Les compagnies aériennes low cost Ryanair et Lion Air ont découvert des fissures sur un petit nombre de Boeing 737NG, retirant du service respectivement trois et deux appareils. La FAA et l’EASA demandent au constructeur américain de revoir sa copie sur la documentation de la mise à jour du logiciel anti-décrochage MCAS, sans que l’on sache si le retour dans les airs du 737 MAX sera affecté.

« Au moins trois » 737-800 de la spécialiste irlandaise du vol pas cher selon The Guardian ont été cloués au sol suite à la découverte de fissures au niveau du « pickle fork », partie de l’avion qui permet de lier les ailes au fuselage et de gérer les contraintes et les forces aérodynamiques. Deux monocouloirs ont été envoyés à Victorville en Californie pour réparation, el troisième restant à l’aéroport de Londres-Stansted. Les 737-800 immatriculés selon le quotidien EI-DCL (MSN 33806), EI-DAL (MSN33718) and EI-DCJ (MSN 33564) ont été livrés par Boeing entre 2003 et 2004. La semaine dernière, Ryanair expliquait qu’elle ne s’attendait pas à ce que d’éventuels problèmes aient un impact sur les opérations, plus de 450 737-800 étant en service.

En Indonésie, c’est la low cost Lion Air qui a immobilisé deux 737NG après avoir découvert des fissures au même endroit, suite à une inspection « volontaire pour s’assurer de la sûreté et de la sécurité des vols », a déclaré un porte-parole à ABC News. Les deux appareils ont en effet effectué moins de 22.000 cycles, alors que la FAA avait ordonné fin septembre une inspection sous sept jours seulement des appareils ayant effectué plus de 30.000 cycles (ceux ayant plus de 22.600 cycles bénéficiant d’un délai de mille cycles ou sept mois pour être soumis à inspection ; le régulateur indonésien avait suivi ces recommandations). Le groupe Lion Air opère 175 737NG, dont 80 737-800 et 95 737-900ER, sans oublier les MAX 8 – dont elle avait perdu un exemplaire dans un crash il y a un an.

La semaine dernière, Boeing annonçait que plus de 1000 avions avaient passé l’inspection dans le monde, avec découverte de fissures dans « moins de 5% » des cas. Southwest Airlines, GOL, Korean Air et Qantas font partie des compagnies aériennes ayant constaté le problème sur certains de leurs appareils.

Boeing 737 : fissures chez Ryanair et Lion Air, documentation du MAX 1 Air Journal

©Lion Air

L’annonce par la FAA américaine et l’EASA européenne que des problèmes de documentation avaient été découverts lors d’un audit de la mise à jour du MCAS, le logiciel impliqué dans deux accidents de 737 MAX 8 ayant fait 346 victimes. Gordon Johndroe, porte-parole de Boeing, a déclaré dans le Chicago Tribune que la documentation « était présentée dans un format utilisé par le passé, mais que les régulateurs le souhaitent sous une forme différente, et que l’entreprise le fait ». Il a ajouté que la société « continuait de travailler avec la FAA et d’autres organismes de réglementation pendant la vérification. Il est trop tôt pour spéculer sur les conséquences que cela pourrait avoir sur le calendrier ».

Une source de Reuters a interprété la chose différemment : la documentation « comportait des lacunes, était de qualité inférieure et signifiait que les régulateurs ne pouvaient pas terminer l’audit », une étape cruciale avant que l’avion puisse être certifié pour pouvoir être remis en service. La personne a ajouté que cela pourrait prendre dans le pire des cas « des semaines », même si Boeing n’évoque que quelques jours.

Boeing 737 : fissures chez Ryanair et Lion Air, documentation du MAX 2 Air Journal

©Boeing