 19 h 31 min
Airbus vient de décrocher une belle commande en Chine.
40 avions A321neo de la part de China Aircraft Leasing Group (CALC).
(annoncé hier)
Ce n’est donc pas une mauvaise nouvelle pour Airbus.
Le gouvernement chinois a mis en place une règle depuis quelques temps (mais tout peut évidemment évoluer) : environ 50 % pour chaque constructeur.
Le marché monocouloir est dominé par Airbus dont de plus en plus d’avions sont assemblés en Chine.
Probablement que la Chine commandera des 787 sachant qu’elle en a pratiquement pas commandés. (Idem pour le 777-X).
Il s’agit d’un rééquilibrage Chine-USA et non d’un rééquilibrage Boeing-Airbus.
Le marché USA est certes primordial pour la Chine (sans doute le2ème) ….mais le 1er marché de la Chine est l’Europe ! ! !
Gérard a commenté :
18 janvier 2020 - 11 h 30 min
L’atterrissage automatique ne date pas d’hier mais surtout a une utilité. Celle de se poser dans de mauvaises conditions de visibilité. On ne fait pas d’atterrissage zéro zéro car en cas de problème les véhicules de secours devraient eux aussi opérer à l’aveuglette.
Le décollage automatique ne présente aucun intérêt car on ne doit pas décoller si on ne peut pas se poser en cas de pépin.
Du point de vue technique, rater la piste c’est facile mais c’est plus dur de rater le ciel.
A321neo belle commande Chine a commenté :
18 janvier 2020 - 19 h 22 min
Airbus vient de décrocher une belle commande en Chine.
40 avions A321neo de la part de China Aircraft Leasing Group (CALC).
(annoncé hier)
john a commenté :
19 janvier 2020 - 17 h 42 min
Rater le ciel, c’est désormais possible avec le MCAS.
Alm a commenté :
18 janvier 2020 - 20 h 56 min
Hé bien, pour une fois que je passe sur le site, je ne suis pas déçu. Mes excuses pour la longueur du post.
Tandis que sur les forums anglo-saxons, on discute des limites des automatismes et de la nécessité de remettre un peu d’humain «dans la boucle » (après les accidents du 737Max); ici on se réjouit béatement des nouvelles fonctionnalités du 350.
Je trouve totalement excessive cette obsession d’Airbus à vouloir sortir l’humain du poste. D’ailleurs pensez-vous que ça s’arrêtera aux cockpits?
Pourquoi ne pas utiliser ces ingénieurs pour garder des pilotes dans les avions, repenser une IHM qui améliore au contraire les performances des personnels plutôt que de les annihiler? C’est peut-être la question du type de société que nous voulons. Des machines qui travaillent, des humains qui consomment?
Un peu dommage pour des passionnés de se réjouir de tout ça, pilotes ou non, mais ce n’est que mon avis. L’aviation est une aventure humaine.
Bonne continuation.
ps: je ne comprends pas certains commentaires. Vous en êtes à souhaiter la disparition d’une profession (voire de plusieurs)…. À part une certaine frustration pétrie d’amalgames, je ne vois pas (et je ne suis ni du SNPL ni ne travaille pour AF). Dommage.