L’évacuation d’un Airbus A321neo de la compagnie aérienne Hawaiian Airlines envahi par la fumée a fait sept blessés à Honolulu. L’Indonésie veut interdire toute commande d’avions européens tant que les limites placées par l’Union européenne sur l’utilisation d’huile de palme dans les biocarburants ne seront pas levées.

L’A321neo N218HA de la compagnie hawaïenne âgé de six mois, effectuait jeudi le vol HA47 entre l’aéroport d’Oakland et sa base à Honolulu avec 184 passagers et sept membres d’équipage, et effectuait sa descente quand la cabine a été envahie par de la fumée. L’appareil s’est posé en urgence 20 minutes plus tard, et les passagers ont été évacuées par les toboggans de secours. Sept personnes ont été hospitalisées pour inhalation de fumée.

L’évacuation a été « terrifiante mais ordonnée, a déclaré à Hawai News Now la passagère Lucky Cara, décrivant une cabine « soudainement » envahie par une fumée de plus en plus épaisse et les PNC distribuant des linges mouillés. Les masques à oxygène n’ont pas été déployés de peur d’alimenter un incendie qui aurait pu se trouver dans la cabine. Les pompiers ont trouvé à leur arrivée que la plupart de la fumée avait disparu, et ont félicité les passagers qui avait évacué l’avion « calmement » en à peu près 30 secondes, « sans tenter d’emporter leur bagage cabine ».

En fin de journée, Hawaiian Airlines a précisé que le problème était venu d’un moteur, « un joint défaillant ayant entrainé une fuite d’huile sur des parties brulantes du réacteur et du système d’air conditionné » – sans affecter la performance du moteur.

En Indonésie, le problème auquel Airbus fait face n’est pas de son ressort : le ministre du commerce demande aux compagnies aériennes du pays, dont la low cost Lion Air, de ne plus commander d’avions européens tant que l’UE ne remettra pas en cause sa décision d’éliminer progressivement d’ici 2030 l’huile de palme dans les biocarburants. Les raisons environnementales citées par le vieux continent ne sont rien par rapport à l’importance des plantations dans l’économie indonésienne, et Enggartiasto Lukita n’y va pas par quatre chemins pour favoriser son pays : « nous explorons toutes les options », y compris ordonner aux transporteurs d’acheter des Boeing plutôt que des Airbus.

Le cofondateur de Lion Air Rusdi Kirana aurait déclaré qu’il se pliera aux consignes du gouvernement ; il vient juste de recevoir le premier des dix A330neo achetés, et le carnet de commandes du groupe comprend 180 A320neo et A321neo. Garuda Indonesia, confrontée comme Lion Air au problème des Boeing 737 MAX et qui souhaiterait annuler sa commande de 49 exemplaires, attend de son côté 14 A330neo. Les représentants locaux d’Airbus n’ont pas commenté ces déclarations.

Airbus entre A321neo enfumé et huile de palme 1 Air Journal

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