L’aéroport de Bordeaux-Mérignac a validé son nouveau plan d’orientation stratégique à l’horizon 2023, donnant la priorité aux actions en faveur d’un développement éco-responsable – dont la neutralité carbone avant2030 – et à l’évolution de la qualité de service.
Le 17 décembre 2019, le Conseil de Surveillance de la Société Aéroport de Bordeaux-Mérignac a validé son nouveau plan d’orientation stratégique de 169 millions d’euros, dont les grands travaux ont été lancés au printemps. Ce plan donne selon son communiqué « la priorité aux actions en faveur d’un développement écoresponsable, pour concilier la croissance aéroportuaire, indispensable au développement socio-économique des territoires, avec un développement durable, respectueux de l’environnement et des populations ». Conscient de son impact sur l’environnement et sur les populations riveraines, l’aéroport bordelais explique qu’il a décidé « d’accélérer sa transition » vers un aéroport éco-responsable en prenant de nouveaux engagements, représentant jusqu’à 20% de ses investissements. « Placés au 1er rang de sa nouvelle stratégie », ces engagements se traduisent dans un plan de développement durable inscrit en cohérence avec les initiatives locales, notamment avec les objectifs du Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) de la Nouvelle-Aquitaine (« Offrir aux territoires une desserte aérienne adaptée et optimisée, en visant à la réduction des nuisances et émissions des gaz à effet de serre et l’innovation »), et avec l’Opération d’Intérêt Métropolitain (OIM) Bordeaux-Aéroparc, dont la vocation économique doit intégrer la préservation paysagère et environnementale.
Dans son nouveau plan, l’Aéroport de Bordeaux porte une « attention particulière aux populations riveraines », à la prévention et à la diminution des nuisances sonores avec la constitution d’un groupe de travail dans le cadre de la CCE (Commission Consultative pour l’Environnement), notamment sur les vols nocturnes. Le gestionnaire souligne par ailleurs une proposition de révision du Plan d’Exposition au Bruit (PEB) et du Plan de Gêne Sonore (PGS).
Parmi ses objectifs-clés, l’Aéroport de Bordeaux cible la neutralité carbone avant 2030. Pour y parvenir, il met l’accent sur les actions en faveur de la réduction de la consommation d’énergie et de l’utilisation d’énergies renouvelables, et s’engage à ce que ses émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques soient réduites de 37% d’ici 2023, « anticipant et dépassant ainsi largement l’objectif de la Loi pour la Transition Energétique et la Croissance Verte » (-20% en 2025). Il vise également une politique de prévention des pollutions diffuses et accidentelles sur les eaux et les sols. Inscrit au plan, l’engagement de bâtiments neufs économes en énergie et de mise à niveau des plus anciens a été anticipé dès 2019, comme l’illustre l’actuel chantier de construction du « Satellite 3 », la nouvelle jetée internationale du Hall A, conçue en Haute Qualité Environnementale.
Dans le domaine des accès et transports, après avoir déployé ses premières bornes de recharge gratuite pour véhicules électriques dès 2018 (parkings P1/P2), l’aéroport s’engage à poursuivre le développement et la promotion des mobilités terrestres « plus respectueuses de l’environnement », telles que les transports en commun, le covoiturage, l’usage du vélo. Pour son propre parc, la société aéroportuaire vise un objectif de 100% des véhicules de service éligibles, renouvelés en électrique ou hybride d’ici la fin du plan. En parallèle, l’aéroport soutient les actions de maîtrise de la production de déchets et de la consommation d’eau, afin de diminuer de 10% les déchets collectés et la consommation d’eau potable par passager sur la période du plan. « Dans le respect des exigences de sécurité aéronautique », la préservation et la valorisation de la biodiversité, font aussi partie des investissements-clés de l’aéroport : une étude globale de la biodiversité sera lancée dès 2020.
