Le groupe Eiffage à finalisé l’acquisition des 49,99 % du capital de la société Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB) auprès du fonds chinois Casil Europe, pour près de 500 millions d’euros. Ce dernier, à qui l’Etat avait refusé de vendre ses 10,01% de parts comme prévu dans le contrat de privatisation initial, encaisse une plus-value d’environ 192 millions d’euros.
Acceptée par l’Autorité de la concurrence il y a moins de trois semaines, l’arrivée du groupe de BTP dans le capital du cinquième aéroport français a été finalisée le 30 décembre 2019, pour 507 millions d’euros moins les 8 millions de dividendes versés au titre des résultats de l’année dernière. Eiffage précise dans un communiqué que cette acquisition s’inscrit dans la stratégie « visant à diversifier son portefeuille de concessions ainsi qu’à en allonger la durée, dans les territoires où le Groupe est durablement implanté ». Le groupe avait déjà remporté en juillet la concession de l’aéroport de Lille-Lesquin, en partenariat avec Aéroport Marseille Provence (AMP), pour une durée de 20 ans à partir de demain. Il a rappelé hier qu’ATB est concessionnaire de Blagnac jusqu’en 2046.
« Fort de ses 3000 collaborateurs en Occitanie, le Groupe a régulièrement coopéré avec les équipes d’ATB dans ses différents métiers. Il entend se positionner en partenaire de long terme de ses co-actionnaires au service du développement de l’aéroport », souligne Effage. L’aéroport Blagnac est le cinquième en France et le troisième en région, avec 9,6 millions de passagers accueillis en 2018 (contre 7,5 millions en 2014 avant la privatisation). Outre l’Etat, les 40% restant du capital sont détenus par la CCI de Toulouse (25%), Toulouse Métropole (5%), la région Occitanie (5%) et le département de Haute-Garonne (5%).
Rappelons que Casil Europe avait acquis en avril 2015 la moitié du capital de l’aéroport de Toulouse pour 308 millions d’euros, avec l’espoir d’acquérir d’ici avril 2019 les 10,1% conservés par l’Etat. Mais ce dernier a refusé de les céder, et des différents sur les dividendes avec les autres actionnaires publics ont poussé l’actionnaire chinois à décider fin janvier de lancer le processus de vente de ses parts. En quatre ans et en comptant 28,79 millions d’euros de dividendes, Casil Europe aura donc réalisé une plus-value de 73,96%.
Un rapport de la Cour des comptes l’année dernière jugeait que le processus de privatisation de Blagnac présentait « de graves insuffisances » (manque d’exigence sur les capacités financières ou l’expérience aéroportuaire) et demeurait « inabouti », mais que ce processus avait été amélioré pour la vente des aéroports de Lyon et Nice. En octobre dernier, une décision du Conseil d’Etat avait mis fin à la bataille juridique sur le statut de l’aéroport toulousain : la procédure suivie par le gouvernement depuis 2015 dans la privatisation partielle de la société de gestion ATB (Aéroport Toulouse Blagnac) « a respecté les règles définies par le cahier des charges », et la décision de désignation de Casil Europe a été prise « au terme d’une procédure régulière, sans erreur manifeste d’appréciation ». Le Conseil d’Etat avait donc retoqué l’arrêt du 16 avril 2019 de la Cour administrative d’appel, qui avait annulé la privatisation – et avait entrainé un pourvoi en Cassation de la part de l’Etat en mai dernier.
Filoustyle a commenté :
31 décembre 2019 - 9 h 44 min
Il ne reste plus qu’à Eiffage de construire la 3eme ligne de metro et nous faire une belle station sous leurs aeroport?
Voila Monsieur le maire le fincement de la station de metro “Aeroport Toulouse Blagnac” est réglé ! ??
Merci qui …? ?
Benalla a commenté :
31 décembre 2019 - 10 h 02 min
Macron le roi du deal, merveilleux banquier d’affaires :
“En 2015 Macron encourage la vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac au chinois Casil pour 308 millions €.
Hier 30 décembre 2019, Casil a conclu la vente de près de la moitié d’ATB au groupe français Eiffage contre…507 millions €”
beber a commenté :
31 décembre 2019 - 10 h 32 min
Lors de la privatisation de l’aéroport de Toulouse, Casil a proposé plus de 300 millions d’euros pour obtenir la concession. Vinci et un autre groupe français (je ne me souviens plus le nom) ne proposais qu’à peine un peu plus de 200 millions. Pour le coup l’état avait vendu au plus offrant. Après est-ce qu’il fallait vendre l’aéroport de Toulouse qui est rentable, tout comme les autoroutes ….
julien31 a commenté :
31 décembre 2019 - 10 h 04 min
Est-ce que Eiffage va rétablir l’accés voiture à létage départ ? Est-ce que Eiffage va revoir l’accés au parking P0 ? Est-ce que Eiffage va s’occuper de revoir l’accés aux salles d’embarquement en diminuant la marche forcée au travers les boutiques ? Est-ce que Eiffage va refaire des tapis bagages en nombre suffisant ?
alain a commenté :
1 janvier 2020 - 16 h 41 min
très bonne questions. J’ajouterai de réaménager des places assises pour les voyageurs dans le hall à la place de ces restaurants en surnombre.
Rame a commenté :
31 décembre 2019 - 12 h 08 min
Ah on se marre avec les bons conseils de nos libéraux qui privatisent à gogo pour des résultats bien souvent désastreux. Toulouse, les autoroutes, les boites privés qui force les contrats gaz et électricité. On nous avait promis fortune et bonheur pourtant …
Mais... a commenté :
31 décembre 2019 - 12 h 33 min
Eiffage à investi entre Lille et Toulouse
Une alternative à Vinci qui peut-être va essayer de remporter la mise si la privatisation d’ADP a lieu ?
Francis Baranek a commenté :
1 janvier 2020 - 13 h 35 min
Ou comment laver de l’argent sale en faisant 74% de plus value grace a de super affaire en France!!! Un bon cas d’ecole en tout cas! Haha
poseidon a commenté :
4 janvier 2020 - 10 h 33 min
Vielle photo d’illustration qui a bien 6 ans.
le nouveau hall low cost est ouvert depuis plus d’un an.
Sinon la France est bien le seul pays à vendre ses aéroports!
c’est pourtant stratégique!
là l’aéroport revient dans les mains d’une entreprise française!
mais à quel prix!
il faut esperer que celà serve de leçon à notre gvt…