Le gouvernement britannique étudie la possibilité de réduire la taxe passager sur les vols domestiques, afin de faciliter la survie de la compagnie aérienne Flybe – dont le réseau intérieur, représentant plus de la moitié des routes intérieures en dehors de Londres, est vital pour de nombreuses régions.
La compagnie régionale n’a toujours pas commenté officiellement les rumeurs de situation financière critique dévoilées ce weekend par Sky News, mais le gouvernement avec qui elle discuterait d’un prêt d’urgence a suggéré une autre piste : réduire la taxe passager sur les vols domestiques. Ce qui selon la BBC permettrait de reporter la facture fiscale de la compagnie régionale (100 millions de livres sur trois ans d’après Sky News), qui pourrait alors mettre en place un plan de sauvetage et garantir la pérennité de plus de 2000 emplois. Tout en échappant aux potentielles foudres européennes puisque la mesure touchera tous les transporteurs du pays. Prélevée sur tous les vols au départ du Royaume Uni (hors Highlands en Ecosse et îles), la taxe passager rapporte environ 3,7 milliards de livres selon l’Office pour la Responsabilité du Budget cité par BBC.
Les syndicats ont également donné de la voix hier, le BAPLA représentant les pilotes demandant à être associés aux discussions : « Il s’agit d’une situation épouvantable et nous exigeons que les propriétaires de Flybe – Virgin, Stobart et Cyrus – et les ministères concernés cessent de se cacher et nous parlent de Flybe. Nous avons le droit d’être consultés et le personnel a le droit de savoir ce qui se passe ». Pour la dirigeante Diane Holland de Unite, premier syndicat du pays, « les spéculations sur le futur de Flybe sont profondément inutiles et terriblement déstabilisante pour les employés loyaux de la compagnie » ; elle aussi demande à être reçue par la direction. Plusieurs écologistes se sont en revanche élevés contre le principe d’une aide d’état à une compagnie aérienne, tan
Selon la presse anglaise, un courriel du CEO de Flybe Mark Anderson à ses employés explique que la direction reste « concentrée » sur le redressement de la compagnie aérienne. « Toute mon énergie, et celle de notre équipe de direction, est très concentrée sur la poursuite de la transformation de Flybe, qui deviendra bientôt Virgin Connect, et de la prestation du service sincère que nos clients attendent », a-t-il déclaré. « J’apprécie que les titres de la presse que certains d’entre vous ont déjà lus soient inquiétants, mais je veux que vous sachiez que nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour que cela fonctionne ».
Flybe avait officialisé l’automne dernier son changement de nom en Virgin Connect, après avoir été sauvée de la faillite en janvier 2019 par un consortium dans lequel figure le groupe Virgin. La plus grande compagnie aérienne régionale d’Europe assure plus de vols intérieurs au Royaume-Uni que toute autre compagnie aérienne (38% de tous les vols intérieurs en 2019), et transporte environ 8 millions de passagers par an. Elle exploite plus de 140 lignes desservant 10 pays à partir de 57 points de départ au Royaume-Uni et en Europe, avec une flotte de 71 appareils – 54 Bombardier Q400, deux Embraer E195, neuf E175 et six ATR.
Tarmac a commenté :
14 janvier 2020 - 14 h 40 min
Il arrivera bien un moment où les contribuables en auront assez de financer le déficit de ces compagnies qui ruinent leurs finances locales !
Sam a commenté :
14 janvier 2020 - 16 h 40 min
Il est facile de mesurer le déficit des compagnies comme Flybe, mais il est difficile d’avoir une idée du coût économique qui résulterait de leur disparition, en terme de développement des territoires.
Linux35 a commenté :
14 janvier 2020 - 17 h 08 min
Ces compagnies rendent aussi de grands services aux contribuables passagers.
Et baisser une taxe pour ne pas tuer une entreprise, c’est plus vertueux que de donner des subventions.
Loracle a commenté :
14 janvier 2020 - 23 h 28 min
On pourrait aussi supprimer toutes les subventions des lignes SNCF (quand les trains circulent ??)
Et là, on verrait les vrais coûts du train.
On paye 2 fois.
1 fois par nos impôts
1 fois par le prix des billets.
Linux35 a commenté :
14 janvier 2020 - 17 h 11 min
Le soucis, c’est que dire qu’il y a une faillite éventuelle = engrenage qui fait fuir les clients = faillite probable, même si le risque était faible initialement.
Ben vray a commenté :
14 janvier 2020 - 17 h 19 min
+ 1
Vivement que ça arrive !!
Dans le même ordre, supprimer les dotations déguisées , les OSP grassement rémunérées, les subventions de CCI aux Ryanair and friends.
Simultanément, il faudra que le Franchouillard moyen se réveille et cesse d’exiger l’omniprésence du tiroir caisse de l’état à chaque fois qu’il couine.
Il y a du travail..