Pour « attester de son engagement », l’Aéroport de Bordeaux a choisi d’encadrer sa nouvelle approche environnementale par des certifications reconnues à l’échelle internationale. Ainsi, il souhaite notamment garantir l’efficacité de sa gestion environnementale par l’obtention en 2020 du certificat ISO 14001. En 2023, la certification Airport Carbon Accreditation (ACA, portée par l’ACI Europe) de niveau 2, « attestera de sa démarche en faveur de la réduction des gaz à effet de serre ».
L’amélioration de la qualité de service, « en lien avec tous les partenaires de la plateforme », est un autre axe majeur de la nouvelle stratégie aéroportuaire de Mérignac. Il prend appui notamment sur un programme de 169 millions d’euros d’investissements et de grands projets d’infrastructures initiés dès 2018, pour dessiner le nouveau visage de l’aéroport d’ici 2023 : « accessible, confortable mieux intégré dans son territoire et en cohérence avec les besoins exprimés ». Dans ce domaine, l’aéroport poursuit ses chantiers en vue d’améliorer les flux de circulation et l’offre de stationnement qui sera enrichie par la construction d’un parking silo. Ainsi, quelques semaines après la mise en service par Transports Bordeaux Métropole d’une nouvelle ligne de bus transversale qui préfigure la future desserte Technobus, les travaux d’aménagement des linéaires et parvis aéroportuaires « battent leur plein » pour accueillir la ligne A du tramway qui, en 2022, permettra d’offrir un accès aéroportuaire « multimodal, complet et performant », dans le cadre des efforts très importants de Bordeaux Métropole pour l’amélioration de l’accessibilité de toute la zone aéroportuaire.
Parmi les grands projets d’infrastructures neuves, la construction de la nouvelle jetée « Satellite 3 » qui ouvrira ses portes au printemps 2020 dans le Hall A, l’augmentation de capacité du terminal billi (courant 2021) et la jonction des Halls A et B (début 2024) s’accompagneront de la création de 2.200 m2 de surfaces supplémentaires d’attente et de commerces. Conjuguées aux aménagements visant à fluidifier le parcours des passagers, notamment avec la mise en place d’équipements de reconnaissance biométrique « Parafe » aux postes de contrôles transfrontières, ces capacités augmentées « permettront de hisser le niveau de service offert aux voyageurs ».
Le nouveau plan d’orientation stratégique de l’Aéroport de Bordeaux ambitionne enfin une meilleure connectivité au profit du développement socio-économique de la région, et notamment de l’emploi, « comme l’a illustré » la mise en œuvre des bases easyJet et Ryanair créant 200 emplois nouveaux directs, ainsi que des emplois indirects. « Pour autant », conclut le communiqué, ce nouveau plan « s’accompagne d’une orientation forte des investissements aéroportuaires en faveur du développement durable et absorbe par ailleurs ceux liés à des exigences accrues des missions régaliennes de sûreté ». Ainsi, dans un contexte de croissance plus modérée du trafic aérien et de maintien dans la durée des effets de la concurrence LGV à Bordeaux-Mérignac, il engage l’aéroport à « concilier des investissements d’une ampleur jamais égalée et la pérennité d’un modèle économique robuste ».
La Société Aéroport de Bordeaux-Mérignac assure l’exploitation, la maintenance, la gestion et le développement du domaine aéroportuaire, de son infrastructure et sa desserte aérienne. Société à Conseil de Surveillance et à Directoire. Son actionnariat est réparti entre l’Etat (60%), la Chambre de Commerce et d’Industrie Bordeaux-Gironde (25%) et les collectivités locales Région Nouvelle-Aquitaine, Conseil Général de Gironde, Bordeaux Métropole, Ville de Bordeaux, Ville de Mérignac (15%).
