Les sénateurs français ont décidé de compenser la hausse de l’écotaxe sur les billets d’avion par la diminution de la taxe de l’aviation civile pour un montant équivalent, et de faciliter l’acquisition d’avions plus modernes et donc moins polluants.
Contre l’avis du gouvernement, le Sénat a voté dans la nuit de lundi à mardi 26 nombre 2019 dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2020 un amendement diminuant de 72 millions d’euros le montant de la taxe sur l’aviation civile. Si l’ « éco-contribution » adoptée le mois dernier par l’Assemblée nationale n’est pas remise en cause, son coût pour les compagnies aériennes françaises sera de fait compensé en partie par cette baisse. La taxe devrait rapporter toutes compagnies aériennes confondues 180 millions d’euros par an, qui iront intégralement au financement des transports propres du quotidien. Affectés à l’Agence de financements des infrastructures de transport de France (AFITF), ils permettront de mettre en œuvre « l’ambitieuse programmation des investissements votée dans le projet de loi d’orientation des mobilités », permettant au gouvernement de « répondre à l’attente de nos concitoyens d’une juste mise à contribution de l’ensemble des modes de transports, et en particulier ceux fortement émetteurs de gaz à effet de serre ».
Annoncée par le gouvernement français en juillet dernier à la grande colère du secteur aérien, l’écotaxe s’appliquera à toutes les compagnies au départ de la France, qu’elles que soient leur nationalité. Elle sera valable à partir du 1er janvier sur tous les vols au départ des aéroports français – à l’exception des vols en correspondance, des vols intérieurs au départ ou vers la Corse, les outre-mer, et des liaisons d’aménagement du territoire « qui sont des dessertes aériennes essentielles au désenclavement ou à la continuité territoriale, pour lesquels le transport aérien est incontournable ». Dans le détail, elle sera de 1,5 euro en classe Economie et 9 euros en classe Affaires sur les vols domestiques et européens, et de 9 euros en Economie et 18 euros en Affaires sur les vols hors Union européenne. Les classes Premium et Première ne sont pas mentionnées. Air France par exemple avait promis en aout dernier que le montant de la nouvelle taxe ne sera pas répercuté sur le prix du billet d’avion.
Les sénateurs français ont également créé un mécanisme de suramortissement sur l’achat de nouveaux avions, dont les moteurs émettent moins de CO2, pour « aider les compagnies à faire leur transition ». « On vient avec une taxe nouvelle, sur le besoin de transition énergétique, sujet que nous partageons tous. Mais on ne peut pas faire en France des avions qui seraient plus verts et des avions, venant de l’extérieur, plus polluants », a déclaré Vincent Capo-Canellas, sénateur UDI de Seine-Saint-Denis et rapporteur spécial sur les crédits de l’aviation civile dans Public Sénat.
« On ne peut que se féliciter que les pouvoirs publics se préoccupent de l’avenir de nos enfants et de la pollution de nos industries. Il conviendrait de ne pas oublier les industries charbonnières allemandes et polonaises qui sont à la pointe européenne des rejets de Co2. On applaudit l’éventualité de la disparition de la grotesque taxe Chirac, un exemple emblématique du masochisme économique français », dcommente Fabrice Dariot du comparateur tarifaire aérien bourse-des-vols.com.
papy a commenté :
28 novembre 2019 - 11 h 16 min
Miracle !!!
Il y a encore quelques politiciens qui ne sont pas trop déconnectés de la vraie vie des entreprises, donc des salariés !
Le délire écolo actuel consistant à tout taxer ( petit rappel, le CO2 n’est pas un polluant !!!) sans rien changer ne marchera jamais.
Ce n’est pas une Écotaxe en France qui sauvera pas les petits ours blancs sur la banquise, cela sert juste à couler l’aérien (3% des rejets de gaz dans le monde) et surtout à renflouer les caisses de l’état !
Pendant qu’on taxe à tout va et qu’on va bientôt nous interdire de rouler avec un moteur thermique, les camions, les tankers ou les 750 michelines diesel de la SNCF continuent à circuler tranquillement.
Quant à la soit disant voiture électrique “bio” quelle utopie !
Elles sont rechargées par nos centrales nucléaires et il faudra penser à rentrer très tôt du WE pour espérer pouvoir repartir au boulot le lundi matin !
Sans parler des montagnes de batteries en perspective alors qu’on ne sait toujours pas comment les recycler …
atc.gp a commenté :
28 novembre 2019 - 14 h 57 min
Bonne nouvelle si AF pourrait rajeunir sa flotte plus rapidement !
Yoyo81 a commenté :
28 novembre 2019 - 19 h 02 min
Il est temps de se dresser et de faire front contre cette attitude “anti-aviation”. Elle est populiste et inutile, ne sert pas l’environnement, créée des conditions inéquitables de concurrence, procure un avantage aux extras-communautaires.
Linux35 a commenté :
30 novembre 2019 - 7 h 39 min
Vu l’endoctrinement idéologique des jeunes générations, l’idéologie anti-aviation n’est pas prête de quitter l’esprit des dirigeants français. Tant pis pour notre économie, tant mieux pour nos concurrents.
Rame a commenté :
1 décembre 2019 - 11 h 47 min
Parce que vous pensez que vous êtes un sachant qui échappe à un endoctrinement idéologique capitaliste ?
jimmy a commenté :
30 novembre 2019 - 5 h 18 min
Notre Etat est GRAVEMENT malade des taxes. Une chance que le Sénat ait encore quelques membres ayant du bon sens.