Bayard a commenté :
19 décembre 2019 - 19 h 21 min
Avant de faire l’aérogare et l’aéroport du 22ème siècle, l’aéroport de Bordeaux serait sympa de proposer des services basiques qu’on trouve dans tous les aéroports du monde (sauf CDG of course), à savoir :
– des toilettes propres et qui fonctionnent,
– des toilettes dans les zones de livraison bagages,
– des chauffeurs de bus pour le P4 qui n’oublient pas qu’ils transportent des humains et pas des colis,
– des zones de dépose passagers minute devant les aérogares plutôt que diriger systématiquement les voitures vers le racket organisé des parkings d’aéroport (qu’on ne nous parle pas du terrorisme pour ne pas créer de zone dépose passagers, ces zones existent dans tous les pays y compris les pays les plus suspicieux)
– une aérogare low cost moins moyenâgeuse .
Mais bon, tout ça, c’est accorder de l’attention aux passagers et ça ne rapporte pas d’argent donc on peut attendre.
JTBETYA a commenté :
20 décembre 2019 - 7 h 11 min
@ bavard
bravo tout est dit !
il manque aussi des toilettes à BILLY
l anticipation des accords des horaires des vols qui éviterait une attente de plus d une heure au PIF du hall À comme l été dernier tous les lundis après midi
et du personnel EN AMONT pour fluidifier l accès parking PR
Laborde a commenté :
20 décembre 2019 - 15 h 30 min
L’intervention de BAYARD est excellente:
Bordeaux -Merignac est un des pires aéroports de France :
– saleté des espaces pour les passagers, moquettes tachées et usées depuis des années, Escalators ou ascenseurs très souvent déficients
– toilettes immondes , sales non hygiéniques et aucune dans les espaces de réception des bagages
– terminal Billy scandaleux par des installations , des salles d’attente et d’embarquement, les circuits imposés lors de la descente des avions:
On marche sur le tarmac, on monte on redescend par des escaliers métalliques dangereux?
– postes de police en perpétuel sous effectif à l’arrivée des vols,
stationnement cher et mal organisé , rackett avec des tarifs pratiqués !
En un mot cet aéroport n’est pas digne ni par ses installations, ni par ses services d’une «
Métropole « qui projette un million deux cents mille habitants dans 20 ans.
Il es temps que des associations d’usagers viennent interrompre les congratulations des gestionnaires de l’aéroport et des édiles qui les soutiennent
Bertlondon a commenté :
23 décembre 2019 - 0 h 13 min
Je ne souhaite qu’une seule chose : que les dirigeants Nantais (qui en sont encore à digérer l’abandon du projet à NDDL) s’inspirent de ce vaste projet bordelais. Ils verront qu’il est possible de faire quelque chose de Nantes Atlantique… Les 2 plateformes sont proches en nb de passagers (Bordeaux 6e aéroport de province, Nantes 7e. Bordeaux a passé la barre des 7M pax en 2018, Nantes l’a passée en 2019…), et les 2 métropoles sont très attractives et dynamiques, donc tout à fait comparables avec des aéroports en forte croissance. Bordeaux fait venir le tram sur son aéroport (après Toulouse et Nice), Nantes doit en faire une priorité (le tram s’arrête à 2km de l’aérogare). Bordeaux a choisi un niveau de prestation différencié pour les low-costs (terminal Billi), Nantes a choisi de ne pas différencier (et je crois que sur ce coup-là, la stratégie de Nantes est la bonne à long terme). Leur zone de chalandise est très large (la vaste région Nouvelle Aquitaine pour Bordeaux… de Poitiers à Hendaye. Et les régions Bretagne-PDL, le Cotentin et le Val de Loire pour Nantes… de Cherboug à la Rochelle et de Quimper à Tours). Ca veut dire qu’il faut prévoir une gare routière à proximité de l’aérogare avec liaisons directes et fréquentes vers les principales villes de leur région. Bref j’invite les acteurs et dirigeants politiques nantais à prendre contact avec leurs homologues bordelais pour s’ouvrir les yeux et se donner des perspectives.